Évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité (IICPC) - 2010-2011 - Rapport final

Table des matières

Sommaire

Qu'avons-nous examiné?

L'évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité (ci-après « l'Initiative »), qui porte sur la période allant de 2005-2006 à 2009-2010, a été effectuée par Sécurité publique Canada, en consultation avec le Comité consultatif de l'Initiative qui est composé de représentants de l'Initiative et des unités d'évaluation des ministères et organismes fédéraux participants. Cette évaluation a été effectuée conformément aux Normes d'évaluation pour le gouvernement du Canada du Secrétariat du Trésor du Canada. Son objectif est d'apporter une appréciation neutre et basée sur les faits, de la pertinence et du rendement (efficacité, efficience et économie) de l'Initiative.

Cette initiative interministérielle regroupe les organismes gouvernementaux suivants : l'Agence des services frontaliers du Canada, l'Agence du revenu du Canada, le Service des poursuites pénales du Canada, Sécurité publique Canada, le Groupe de gestion juricomptable de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, et la Gendarmerie royale du Canada.

L'initiative contribue à la déstabilisation, au démantèlement et à la neutralisation des groupes du crime organisé et des criminels en ciblant leurs produits et leurs biens illicites. L'initiative dispose de ressources intégrées qui lui sont particulièrement affectées de façon à faciliter les enquêtes, à assurer l'échange d'information et à transformer cette information en renseignement pouvant être utilisé par les enquêteurs sur le terrain et, en bout de ligne, les poursuivants. Au fil du temps, les unités chargées de l'Initiative ont également ajouté des ressources provenant des services de police provinciaux et municipaux, ce qui a permis de mettre sur pied des interventions conjointes ayant contribué à la déstabilisation et au démantèlement des groupes du crime organisé.

L'Initiative est régie par Sécurité publique Canada. Le financement total de l'Initiative pour la période allant de 2005-2006 à 2009-2010 était de 116,5 millions de dollars.

La méthodologie de l'évaluation comprenait l'examen de documents et d'ouvrages spécialisés, des entrevues avec des représentants et des entrevues de groupe, l'examen et l'analyse des bases de données et des études de cas.

Pourquoi est-ce important?

Le crime organisé est considéré comme l'une des menaces majeures pour la sécurité nationale. Il gêne le développement social, politique et culturel des sociétés dans le monde. Le crime organisé est un phénomène à multiples facettes et s'est manifesté sous différentes formes, notamment : trafic de stupéfiants, traite de personnes, trafic d'armes à feu, trafic illicite de migrants, blanchiment de fonds, produits de la criminalité, etc. Le trafic de stupéfiants, en particulier, est l'une des principales activités des groupes du crime organisé et génère des profits considérables.

En 2009, on a dénombré au Canada environ 750 groupes criminelsNote 1. Comme énoncé dans le Rapport public concernant les mesures prises dans le cadre du Programme national de lutte contre le crime organiséNote 2, « du fait que les criminels organisés recherchent les pays reconnus pour être dotés de systèmes réglementaires et d'application de la loi moins efficaces, tout État qui ne se donne pas des moyens de défense adéquats s'expose à des risques et compromet éventuellement la quiétude d'autres pays. Comme jamais auparavant peut-être, les politiques et la capacité d'application de la loi de tout pays ont des répercussions directes à l'échelle planétaire ». L'Initiative constitue un des outils dont s'est équipé le Canada pour lutter contre les criminels organisés et les groupes criminels. L'Initiative est axée sur l'identification, l'évaluation, la saisie, l'interdiction et la gestion de la confiscation des biens illicites accumulés au moyen d'activités criminelles.

De nombreux spécialistes ont avancé que le fait de s'attaquer aux produits de la criminalité constitue l'approche la plus efficace de lutte contre le crime organisé. À cet égard, le gouvernement canadien, dans le cadre de son Programme national de lutte contre le crime organisé, s'est engagé à collaborer avec les provinces, les municipalités et ses partenaires internationaux pour protéger ses citoyens et l'infrastructure économique du pays contre le crime organisé. Les enquêtes et poursuites sur les produits de la criminalité ainsi que la saisie et la confiscation de ses produits sont des outils clés pour le gouvernement dans sa lutte contre le crime organisé.

Qu'avons-nous découvert?

Pertinence

Rendement

Recommandations

Trois recommandations ressortent des constatations faites à l'issue de l'évaluation 2010-2011 de l'Initiative.

On recommande que, sous la direction de Sécurité publique Canada, le Comité consultatif de l'Initiative (avec l'approbation du Comité supérieur de la régie de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité) :

  1. examine la théorie et la conception de l'Initiative, y compris ses objectifs et son modèle logique, en se basant sur les changements internes et externes présentés à la section 4.1.1.1 de la présente évaluation (d'ici le 31 mars 2012).
  2. élabore une stratégie quinquennale détaillée, comprenant un plan d'activités et de communication, qui envisagerait aussi les principales difficultés ayant trait aux relations entre les partenaires, au financement, aux méthodes de surveillance et d'établissement de rapports, et qui tiendrait compte des modifications apportées à la théorie et à la conception de l'Initiative.
     
    De plus, on recommande que :
  3. la Gendarmerie royale du Canada continue de déployer les efforts nécessaires pour résoudre les difficultés actuelles et à venir en matière de recrutement, de maintien en poste et de formation liées à l'Initiative.

Réponse et plan d'action de la gestion

Les administrateurs généraux des organisations partenaires de l'Initiative ont examiné et approuvé le présent rapport d'évaluation. Les organisations partenaires directement touchées par les recommandations découlant du rapport d'évaluation ont fourni des plans d'action de la gestion et ont eu l'occasion d'émettre des commentaires sur le présent rapport et sur leur participation à l'évaluation de l'Initiative.

