Notes des comités parlementaires : Aperçu du projet de loi C-21

Un ensemble complet de mesures législatives visant à réduire la violence liée aux armes à feu

Réduire la violence familiale et l'automutilation liées aux armes à feu

Le projet de loi contient cinq mesures distinctes visant à limiter l'accès aux armes à feu par les personnes qui présentent un risque de préjudice pour elles-mêmes ou pour autrui :

  1. Loi "drapeau rouge" : le code criminel serait modifié pour permettre à quiconque de demander à un juge de rendre une ordonnance pour retirer immédiatement les armes à feu d'un individu qui peut représenter un danger pour lui-même ou pour autrui. Le juge peut également rendre une ordonnance d'urgence pour s'assurer qu'un tiers ne fournisse pas d'armes à feu à une personne à qui il est interdit d'en posséder.
    • L’ordonnance a une durée maximale de 30 jours.
    • Les juges auraient le pouvoir discrétionnaire de protéger l’identité du demandeur ou de toute personne qu’il connaît.
  2. Loi "drapeau jaune" : Les contrôleurs des armes à feu (CAF) peuvent suspendre temporairement le permis d'armes à feu d'une personne pour une durée maximale de 30 jours si, en fonction des informations reçues, ils ont des motifs raisonnables de croire que la personne n'est plus en mesure de détenir un permis en raison des informations fournies.
    • Pendant la durée de la suspension, il serait interdit à un particulier d’utiliser des armes à feu et de s’en procurer ou importer des nouvelles. Cette mesure constituerait une pause pendant que le CAF évalue s’il y a lieu de révoquer le permis.
    • Si le CAF estime que les circonstances à l'origine de la suspension ont cessé d'exister dans les 30 jours, le permis est immédiatement rétabli.
  3. Exiger la remise des armes à feu lorsqu'un particulier conteste le retrait de son permis, et prendre des mesures pour faciliter leur élimination en toute sécurité, le cas échéant
  4. Révoquer automatiquement un permis lorsqu'une personne fait l'objet d'une ordonnance de protection ou est impliquée dans un acte de violence domestique ou de harcèlement.
    • La définition de « ordonnance de protection » serait défini dans les règlements, mais vise à inclure des ordonnances telles que les engagements de ne pas troubler l'ordre public et les ordonnances restrictives.
    • La violence familiale et le traquage sont des formes d’abus physiques, émotionnels, financiers, sexuels et autres, ainsi que le harcèlement criminel, tels qu’ils sont reconnus par les tribunaux.
    • La révocation entraînerait la destruction (c.-à-d. la vente, la désactivation ou la remise) de toutes les armes à feu de l’intéressé une fois que la révocation serait confirmé.
    • Les particuliers pourraient demander un permis assorti de conditions s’ils ont besoin d’une arme à feu pour la chasse de subsistance. Le gouvernement du Canada doit consulter les populations autochtones sur la réglementation proposée.
  5. Inéligibilité au permis d'armes à feu lorsqu'une personne fait l'objet d'une ordonnance de protection
    • Les ordonnances de protection actuelles, sous réserve de certaines exceptions à déterminer dans le règlement, seraient automatiquement un motif d’exclusion.
    • La réglementation établira les critères que les personnes devront remplir pour pouvoir demander un nouveau permis.

Empêcher le transfert d'armes de poing pour la plupart des individus (un "gel national")

Un gel national sur la vente, l'achat ou le transfert d'armes de poing par des particuliers au Canada, et sur l'introduction au Canada d'armes de poing nouvellement acquises, est entré en vigueur par voie réglementaire le 21 octobre 2022.

Le projet de loi contient des mesures visant codifier le gel des armes de poing dans la loi :

  1. La plupart des individus ne seraient plus autorisés à acquérir ou à importer des armes de poing au Canada.
    • Les entreprises pourraient continuer à vendre à d’autres entreprises (p. ex. cinéma/divertissement, musées) et à des particuliers exemptés.
    • Les personnes exemptées incluent celles qui disposent d’une autorisation de port (p. ex., les transporteurs de marchandises de valeur) et les tireurs sportifs d’élite qui concourent ou s’entraînent dans une discipline d’armes de poing reconnue par les Comités international olympique et/ou paralympique.
  2. Les particuliers ne pourraient plus obtenir des certificats d'enregistrement et des autorisations de transport au Canada à partir d'un point d'entrée pour des nouvelles armes de poing.
    • Les particuliers pourraient réimporter au Canada les armes de poing qu’ils possèdent déjà.
    • Ces restrictions ne s’appliqueraient pas aux entreprises et aux personnes exemptées.
  3. Les personnes qui possèdent déjà des armes de poing pourraient continuer à les posséder et à les utiliser.
    • Toutefois, ils ne pourront les transférer qu'à des entreprises ou à des personnes exemptées, ou en disposer légalement d'une autre manière.

