Notes des comités parlementaires : Pont de Présentation
Un ensemble complet de mesures législatives visant à réduire la violence liée aux armes à feu
- Le nouveau projet de loi C-21 réintroduit de nombreux éléments de l’ancien projet de loi C- 21, apporte des améliorations, retire l’entreposage non permissif (pour rendre obligatoire le rachat des armes à feu de style arme d’assaut) et les restrictions municipales concernant les armes de poing, et ajoute de nouvelles dispositions pour:
- réduire la violence familiale et les automutilations liées aux armes à feu;
- empêcher la plupart des personnes d’acheter, de vendre et de transférer des armes de poing;
- renforcer les pouvoirs et les contrôles frontaliers pour lutter contre la contrebande et le trafic d’armes à feu et les infractions connexes;
- établir de nouvelles infractions liées aux armes à feu et des peines plus sévères;
- interdire les répliques d’armes à feu de moyen vitesse;
- accroître la sécurité des entités fédérales et renforcer l’administration du contrôle des armes à feu.
- Toutes les dispositions présentées dans les diapositives suivantes sont des changements proposés à la Loi sur les armes à feu, à moins d’indication contraire.
- L’annexe A présente les changements apportés comparativement au ancien projet de loi C-21, et l’annexe B présente les détails de l’entrée en vigueur.
Réduire la violence familiale et les préjudices autoinfligés causés par des armes à feu
Le projet de loi contient cinq mesures distinctes pour limiter l’accès aux armes à feu par les personnes qui représentent un danger pour elles-mêmes ou autrui :
- Loi « drapeau rouge » : le Code criminel serait modifié de manière à permettre à toute personne de demander à un juge de rendre une ordonnance afin qu’il soit possible de retirer immédiatement les armes à feu à une personne susceptible de constituer un danger pour elle-même ou autrui. Le juge pourrait également délivrer un ordonnance d’urgence pour s’assurer qu’un tiers ne fournit pas d’armes à feu à une personne qui est prohibée d’en posséder.
- L’ordonnance serait valide pour une période de 30 jours.
- Les juges auraient le pouvoir discrétionnaire de protéger l’identité de la victime ou toute personne connue à la victime.
- Loi « drapeau jaune » : les contrôleurs des armes à feu pourraient suspendre temporairement le permis d’arme à feu d’une personne s’ils reçoivent de l’information remettant en question son admissibilité au dit permis.
- Durant la suspension, il serait interdit à la personne d’utiliser des armes à feu ou d’en acquérir de nouvelles. La suspension donnerait le temps aux contrôleur d’armes à feu de déterminer s’il faut révoquer le permis ou non.
- Si l’information remettant en question l’admissibilité au permis est éliminée avant la fin de la période de 30 jours, le permis serait immédiatement rétabli.
- Exiger la remise des armes à feu durant une contestation juridique de la révocation du permis et la prise de mesures pour faciliter la disposition en toute sécurité, selon les besoins.
- Les propriétaires ne seraient plus autorisés à garder leurs armes à feu pendant la durée de la contestation de la révocation.
- Révoquer immédiatement le permis d’une personne visée par une ordonnance de protection ou impliquée dans un acte de violence conjugale ou de harcèlement.
- Cette mesure comprendrait les ordonnances de non-communication et les engagements de ne pas troubler l’ordre public et serait prévue par le règlement.
- La violence conjugale et le harcèlement comprendraient la violence physique, émotionnelle, financière, sexuelle et les autres formes de violence, ainsi que le harcèlement criminel, qui sont reconnus par les tribunaux.
- La révocation entraînerait pour la personne une obligation de se départir de toutes ses armes à feu (p. ex. vente, neutralisation, remise).
- Les personnes pourraient présenter une demande de permis conditionnel dans l’éventualité où elles auraient besoin d’une arme à feu pour la chasse de subsistance ou leur emploi. Le gouvernement du Canada consultera les peuples autochtones sur le règlement proposé.
- Refus de délivrer un permis à une personne qui est ou a été visée par une ordonnance de protection.
- Les ordonnances de protection actuelles et antérieures, sous réserve de certaines exceptions qui seront déterminées dans le règlement, constitueront des facteurs de disqualification automatique.
- Le règlement établirait les critères auxquels les personnes concernées devraient répondre pour pouvoir présenter de nouveau une demande de permis.
Empêcher la cession d’armes de poing à la plupart des personnes (« gel national »)
Le projet de loi contient deux mesures qui visent à empêcher la plupart des personnes d’acheter, de vendre ou de transférer des armes de poing :
- Il serait interdit aux contrôleurs des armes à feu d’approuver la cession d’une arme de poing.
- Les entreprises pourraient continuer de faire des ventes à d’autres entreprises (p. ex. industrie du film et du divertissement, musées) et aux personnes exemptées.
- Les personnes exemptées seront les suivantes : les personnes ayant une autorisation de port (p. ex. les transporteurs de valeur) et les tireurs sportifs de haut niveau qui prennent part à des compétitions ou qui agissent à titre d’entraîneurs dans une discipline de tir à l’arme de poing reconnue par le Comité international olympique/paralympique.