Tous les partenaires de l'Initiative approuvent les recommandations du rapport, appuient la réponse et les plans d'action de la gestion et s'engagent à collaborer en vue de mettre en œuvre ces plans. Sous la direction du Comité supérieur de la régie de l'Initiative et par l'entremise de leurs représentants siégeant au Comité consultatif de l'Initiative, les partenaires s'assureront d'effectuer un examen périodique des objectifs, des résultats et des attentes de l'Initiative, d'examiner la théorie et la conception de l'Initiative, notamment son modèle logique, en fonction des changements internes et externes, et d'élaborer une stratégie quinquennale comprenant un plan d'activités et de communication.

De façon plus détaillée :

Agence des services frontaliers du Canada

L'Agence des services frontaliers du Canada accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. L'Agence est en accord avec les principales constatations de ce rapport et convient que les objectifs sous-jacents de l'Initiative restent pertinents pour ce qui est de répondre aux engagements du Canada sur le plan national et international en matière de lutte contre le crime organisé et le terrorisme. Pour être efficace, l'Initiative doit adopter un cadre dynamique dans lequel les tactiques employées par le crime organisé - et l'intervention du gouvernement face à ces tactiques - sont en constante évolution. L'Agence collaborera avec les partenaires de l'Initiative à l'examen de la théorie et de la conception de l'Initiative, ainsi qu'à l'élaboration d'une stratégie détaillée visant à faire progresser l'Initiative.

Agence du revenu du Canada

L'Agence du revenu du Canada accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. L'Agence approuve le plan d'action de la gestion proposé visant le Comité consultatif. L'Agence appuiera la mise en œuvre des recommandations en siégeant de façon permanente au Comité supérieur de la régie de l'Initiative et au Comité consultatif de l'Initiative.

En ce qui concerne les données de rendement du Programme spécial d'exécution de l'Agence du revenu du Canada, à compter de 2011, l'Agence contrôlera les impôts fédéraux recouvrés et communiquera cette information aux partenaires de l'Initiative.

Service des poursuites pénales du Canada

Le Service des poursuites pénales du Canada accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. Le Service des poursuites pénales du Canada appuiera la mise en œuvre des recommandations en siégeant de façon permanente au Comité supérieur de la régie de l'Initiative et au Comité consultatif de l'Initiative.

De plus, le Service des poursuites pénales du Canada collaborera avec la Gendarmerie royale du Canada afin de renouveler le protocole d'entente de 1997 établi entre les deux organismes et de clarifier leurs responsabilités et rôles respectifs dans le cadre de l'Initiative, en tenant compte des changements internes et externes qui ont été mis en évidence dans le cadre de l'évaluation.

Sécurité publique Canada

Sécurité publique Canada accepte et appuie pleinement la présente évaluation et ses recommandations. Dans le cadre de l'engagement continu de Sécurité publique Canada à l'égard de l'Initiative, le Ministère continuera à collaborer avec ses partenaires fédéraux en vue de renforcer l'Initiative.

  1. Sécurité publique Canada collaborera avec le Comité consultatif de l'Initiative et le Comité supérieur de la régie en vue d'examiner la théorie et la conception de l'Initiative, y compris ses objectifs et son modèle logique, en se fondant sur les changements internes et externes (d'ici le 31 mars 2012).
  2. Sécurité publique Canada collaborera avec le Comité consultatif de l'Initiative et le Comité supérieur de la régie de l'Initiative en vue d'élaborer une stratégie globale quinquennale comprenant un plan d'activités et de communication, qui tiendrait également compte des principaux enjeux liés aux relations entre les partenaires, au financement, à la surveillance et à l'établissement de rapports, ainsi que des modifications apportées à la théorie et à la conception de l'Initiative.

Travaux publics et Services gouvernementaux Canada - Groupe de gestion juricomptable

Le Groupe de gestion juricomptable de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. Le Groupe de gestion juricomptable de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada appuiera la mise en œuvre du plan d'action de la gestion qui sera approuvé par le comité de la régie de l'Initiative concerné.

Gendarmerie royale du Canada

La Gendarmerie royale du Canada accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. L'organisme continuera de participer activement au Comité consultatif de l'Initiative et au Comité supérieur de la régie de l'Initiative.

La Gendarmerie royale du Canada s'est penchée sur les questions de recrutement, de maintien en poste et de formation, et continuera de le faire. Elle continuera d'apporter des modules de formation en ligne dans le but de compléter le premier module déployé en janvier 2011 et d'offrir une formation aux effectifs et partenaires de l'Initiative par l'intermédiaire d'un expert en la matière contractuel, spécialement affecté à cette initiative. En ce qui concerne les données et statistiques de rendement, la Gendarmerie royale du Canada surveillera la mise en œuvre du système amélioré d'établissement de rapports instauré en janvier 2010, de façon à assurer l'exactitude d'établissement de rapports des activités d'enquête.

1. Introduction

Ce rapport présente les constatations de l'évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité (ci-après « l'Initiative » ou « l'IICPC ») sur la période allant de 2005-2006 à 2009-2010. Elle a été effectuée par Sécurité publique Canada.

L'évaluation examine la mesure dans laquelle un programme, une politique ou une initiative qui répond à un besoin démontrable, est appropriée pour le gouvernement fédéral et répond aux besoins des Canadiens. Elle étudie aussi le niveau de pertinence, de rendement et d'économie.

L'IICPC est une initiative interministérielle regroupant les ministères et organismes fédéraux :

Cette évaluation respecte les exigences du Conseil du Trésor, à savoir d'apporter une appréciation neutre et basée sur les faits, de la pertinence et du rendement (efficacité, efficience et économie) de l'Initiative, comme stipulé dans sa politique actualisée sur l'évaluation (2009).