Renforcer les contrôles aux frontières et les autorités pour lutter contre la contrebande d'armes à feu, le trafic et d'autres infractions

Le projet de loi contient cinq mesures distinctes visant à décourager la contrebande et à renforcer les contrôles aux frontières :

  1. Renforcer les sanctions prévues par le Code criminel pour la contrebande et le trafic d'armes à feu et les infractions connexes.
  2. Exiger la présentation d'une licence d'armes à feu pour importer des munitions afin que les personnes sans licence ne puissent pas obtenir des munitions de l'étranger (par exemple, pour une arme à feu illégale).
  3. Autoriser la divulgation d'informations sur les titulaires de licences d'armes à feu aux organismes canadiens chargés de l'application de la loi lorsqu'il existe des motifs raisonnables de soupçonner que la licence est utilisée pour des achats illégaux et le trafic d'armes à feu.
    • Une obligation de déclaration sera ajoutée au rapport annuel du commissaire aux armes à feu afin d’assurer la transparence.
  4. Améliorer la capacité de l'ASFC à gérer la non-admissibilité au Canada lorsque des ressortissants étrangers commettent des infractions prescrites à leur entrée au Canada, y compris des infractions liées aux armes à feu.
    • Des modifications techniques à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés préciseraient que le pouvoir réglementaire existant peut prescrire des infractions spécifiques, que ce soit dans des lois ou des règlements, comme étant applicables à ce motif d’inadmissibilité.
    • Des modifications réglementaires concomitantes sont en cours d’élaboration. Ils permettraient de mieux cibler l’interdiction de territoire sur les infractions transfrontalières les plus graves et donneraient aux agents des points d’entrée le pouvoir de prendre des mesures d’éloignement pour les infractions les plus simples, telles que l’importation d’une arme à feu sans permis.
  5. Transférer la responsabilité politique de la criminalité transfrontalière du ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté au ministre de la Sécurité publique.
    • S’aligne mieux sur les responsabilités politiques existantes du ministre de la Sécurité publique en matière de gestion des frontières, d’application de la législation sur l’immigration et d'application de la loi.

Établir de nouvelles infractions liées aux armes à feu et renforcer les sanctions

Renforcer la sécurité des entités fédérales et consolider l'administration du contrôle des armes à feu

Amendements aux mesures du projet de loi C-21

Amendements supplémentaires portés par la SECU :

Amendements aux mesures du projet de loi C-21 (suite)

Drapeau rouge et jaune et dispositions élargies en matière de retrait de permis (11 motions adoptées) :

Disposition relative à l’interdiction des « répliques » d’armes à air comprimé à vitesse moyenne (1 motion adoptée) :

Annexe A: Chronologie du projet de loi C-21

Annexe B: Entrée en vigueur

La plupart des éléments entreront en vigueur dès l’obtention de la sanction royale, mais certaines mesures nécessiteront l’adoption de règlements ou une entrée en vigueur différée :

Entrée en vigueur
Éléments du projet de loi C-21 Décret

30 jours après la sanction royale

Mise à jour de la définition d’ « arme à feu prohibée » afin d'interdire toute arme à feu fabriquée illégalement   X
Infraction relative à la modification d'un chargeur de cartouches   X
Infraction relative à la possession de données informatiques   X

Empêcher les personnes faisant l'objet d'une injonction existante ou antérieure d'obtenir une licence et exiger la révocation de la licence pour les personnes faisant l'objet d'une injonction

X  
Exiger le retrait de la licence pour les personnes qui ont été impliquées dans un acte de violence domestique ou de harcèlement X  
Mise en place d'un régime de suspension de licence « drapeau jaune » X  
Exiger un permis d'armes à feu pour importer des munitions et des chargeurs de cartouches X  
Centraliser l'approbation des autorisations de port d'armes de poing auprès du commissaire aux armes à feu X  
Pièces d'armes à feu (cession et importation) X  
Accorder un statut limité d'agent de la paix au personnel de sécurité dans les installations nucléaires du Canada et assurer un contrôle indépendant de leurs actions X  
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