- L’officier de l’état civil des armes à feu et les contrôleurs des armes à feu ne seraient pas autorisés à délivrer un certificat d’enregistrement et une autorisation de transport à partir d’un point d’entrée, ce qui empêcherait les arrivants d’importer de nouvelles armes de poing au Canada.
- Les propriétaires actuels d’armes de poing pourraient procéder à une réimportation de leurs armes au Canada.
- Il s’agit de restrictions qui ne s’appliqueraient pas aux entreprises et aux personnes exemptées.
- Les personnes qui sont déjà propriétaires d’armes de poing pourraient conserver celles-ci et continuer de les utiliser.
- Toutefois, elles ne seraient autorisées qu’à les transférer à des entreprises ou à des personnes exemptées ou encore à s’en départir de façon légale.
Renforcer les pouvoirs et les contrôles frontaliers pour lutter contre la contrebande et le trafic d’armes à feu et les infractions connexes
Le projet de loi contient cinq mesures distinctes visant à prévenir la contrebande et renforcer les contrôles frontaliers:
- Imposer des peines plus sévères prévues par le Code criminel pour la contrebande et le trafic d’armes à feu et les infractions connexes.
- Faire passer les peines maximales d’emprisonnement de 10 à 14 ans.
- Exiger la présentation d’un permis d’armes à feu pour l’importation de munitions afin d’empêcher que des personnes sans permis se procurent des munitions à l’étranger (p. ex. pour une arme à feu illégale).
- Autoriser la divulgation d’information aux organismes d’application de la loi au sujet des détenteurs de permis d’arme à feu s’il y a des motifs raisonnables de croire que le permis est utilisé aux fins de l’achat d’armes à feu par prête-nom et du trafic d’armes à feu.
- Une exigence de déclaration sera ajoutée au Rapport annuel du commissaire aux armes à feu par souci de transparence.
- Améliorer la capacité de l’ASFC de gérer l’interdiction de territoire au Canada dans les cas où des ressortissants étrangers commettent des infractions à la réglementation au moment d’entrée au Canada, y compris des infractions liées aux armes à feu.
- Des modifications techniques à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés viendraient préciser que le pouvoir réglementaire actuel peut prévoir des infractions particulières, que ce soit dans les lois ou le règlement, en fonction du motif d’irrecevabilité.
- Des modifications réglementaires simultanées sont en cours d’élaboration; elles axeraient les motifs d’interdiction de territoire davantage sur les infractions transfrontalières les plus graves et accorderaient aux agents des services frontaliers des points d’entrée le pouvoir de prendre des mesures de renvoi pour les infractions les plus simples, comme l’importation d’une arme à feu sans permis.
- Transférer la responsabilité stratégique de la criminalité transfrontalière du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté au ministre de la Sécurité publique.
- Cela permettra une meilleure harmonisation avec les responsabilités stratégiques actuelles du ministre de la Sécurité publique en ce qui a trait à la gestion des frontières, à l’application des mesures d’immigration et à l’application du droit criminel.
Établir de nouvelles infractions liées aux armes à feu et des peines plus sévères
- Créer une nouvelle infraction dans le Code criminel concernant la modification d’un chargeur afin qu’il ait une capacité supérieure à la capacité légale.
- Peine maximale de cinq ans d’emprisonnement par mise en accusation ou infraction punissable sur déclaration sommaire de culpabilité.
- Ajouter deux infractions liées aux armes à feu à la liste des infractions prévues par le Code criminel qui sont admissibles à la surveillance électronique.
- Pour mener des enquêtes plus efficaces sur la violence par les gangs, ajouter « possession non autorisée d’une arme à feu » (article 92) et « possession d’une arme à feu prohibée ou à autorisation restreinte avec des munitions » (article 95) à la liste des infractions liées aux armes à feu et des autres infractions déjà admissibles à la surveillance électronique.
- Constituer en infraction la promotion ou la représentation de violence contre une personne par une entreprise dans une publicité d’armes à feu.
- Peine maximale de deux ans d’emprisonnement dans le cas d’une première infraction et de cinq ans d’emprisonnement en cas de récidive.
Interdire les répliques d’armes à feu à moyenne vitesse
- Combler la lacune dans le Code criminel concernant les « répliques » d’armes à feu en garantissant que l’interdiction d’importer, d’exporter et de vendre s’applique à toutes les armes à air comprimé non réglementées qui ressemblent à des armes à feu réglementées.
- Les armes à air comprimé non réglementées qui ressemblent à des armes à feu modernes dont la vitesse de tir est inférieure à 366 pieds/seconde sont déjà considérées comme des répliques et sont interdites.
- La modification prévue permettra de combler une lacune puisqu’elle précisera que les armes à air comprimé dont la vitesse de tir est de 366 à 500 pieds/seconde sont considérées comme des répliques si elles ressemblent à des armes à feu modernes.