2. Profil

2.1 Contexte de l'IICPC

L'IICPC contribue à la déstabilisation, au démantèlement et à la neutralisation du crime organisé et des groupes criminels en s'attaquant aux produits de la criminalité. Le Code criminel donne la définition suivante :

« produits de la criminalité » Bien, bénéfice ou avantage qui est obtenu ou qui provient, au Canada ou à l'extérieur du Canada, directement ou indirectement : a) soit de la perpétration d'une infraction désignée; b) soit d'un acte ou d'une omission qui, au Canada, aurait constitué une infraction désignée »Note 3.

L'Initiative se base sur le projet pilote de l'initiative Programme antidrogue axé sur les profits des trafiquants de 1992 (composé de trois unités à Montréal, Toronto et Vancouver), financé par la Stratégie nationale anti-drogue renouvelée. En 1996-1997, 13 unités de l'IICPC ont été créées au Canada; ce nombre a été réduit à 12 unités en 2003. De plus, la GRC a établi quatre unités satellites plus petites de contrôle des produits de la criminalité (CPC) (voir tableaux 2, 3 et 4 pour les localités, les partenaires partageants les bureaux et les employés à temps plein (ETP) pour chaque unité).

L'Initiative a été conçue comme un modèle novateur de mesures intégrées d'application de la loi, fondé sur la conviction que le retrait des produits de la criminalité des individus bien organisés et bien financés réduirait leur pouvoir et leur influence économiques, leur capacité à mettre sur pied des entreprises criminelles de grande envergure, et réduirait la motivation à l'activité criminelle.

Le gouvernement du Canada s'est engagé à collaborer avec ses partenaires nationaux et internationaux pour protéger les Canadiens des conséquences du crime organisé et pour assurer un sentiment de sécurité au sein des collectivités. Les enquêtes et poursuites relatives aux produits de la criminalité constituent des outils clés dans les démarches globales menées par le gouvernement du Canada dans la lutte contre le crime organisé.

L'Initiative a aussi des liens, et collabore, avec d'autres initiatives traitant du crime organisé, telles que l'Initiative relative aux mesures de lutte contre le crime organisé, la Stratégie nationale antidrogue, le Régime canadien de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes — anciennement appelé Initiative nationale de lutte contre le blanchiment d'argent (INLBA), l'Initiative Sécurité publique et antiterrorisme et, tout récemment, la Stratégie visant à mieux protéger les marchés financiers du Canada.

2.1.1 Objectifs de l'IICPC

Les objectifs de l'IICPC sont énumérés ci-dessousNote 4 :

À partir de ces objectifs, la GRC a élaboré le mandat suivant :

Se servir du renseignement tout en optimisant une approche intégrée de façon à identifier, saisir, bloquer et confisquer les biens illicites et non déclarés, accumulés par les criminels organisés et les groupes criminels du plus haut niveau, identifier les priorités divisionnaires, provinciales et nationales, et retirer ainsi la motivation à l'activité criminelleNote 5.

2.1.2 Textes législatifs - Code criminel, lois et règlements

Depuis 1996, plusieurs modifications législatives ont été apportées pour cibler les produits de la criminalité. À compter de 2010, les dispositions du Code criminel concernant les produits de la criminalité sont celles qui apportent le plus grand soutien à la confiscation des biens illicites. D'autres lois fédérales, comme la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes et la Loi réglementant certaines drogues et autres substances soutiennent aussi les objectifs de mise à exécutionNote 6.

On trouvera ci-dessous une liste des principaux textes législatifs qui soutiennent l'IICPC :

En plus des lois fédérales, huit provinces ont adopté un texte de loi concernant la confiscation des biens au civil depuis 2001. On a également déposé un projet de loi devant l'Assemblée législative du Yukon. Ces lois donnent aux provinces le transfert judiciaire du titre des produits et instruments d'activités illicites dans le cadre de poursuites civilesNote 7. Le tableau 1 présente les lois sur la confiscation, pour chaque province.

Tableau 1 - Lois sur la confiscation des biens
Provinces Lois Date
Ontario Loi de 2001 sur les recours civils 2001
Colombie-Britannique Civil Forfeiture Act 2005
Nouvelle-Écosse Civil Forfeiture Act 2007
Québec Loi sur la confiscation, l'administration et l'affectation des produits et instruments d'activités illégales 2007
Manitoba Loi sur la confiscation de biens obtenus ou utilisés criminellement 2008
Saskatchewan The Seizure of Criminal Property Act 2008
Alberta Victims Restitution and Compensation Payment Act 2008
Nouveau-Brunswick Loi sur la confiscation civile 2010
Yukon Projet de loi 82 - Loi sur la confiscation civile À déterminer

2.1.3 Modèle logique

Un modèle logique est un outil essentiel à l'exécution d'une évaluation. C'est une représentation visuelle des activités, des extrants et des résultats d'un programme. Il apporte une méthode de représentation visuelle et systématique de la théorie du programme et montre la façon logique dont le programme, la politique ou l'initiative devrait atteindre ses objectifs. Il apporte aussi les bases de l'élaboration des stratégies de mesure et d'évaluation du rendement.

Le modèle logique de l'Initiative est illustré à la Figure 1.

Figure 1 - Modèle logique de l'IICPC

Figure 1 - Modèle logique de l'IICPC
Description de l'image

Des flèches indiquent la direction séquentielle des relations causales attendues depuis le haut du modèle, en commençant avec les « activités » initiales. Le flux directionnel, représenté par les flèches, se dirige vers le bas en passant par les « extrants », puis par les « résultats immédiats » et les « résultats intermédiaires », avant d'atteindre la boîte du « résultats finals ».

