Notes des comités parlementaires : Relations diplomatiques entre le Canada et la Chine
PROC
Date : 27 janvier 2023
Classification : Non classifié
Entièrement publiable (AIPRP)? Oui/Non
Direction générale / organisme : Affaires mondiales Canada
Réponse suggérée :
- Le Canada interpellera la Chine quand il le faudra, et coopérera avec elle quand ce sera nécessaire.
- C'est pourquoi le Canada a accepté d'accueillir la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, la COP15, en décembre dernier, à Montréal, et ce, sous la présidence de la Chine, de travailler ensemble pour une action globale.
- Mais que ce soit clair, le Canada ne s'excusera jamais pour ses intérêts nationaux. Nous ne nous excuserons pas de dénoncer l'ingérence étrangère ou de répondre aux menaces pesant sur les institutions démocratiques. Nous ne nous excuserons pas non plus pour chercher à faire respecter les règles mondiales qui régissent le commerce internationale ou les droits de la personne.
- Le Canada continuera de faire pression auprès des plus hautes instances relativement à la situation des droits de la personne dans la région du Xinjiang en Chine. Nous continuerons à nous opposer aux actions unilatérales qui menacent le statu quo dans le détroit de Taïwan. Nous continuerons à défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse à Hong Kong.
- Le Canada continuera à privilégier un dialogue franc, ouvert et respectueux avec la Chine, et à maintenir des canaux de communication ouverts, à tous les niveaux, afin d'assurer la clarté de nos positions respectives.
Relations diplomatiques : Sous la présidence de Xi Jinping, la République populaire de Chine (RPC) a adopté une approche plus affirmée et autoritaire de ses intérêts nationaux, ainsi qu'une approche de la gouvernance intérieure privilégiant la sécurité, qui se manifeste sur le plan international par une plus grande affirmation et une plus grande confrontation.
Le 27 novembre 2022, le Canada a publié sa Stratégie pour l'Indo-Pacifique, qui offre aux Canadiens et aux Canadiennes une plus grande transparence sur la façon dont le gouvernement interagit avec la Chine. Elle décrit la Chine comme un acteur de plus en plus perturbateur sur la scène mondiale qui cherche à façonner l'ordre international de manière à créer un environnement plus permissif pour des valeurs et des intérêts qui divergent de plus en plus de ceux du Canada. La Stratégie pour l'Indo-Pacifique prévoit l'affectation importante de ressources à l'amélioration des compétences canadiennes sur la Chine dans l'ensemble du gouvernement et au-delà, afin que nous soyons mieux en mesure de comprendre et d'évaluer son influence grandissante et d'y réagir. Conformément à cette évaluation, l'approche évolutive du Canada à l'égard de la Chine met de l'avant des plans d'action dans les domaines national, bilatéral, régional et multilatéral qui visent à remédier aux vulnérabilités tout en renforçant la résilience et en recherchant des ouvertures avec la Chine.
Le Canada s'opposera à la Chine dans les domaines de profond désaccord, comme les droits de la personne, Taïwan et l'ingérence étrangère en sol canadien. Parallèlement, il demeure dans l'intérêt du Canada de faire progresser la coopération dans des domaines d'intérêt commun, notamment les changements climatiques et la perte de biodiversité, la santé mondiale et la non-prolifération nucléaire. La dernière rencontre entre la ministre Joly et le ministre des Affaires étrangères de la RPC, Wang Yi, en marge du Sommet du G20, le 15 novembre 2022, a porté sur la guerre en Ukraine, la Corée du Nord, la COP15 et la présumée ingérence étrangère de la Chine.
COP15 : Montréal a accueilli la COP15 du 7 au 19 décembre 2022 sous la présidence de la Chine. Une coopération efficace entre le Canada et la Chine, avant et pendant la COP15, a contribué à la réalisation d'un l'ambitieux Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, et une voie à suivre pour le financement de la protection de la nature, qui prévoit la création d'un fonds mondial pour la biodiversité administré par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM).
Droits de la personne : Des preuves de plus en plus nombreuses illustrent une campagne de répression systématique des Ouïghours et d'autres minorités ethniques musulmanes par le gouvernement chinois au Xinjiang. Le 31 août 2022, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a publié une évaluation très attendue de la situation des droits de la personne au Xinjiang. Le Canada a accueilli favorablement cette publication, qui apporte une contribution importante aux preuves croissantes d'abus et de violations au Xinjiang, dont certains peuvent constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l'humanité. Le 1er septembre, la ministre Joly a publié une déclaration exhortant le gouvernement de la Chine à répondre aux préoccupations et aux recommandations soulevées dans le rapport. Le Canada a dirigé une déclaration à l'ONU sur cette question le 31 octobre, recueillant plus d'appui que jamais (50 États et un nombre important d'abstentions), tandis que la Chine a réuni 66 États pour appuyer une contre-déclaration.
Taïwan : Depuis 1970, la politique canadienne d'une seule Chine reconnaît la RPC comme le seul gouvernement légitime de la Chine, soulignant – sans contester ni approuver – la position du gouvernement de la RPC selon laquelle Taïwan est une partie inaliénable de son territoire. Cette politique a permis au Canada d'élargir et de renforcer ses liens économiques et interpersonnels avec Taïwan.
Hong Kong : Le 30 juin 2020, le gouvernement central de la RPC imposait la Loi sur la sécurité nationale (LSN) à Hong Kong, ce qui a entraîné une érosion rapide des droits et libertés dans la région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong. L'évolution défavorable de la situation a obligé le Canada, de concert avec ses partenaires internationaux, à émettre de nombreuses déclarations faisant état de son inquiétude face à la situation à Hong Kong. Le 30 juin, la ministre Joly a fait une déclaration à l'occasion du 25e anniversaire de la création de la RAS de Hong Kong, dans laquelle elle exhortait les autorités de la RPC et de Hong Kong à adhérer pleinement au cadre « Un pays, deux systèmes » défini dans la Loi fondamentale de Hong Kong.
Statistiques importantes : La Chine est le troisième marché d'exportation de marchandises du Canada, à 3,6 % des exportations en 2022, loin derrière les États-Unis (77%) et l'UE-27 (4.6%). Pour l'ensemble de l'année 2022, le commerce total du Canada avec la Chine a représenté 128,7 milliards de dollars canadiens: 100 milliards de dollars canadiens d'importations canadiennes (augmentation de 16,4 %) et 28,7 milliards de dollars canadiens d'exportations (augmentation de 2 %). Le déficit commercial du Canada avec la Chine a augmenté de 57,9 milliards de dollars canadiens en 2021 à 71,4 milliards de dollars canadiens en 2022, une augmentation de 23,3%.
Personnes-ressources :
Rédigé par : Nicolas Gallant, conseiller politique, 343-548-2057
Approuvé par : Nom, titre et numéro de téléphone (SMA ou équivalent seulement)
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