- Les armes à air comprimé et les autres armes « similaires à des armes à feu » ont été utilisées dans 23% des crimes violents liés aux armes à feu en 2020 (deuxième position derrière les armes de poing, à égalité avec les carabines et les fusils de chasse).
- Les propriétaires actuels seront autorisés à garder les armes qu’ils possèdent et à les utiliser, mais ils ne seront pas autorisés à les transférer à une autre personne.
- Les fabricants et les détaillants pourront continuer à vendre des armes à air comprimé, mais ils devront modifier leur allure afin qu’elles ne ressemblent pas à des armes à feu modernes.
- Le gouvernement du Canada consultera les intervenants de l’industrie et des organismes d’application de la loi sur la façon de mettre en œuvre la loi.
Accroître la sécurité des entités fédérales et renforcer l’administration du contrôle des armes à feu
- Accroître la sécurité de certaines entités fédérales :
- Mettre à jour la définition des fonctionnaires publics dans le Code criminel pour inclure le personnel de sécurité de la Banque du Canada, de la Monnaie royale canadienne et d’autres personnes déterminées par le gouverneur en conseil;
- Accorder le statut restreint d’agent de la paix au personnel des installations nucléaires du Canada et assurer l’examen indépendant de leurs actions.
- Améliorer l’administration du régime de contrôle des armes à feu :
- Abroger la capacité du gouverneur en conseil prévue par le Code criminel d’abaisser le
- niveau de classification d’une arme à feu malgré certaines caractéristiques techniques;
- Assurer l’expiration automatique des certificats à la suite d’un changement de classification d’une arme à feu;
- Modifier les dispositions concernant les autorisations de port aux fins de protection personnelle pour permettre uniquement au commissaire aux armes à feu d’approuver et d’officialiser les exigences en matière d’approbation dans le règlement;
- Apporter d’autres modifications techniques.
Annexe A : Changements à l’ancien projet de loi C-21
Retiré de l’ancien projet de loi C-21
- Régime d’entreposage non permissif des armes à feu de style armes d’assaut
- Dispositions autorisant les municipalités à mettre en œuvre des restrictions sur l’entreposage fédéral et le transport d’armes de poing
Améliorations et nouvelles mesures apportées par le projet de loi C-21
- Création de mesures de protection pour les victimes et les demandeurs concernant les lois de type « drapeau rouge »
- Révocation de permis en cas d’ordonnances de protection et de violence conjugale, et inadmissibilité à un permis en cas d’ordonnance de protection
- Restrictions sur la cession d’armes de poing aux particuliers
- Abrogation du pouvoir du gouverneur en conseil d’abaisser le niveau de classification d’une arme à feu
- Exipration automatique des certificats d’enregistrement après la reclassification d’une arme à feu
- Ajout de deux nouvelles infractions liées aux armes à feu à la liste des infractions admissibles à la surveillance électronique
Mesures complémentaires (non incluses dans le nouveau projet de loi C-21)
- Créer un programme pour accroître la sensibilisation à l’égard des dispositions touchant la violence familiale et l’automutilation (c.-à-d. comment les appliquer et les rendre accessibles à tous)
- Règlement ultérieur portant sur les engagements concernant les chargeurs grande capacité : exiger la modification permanente des chargeurs d’armes d’épaule pour qu’ils ne puissent pas contenir plus de cinq cartouches, et interdire la vente et la cession de chargeurs pouvant contenir plus de balles que le nombre permis par la loi.
Annexe B : Entrée en vigueur
- La plupart des éléments du projet de loi proposé entreraient en vigueur au moment de la sanction royale, mais un règlement ou un délai dans l’entrée en vigueur serai requise pour certaines mesures :
- Remise pour les ordonnance de protection/violence familial : un règlement pour prescrire ce qui constitue une ordonnance de protection, quelles critères un individu doit atteindre afin qu’il soit éligible de tenir un permis d’armes à feu, et dans quelles circonstances un permis conditionnel peut être délivré
- Le régime de suspension « drapeau jaune » : entrée en vigueur retardé pour que les changements nécessaire de TI peuvent se faire.
- Définir tireur sportif de haut niveau: un règlement pour clarifier davantage les critères que les tireurs sportifs professionnels doit atteindre afin qu’ils soient exempté des restrictions des armes de poing.
- Exiger un permis d’armes à feu pour importer des munitions : Un règlement pour prescrire les renseignements qu’une personne doit fournir dans son formulaire de déclaration.
- Centralisation de l’approbation des autorisations de port : réglementation à modifier pour renforcer les circonstances dans lesquelles les particuliers peuvent se voir octroyer un autorisation de port pour la protection de vie.
- Accorder le statut restreint d’agent de la paix aux agents de la sécurité nucléaire : un règlement pour prescrire les exigences en matière de désignation, les limites des pouvoirs, et le processus d'examen des plaintes.
- Ces éléments entreront en vigueur lorsque le règlement ou les changements TI seront achevés.
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