L'activité « Formation/relations externes » contribue aux extrants suivants :

Ces extrants contribuent à leur tour aux résultats immédiats suivants :

L'activité « Enquêtes/aide » contribue aux extrants suivants :

Ces extrants contribuent à leur tour aux résultats immédiats suivants :

Les résultats immédiats contribuent aux résultats intermédiaires suivants :

Les résultats intermédiaires contribuent aux résultats finals suivants :

Participer aux efforts du gouvernement fédéral en vue de réduire la menace et l'incidence du crime organisé dans les collectivités canadiennes, de protéger l'intégrité de l'économie du pays et de soutenir le résultat « collectivités sécuritaires »

2.1.4 Processus opérationnel

La Figure 2 montre les diverses étapes et les différents groupes qui participent à l'enquête et aux poursuites relatives aux produits de la criminalitéNote 8 :

Figure 2 - Processus opérationnel de l'IICPC

Figure 2 - Processus opérationnel de l'IICPC
Description de l'image

La figure décrit les ressources et les activités liées au processus opérationnel de l'IICPC avec des boîtes d'activités liées avec des flèches qui suivent le processus de haut en bas.

Les intervenants et leurs responsabilités sont décrits ci-dessous (les items soulignés représentent les boîtes).

Groupe du crime organisé

Services de police : fédéral/provincial/municipal/international et les Services frontaliers du Canada

Unités chargées de l'IICPC et GRC/autres services de police, MJ, ARC, ASFC, TPSGC (GGJ, DGBS)

Services des poursuites fédérales ou provinciales

Cour

Aliénation des biens par la DGBS

2.2 Partenaires et fournisseurs de services de l'IICPC

Agence des services frontaliers du Canada (ASFC)

L'ASFC offre une expertise et des renseignements à l'appui des enquêtes dans le cadre de l'IICPC. L'Agence recueille, évalue, analyse et diffuse des renseignements sur les infractions réelles ou présumées, liées aux produits de la criminalité et ayant une incidence sur le mandat relatif à l'application des mesures douanières. Les agents de l'ASFC apportent leur assistance aux unités, soit à temps partiel, soit au moyen d'un agent de liaison.

Agence du revenu du Canada (ARC)

L'Agence mène des enquêtes conjointes sur les produits de la criminalité et l'impôt sur le revenu dans les unités chargées de l'IICPC, et aide au repérage et au renvoi en temps opportun à l'ARC des cas qui pourraient faire l'objet d'une nouvelle cotisation. L'ARC n'est pas financée par l'Initiative.

Service des poursuites pénales du Canada (SPPC)

Le SPCC est responsable des poursuites lorsque les infractions sont liées aux produits de la criminalité et prête main-forte aux organismes d'application de la loi dans leur enquête sur les cas pouvant mener à de telles poursuites.

Sécurité publique Canada (SP)

Sécurité publique Canada coordonne l'initiative, y compris la direction des évaluations; préside le Comité supérieur de la régie de l'IICPC; coordonne le Comité consultatif des partenaires de l'IICPC au niveau opérationnel.

Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) : Groupe de gestion juricomptable (GGJ)

Ce groupe offre des services de gestion juricomptable aux unités chargées de l'IICPC et des témoignages d'experts sur les aspects financiers des enquêtes et des poursuites criminelles.

Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) - Direction de la gestion des biens saisis (DGBS)

À titre de fournisseur de services, la DGBS de TPSGC est chargée de la gestion des biens saisis ou bloqués en vertu de la loi canadienne sur les produits de la criminalité. La DGBS de TPSGC collabore avec les agents de police fédéraux et les procureurs de la Couronne sur les affaires impliquant le blocage, la saisie ou la confiscation, en apportant son expertise en ce qui concerne la gestion et la cession efficientes et efficaces des biens. Les coûts de la gestion des biens sont déduits des revenus générés par les biens confisqués, y compris, mais non de façon limitative, les biens confisqués à titre de produits de la criminalité.

Gendarmerie royale du Canada (GRC)

La GRC est responsable de la gestion et du fonctionnement quotidiens de chacune des unités chargées de l'IICPC et des unités satellites.

Autres partenaires non fédéraux

En plus des partenaires et fournisseurs de services fédéraux, les services de police et procureurs provinciaux et municipaux travaillent de façon intégrée ou collaborent avec plusieurs unités de l'IICPC. Cette intégration/collaboration avec les partenaires non fédéraux est précisée dans des protocoles d'entente régionaux.

2.3 Unités de l'IICPC

Depuis 2003, les unités de l'IICPC sont situées dans 12 municipalités au Canada. Le tableau 2 donne le détail de chaque unité, y compris la division responsable et les partenaires fédéraux internesNote 9 (c'est-à-dire, co-implantés dans les mêmes bureaux), ainsi que les postes pourvus sur six ans (d'après les données fournies par les partenaires).

Tableau 2 - Unités de l'IICPC
Ville Division Partenaires internes Postes pourvus
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010
Halifax (N.-É.) Division H ARC 1 1 1 1 1
SPPC 3 3 3 3 3
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 8 7 9 8 8
Total 13 12 14 13 13
Moncton (N.-B.) Division J ARC 1 1 1 1 1
SPPC 2 1.5 2 0 0
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 12 11 11 12 14
Total 16 14.5 15 14 16
Québec (QC) Division C ARC 1 1 1 1 1
SPPC 2 2 2 1 2
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 9 10 12 12 10
Total 13 14 16 15 14
Montréal (QC) Division C SPPC 3 3 4 4 2
DGBS-TPSGC 4 4 4 4 4
GRC 47 49 50 44 48
Total 54 56 58 52 54
Ottawa (ON) Division A ASFC 2 2 0 0 0
ARC 3 3 2 2 1
SPPC 3 3 3 3 3
DGBS-TPSGC 2 2 2 2 2
GRC 11 8 11 10 10
Total 21 18 18 17 16
Toronto (ON) Division O ASFC 1 1 0 0 0
ARC 3 3 2 1 0
SPPC 2 3.5 2 1.5 1.5
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 36 37 36 33 34
Total 43 45.5 41 36.6 36.5
London (ON) Division O ASFC 1 1 0 0 0
ARC 3 3 3 3 2
SPPC 2 2 2 2 2
DGBS-TPSGC 14 19 19 18 16
Total 20 25 24 23 20
Winnipeg (MB) Division D SPPC 2 2 2 2 2
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 12 12 10 10 12
Total 15 15 13 13 15
Regina (SK) Division F ARC 1 1 1 1 1
SPPC 1 1 1 1 1
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 6 6 7 6 5
Total 9 9 10 9 8
Calgary (AB) Division K ARC 1 1 1 1 1
SPPC 1 1 1 1 1
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 14 15 12 16 14
Total 17 18 15 19 17
Edmonton (AB) Division K ARC 1 1 1 1 1
SPPC 2 2 2 2 2
DGBS-TPSGC 1 1 1 1 1
GRC 15 15 15 12 15
Total 19 19 19 16 19
Vancouver (C.-B.) Division E ASFC 1 1 0 0 0
SPPC 3 3 3 3 0
DGBS-TPSGC 3 3 3 3 3
GRC 36 34 35 32 38
Total 43 41 41 38 41

Quatre autres unités satellites sont situées plus petites sont situées dans les régions suivantes :

Tableau 3 - Unités satellites de l'IICPC
Ville Division Partenaires internes Postes pourvus
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010
Sherbrooke (QC) Division C GRC 5 4 4 5 5
Kingston (ON) Division O GRC 6 5 5 6 6
Niagara (ON) Division O GRC 2 2 2 2 2
Saskatoon (SK) Division F GRC 5 5 7 5 7
Kelowna (C.-B.) Division E GRC 0 0 0 1 2

Enfin, la GRC dispose de deux unités PC situées à  :

Table 4 - Unités PC
Ville Division Partenaires internes Postes pourvus
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010
St. John's
(T.-N.)
Division B GRC 6 8 6 6 6
ARC 1 1 1 1 1
Total 7 9 7 7 7
Yellowknife
(T.-N.-O.)
Division G GRC 1 1 1 1 1

2.4 Structure de la gouvernance de l'IICPC

L'Initiative est gérée par trois entités complémentaires.

Comité supérieur de la régie de l'IICPC

Le Comité supérieur de la régie de l'IICPC effectue une surveillance générale de l'Initiative pour le directeur général ou un délégué. Le comité, qui est présidé par SP et qui regroupe des représentants de chacun des partenaires de l'IICPC, se réunit au besoin. Son rôle est d'offrir une orientation, de favoriser la coordination et la responsabilisation à l'égard des politiques interministérielles, et de se faire le champion du programme.

Comité consultatif des partenaires de l'IICPC

Le Comité consultatif des partenaires de l'IICPC compte des représentants dans chacune des organisations partenaires au niveau de directeur ou d'analyste principal; le Comité se réunit deux fois par an pour examiner les enjeux au besoin. Le Comité élabore la stratégie d'évaluation du programme, et met en œuvre les processus de surveillance et de suivi requis pour gérer et évaluer efficacement le programme. Le Comité est également tenu d'offrir son soutien au Comité supérieur de la régie de l'IICPC, de favoriser la coopération interministérielle, et de résoudre les questions horizontales d'ordre opérationnel. Le Comité est présidé par Sécurité publique Canada.

Opérations quotidiennes

La GRC est responsable de la gestion et des opérations quotidiennes au sein des unités chargées de l'IICPC, tandis que d'autres partenaires sont chargés de la gestion et des opérations quotidiennes de leurs volets respectifs. Au niveau régional, les membres du partenariat relatif à l'IICPC se réunissent régulièrement pour discuter des enjeux locaux et régionaux et pour résoudre les problèmes.

2.5 Ressources de l'IICPC

2.5.1 Ressources financières

L'Initiative a reçu 116,5 millions de dollars sur cinq ans en 2005, le même montant, non indexé, reçu en 1996-1997 au moment de la création de l'Initiative. Le tableau 5 donne le détail du financement reçu par chaque partenaire au cours de la période allant de 2005-2006 à 2009-2010. L'ARC n'a pas reçu de financement dans le cadre de l'Initiative et n'est donc pas représentée dans ce tableau.

Tableau 5 - Ressources financières des partenaires de l'IICPC par exercice financier (2005-2010)
Exercices financiers 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 Total
2005-2010
Agence des services frontaliers du Canada (ASFC)
Financement 390 000 $ 390 000 $ 390 000 $ 390 000 $ 390 000 1 950 000 $
Service des poursuites pénales du Canada (SPPC)
Financement 6 050 000 $ 6 050 000 $ 6 050 000 $ 6 050 000 $ 6 050 000 4 30 250 000 $
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) - Direction de la gestion des biens saisis (DGBS)*
Financement 1 700 000 $ 1 700 000 $ 1 700 000 $ 1 700 000 $ 1 700 000 $ 8 500 000 $
Sécurité publique Canada (SP)
Financement 160 000 $ 160 000 $ 160 000 $ 160 000 $ 160 000 $ 800 000 $
Gendarmerie royale du Canada (GRC)
Financement 15 000 000 $ 15 000 000 $ 15 000 000 $ 15 000 000 $ 15 000 000 $ 75 000 000 $
Total pour les partenaires de l'IICPC
Financement 23 300 000 $ 23 300 000 $ 23 300 000 $ 23 300 000 $ 23 300 000 $ 116 500 000 $

* En plus de son financement des activités de base, la DGBS-TPSGC a reçu des paiements journaliers de la part de la GRC pour sept comptables supplémentaires, ce qui porte le total à 1 300 000 $ par an sur les cinq dernières années.

2.5.2 Effectifs

Le tableau 6 présente les écarts en matière d'ETP sur la période faisant l'objet de la présente évaluation.

Tableau 6 - Effectifs des partenaires de l'IICPC par exercice financier (2005-2010)
Exercices financiers 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010
Agence des services frontaliers du Canada (ASFC)
Postes pourvus 5 5 5 5 5
Postes vacants 5 5 5 5 5
Agence du revenu du Canada (ARC)
Postes pourvus 13 13 11 10 8
Postes vacants 0 0 0 0 0
Service des poursuites pénales du Canada (SPPC)
Postes pourvus (avocat consultant) 29 30 29 26.5 26
Postes pourvus (procureurs)Note 10 n/a n/a n/a n/a n/a
Postes vacants n/a n/a n/a n/a n/a
Sécurité publique Canada (SP)
Postes pourvus 1 1 1 1 1
Postes vacants 0 0 0 0 0
Groupe de gestion juricomptable (GGJ) de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC)
Postes pourvus 19 19 19 19 19
Postes vacants 0 0 0 0 0
Gendarmerie royale du Canada (GRC)
Postes pourvus 256 258 251 247 257
Postes vacants 63 61 66 71 59

3. À propos de l'évaluation

3.1 Démarche de l'évaluation

Sécurité publique Canada (SP) est responsable des activités d'évaluation.

Cette évaluation a été effectuée conformément à la Politique sur l'évaluation du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada.

On a mis sur pied un Comité consultatif d'évaluation formé de représentants de tous les ministères et organismes participants, tant du côté programme que du côté évaluation. Le comité était présidé par le chef de l'évaluation de SP. Avant de démarrer la présente évaluation, SP a effectué une évaluation de l'évaluabilité de l'Initiative en collaboration avec les ministères et organismes participants. L'évaluation de l'évaluabilité a établi la structure de l'évaluation et a permis de préciser l'état de préparation à l'évaluation. Les personnes qui ont participé à son élaboration comprenaient des gestionnaires, des membres du personnel et des évaluateurs de toutes les organisations partenaires de l'IICPC.

3.1.1 Questions fondamentales de l'évaluation

Conformément à la Directive sur la fonction d'évaluation du SCT, cinq questions fondamentales ont été traitées dans cette évaluation, sur la pertinence et le rendement de l'Initiative :

Tableau 7 - Questions fondamentales

Pertinence

1. Besoin continu de l'Initiative
Évaluation de la mesure dans laquelle le programme continue de répondre à un besoin démontrable et est réceptif aux besoins des Canadiens.
2. Conformité aux priorités du gouvernement
Évaluation des liens entre les objectifs du programme et (i) les priorités du gouvernement fédéral et (ii) les résultats ministériels stratégiques.
3. Harmonisation avec les rôles et responsabilités du gouvernement
Évaluation du rôle et des responsabilités du gouvernement fédéral relativement à l'exécution du programme.

Rendement

4. Réalisation des résultats escomptés
Évaluation des progrès réalisés dans l'atteinte des résultats escomptés (y compris les résultats immédiats, intermédiaires et ultimes) par rapport aux cibles et à la portée du programme, à la conception du programme, ce qui comprend les liens et la contribution des extrants aux résultats.
5. Démonstration d'efficience et d'économie
Évaluation de l'utilisation des ressources relativement à la production des extrants et aux progrès réalisés concernant l'atteinte des résultats escomptés.

3.1.2 Cadre d'évaluation

Les enjeux, questions et méthodes de collecte des données ont été discutés avec les membres du comité consultatif d'évaluation le 7 juillet 2010. Le mandat final a été approuvé par les partenaires de l'IICPC dans les semaines suivantes.

3.1.3 Matrice des questions d'évaluation

En plus du cadre de travail, on a établi une matrice des questions d'évaluationNote 11 avant la phase de collecte des données. Pour chacune des questions fondamentales, la matrice renferme les questions d'évaluation, les indicateurs et la ou les méthodes proposées de collecte des données pour chaque indicateur.

Au total, 14 questions d'évaluation et 50 indicateurs ont été identifiés dans la matrice et utilisés pour élaborer les outils de collecte des données présentés ci-dessous.

La matrice des questions d'évaluation a été approuvée par le comité consultatif d'évaluation le 12 août 2010.

3.2 Collecte de données

Au cours du processus, l'équipe d'évaluation a fait appel à diverses sources de données provenant de multiples domaines. Cette démarche a été conçue dans le but d'apporter d'importantes perspectives tout en permettant le croisement des données pour approfondir l'analyse. Les données ont été par la suite intégrées et mises en rapport pour appuyer les constatations clés et les recommandations.

Tous les partenaires de l'IICPC ont contribué aux données quantitatives et qualitatives; lorsque c'était nécessaire, l'équipe d'évaluation a effectué une recherche et une analyse plus poussées. Par conséquent, l'équipe d'évaluation est convaincue que les données sont suffisantes pour répondre à la plupart des questions et que les principales constatations sont justes et fiables et appuient les conclusions et les recommandations.

Quatre méthodes ont été utilisées :

On trouvera ci-dessous un résumé des méthodes de collecte des données utilisées.

3.2.1 Examen de documents et d'ouvrages spécialisés

L'examen des documents et des ouvrages spécialisés a donné aux évaluateurs une compréhension du contexte et de l'évolution de l'Initiative au fil du temps. L'examen a aussi apporté des données clés fiables pour un bon nombre d'indicateurs.

L'examen a porté sur une large gamme de documents, notamment : plans d'action et d'activités, Cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats, évaluations et vérifications antérieures, rapports annuels, protocoles d'entente entre les partenaires de l'IICPC, ententes et protocoles internationaux, rapports des médias et autres documents appartenant à des initiatives connexes (p. ex. lutte contre le blanchiment d'argent et financement des activités terroristes, Équipes intégrées de la police des marchés financiers (EIPMF), Stratégie nationale antidrogue (SNAD), etc.).

On a également procédé à un examen des ouvrages spécialisés, qui a porté sur des livres et autres travaux d'érudition rédigés par des experts nationaux et internationaux sur la question du crime organisé et du blanchiment de capitaux.

Une liste complète des documents et ouvrages spécialisés, examinés dans le cadre de la présente évaluation, se trouve à l'annexe A.

3.2.2 Entrevues avec les représentants clés et entrevues de groupe

L'équipe d'évaluation a commencé par effectuer six entrevues non structurées avec neuf membres du comité consultatif. Ces entrevues comprenaient un représentant de chaque partenaire de l'IICPC et ont été effectuées en vue de recueillir les renseignements nécessaires à la préparation de la phase de collecte des données.

L'équipe d'évaluation a ensuite procédé à des entrevues individuelles et des entrevues de groupe semi-structurées avec 55 représentants clés des unités de l'IICPC situées dans huit villes à travers le pays [Calgary, London, Moncton, Montréal, Ottawa, Ville de Québec, Toronto (Newmarket) et Vancouver (Surrey)]Note 12, dont quatre étaient membres du comité consultatif. Étant donné la taille du questionnaire, on a demandé à chacune des personnes interrogées de le remplir avant la réunion. Une seule version du questionnaire a été utilisée pour toutes les entrevues, de manière à assurer la cohérence et l'uniformité d'une entrevue à l'autre.

Le questionnaire était composé de 19 questions non structurées et 21 questions structurées. Pour les questions structurées, les personnes interrogées devaient évaluer les énoncés au moyen de l'échelle ci-dessous, de 1 à 5 - 1 signifiait « aucun besoin » et 5 signifiait « très grand besoin ».

Échelle
1
(aucun besoin)
2
(minime)
3
(quelque peu)
4
(grand besoin)
5
(très grand besoin)
0.0-1.49 1.5-2.49 2.5-3.49 3.5-4.49 4.5-5.0

Les constatations clés faites lors de chaque entrevue ont été compilées dans une matrice de données d'évaluation et des numéros sélectionnés au hasard ont été attribués à chaque représentant, de façon à protéger leur anonymat.

On a également procédé à des entrevues de suivi non structurées avec le personnel des quartiers généraux de SP, de la GRC et du SPPC.

Le tableau 8 présente le nombre de représentants clés interrogés, par partenaire de l'IICPC, notamment les membres du comité consultatif et les représentants des unités de l'IICPC auxquelles on a rendu visite.

Tableau 8 - Représentants clés interrogés, par partenaire
Représentants clés Partenaires de l'IICPC
ASFC ARC SPPC SP DGBS-TPSGC GRC
TOTAL 12 3 13 3 7 22

3.2.3 Examen et analyse des bases de données

Les partenaires de l'IICPC ont fourni diverses données quantitatives et qualitatives issues de leurs bases de données. Ces données constituent une source clé d'information permettant de mesurer les extrants et les résultats de l'Initiative. L'équipe d'évaluation a recueilli les données administratives, financières et transactionnelles qui pouvaient apporter des renseignements et des rapports particuliers et qui ont permis, lorsqu'elles ont été combinées, de mesurer le progrès de l'Initiative vers les résultats escomptés.

3.2.4 Études de cas

Pour faciliter un examen approfondi d'un événement particulier jugé représentatif d'une situation-type, les auteurs ont étudié quelques cas. Ces études de cas ont été menées pour mieux comprendre si les résultats avaient été atteints et si les partenaires avaient pris des mesures. Deux de ces études de cas sont documentées à la section 4.2.1.1. (Opération Colisée et Opération Baseball).

3.3 Faiblesses méthodologiques

Au cours du processus d'évaluation, les auteurs ont dû faire face à des contraintes méthodologiques qui présentaient des implications pour l'analyse et l'interprétation des données.

Disponibilité des données

Tous les partenaires de l'IICPC se servent de leurs propres systèmes et outils d'établissement de rapports et il n'existe aucune norme commune entre eux. Ainsi, les partenaires ont fourni une vaste gamme de données dont la quantité variait grandement d'un partenaire à l'autre. Dans certains cas, il était impossible de comparer des variables particulières entre partenaires. De plus, certains partenaires n'étaient pas en mesure de fournir toutes les données demandées par l'équipe d'évaluation.

Validité et fiabilité des données

En procédant à la collecte des données, les auteurs ont appris que certaines des données quantitatives pouvaient être contaminées par divers facteurs (sources utilisées, outils d'établissement de rapports, procédures, etc.) pouvant affecter leur validité (adéquation de la mesure) et leur fiabilité (qualité de la mesure). L'équipe d'évaluation a été très prudente en ce qui concerne ces données. Les auteurs ont, lorsqu'il y avait lieu de le faire, traité de ces faiblesses dans le présent rapport.

Causalité entre les activités et les résultats

Étant donné la nature et le contexte de l'Initiative, il est difficile de prouver au-delà de tout doute la causalité entre certaines activités et résultats, surtout pour les résultats intermédiaires et les résultats finals. Dans ces cas-là, pour prouver la causalité entre une activité et un résultat, l'équipe d'évaluation a dû isoler les variables dépendantes et indépendantes de tous les autres facteurs et influences externes possibles. Ainsi, il est important de noter que certains des résultats mesurés pourraient être le résultat de multiples facteurs, internes ou externes à l'Initiative. On doit faire preuve d'une certaine prudence lorsqu'on attribue les résultats directement ou uniquement à l'Initiative. Dans la plupart des cas, les résultats intermédiaires et finals sont en fait attribuables à l'association de diverses initiatives liées à la lutte contre le crime organisé.

4. Constatations

Les sections qui suivent relatent les principales constatations concernant les deux questions fondamentales, pertinence et rendement, étudiées par la présente évaluation. Les constatations présentées ici découlent de la méthodologie et des sources de données décrites à la section 3.

4.1 Pertinence

Pour évaluer la pertinence de l'Initiative, on a traité de trois questions de pertinence et cinq questions d'évaluation, comme indiqué au tableau 9.

Tableau 9 - Questions fondamentales de pertinence et questions posées
Questions fondamentales - Pertinence Questions posées
4.1.1 Besoin continu du programme 4.1.1.1 L'IICPC continue-t-elle de répondre à un besoin?
4.1.1.2 Dans quelle mesure les objectifs de l'IICPC (c'est-à-dire, ciblage des produits et biens illicites) sont-ils pertinents pour la lutte contre les criminels et groupes criminels organisés?
4.1.1.3 Dans quelle mesure la théorie et la conception de l'IICPC sont-elles appropriées pour répondre aux besoins continus?
4.1.2. Conformité aux priorités du gouvernement 4.1.2.1 Dans quelle mesure l'IICPC contribue-t-elle aux priorités du gouvernement en ce qui concerne les criminels et groupes criminels organisés, et aux activités?
4.1.3. Harmonisation avec les rôles et responsabilités du gouvernement 4.1.3.1 L'IICPC est-elle en harmonie avec les rôles et responsabilités du gouvernement du Canada?

4.1.1 Besoin continu du programme

4.1.1.1 L'IICPC continue-t-elle de répondre à un besoin?

Le crime organisé est considéré comme l'une des menaces majeures pour la sécurité nationale. Il gêne le développement social, politique et culturel des sociétés dans le monde. Le crime organisé est un phénomène à multiples facettes et s'est manifesté sous différentes formes, notamment : trafic de stupéfiants, traite de personnes, trafic d'armes à feu, trafic illicite de migrants, blanchiment de fonds, produits de la criminalité, etc. Le trafic de stupéfiants, en particulier, est l'une des principales activités des groupes du crime organisé et génère des profits considérables.

En 2009, on a dénombré au Canada environ 750 groupes criminelsNote 13. Comme énoncé dans le Rapport public concernant les mesures prises dans le cadre du Programme national de lutte contre le crime organiséNote 14, « du fait que les criminels organisés recherchent les pays reconnus pour être dotés de systèmes réglementaires et d'application de la loi moins efficaces, tout État qui ne se donne pas des moyens de défense adéquats s'expose à des risques et compromet éventuellement la quiétude d'autres pays. Comme jamais auparavant peut-être, les politiques et la capacité d'application de la loi de tout pays ont des répercussions directes à l'échelle planétaire ». L'Initiative constitue un des outils dont s'est équipé le Canada pour lutter contre les criminels organisés et les groupes criminels. L'IICPC est axée sur l'identification, l'évaluation, la saisie, l'interdiction et la gestion de la confiscation des biens illicites accumulés par le biais d'activités criminelles.

De nombreux spécialistes ont avancé que le fait de s'attaquer aux produits de la criminalité constitue l'approche la plus efficace de lutte contre le crime organisé. À cet égard, le gouvernement canadien, au moyen de son Programme national de lutte contre le crime organisé, s'est engagé à collaborer avec les provinces, les municipalités et ses partenaires internationaux pour protéger ses citoyens et l'infrastructure économique du pays contre le crime organisé. Les enquêtes, poursuites, saisies et confiscations des produits de la criminalité sont des outils clés pour le gouvernement dans sa lutte contre le crime organisé.

Les ouvrages spécialisés qui ont été examinés soutiennent de façon unanime la nécessité de poursuivre les efforts de lutte contre le crime organisé en ciblant les produits de la criminalité. Par exemple, le plan Treasury Forfeiture Fund: Strategic Plan (2000-2005), le U.S. Department of the Treasury des États-Unis a conclu que « le seul vrai préjudice que l'on peut faire subir aux cartels de la drogue et aux groupes criminels est d'éliminer les actifs qui facilitent l'activité criminelle et la motivation du profit, et ce à grande échelleNote 15 ».

Les chercheurs dans le domaine de la criminologie et du droit sont également fortement en accord avec la notion de l'élimination des actifs comme moyen de lutte contre le crime organisé. Selon Lyman et Potter, « les mesures qui visent à combattre le blanchiment de fonds et à priver ces groupes des produits de la criminalité peuvent les priver de cette entrée de fonds. La confiscation des biens obtenus par le biais d'activités criminelles élimine aussi, dit-on, la motivation à s'adonner à des comportements illicitesNote 16 ».

L'examen des activités au niveau international indique aussi que le fait de s'attaquer aux biens constitue une méthode puissante de lutte contre le crime organisé. « Tous reconnaissent qu'il est important d'éliminer les biens mal acquis, d'éliminer la possibilité de profiter des activités criminelles et de réduire la capacité du crime organisé à entreprendre des activités criminellesNote 17 ».

En particulier, le Groupe d'Action financière (GAFI), un organisme intergouvernemental visant à développer et promouvoir des politiques, composé de représentants de plus de 30 pays, recommande l'adoption de normes mondiales pour la mise en œuvre de mesures efficaces visant à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Tout comme le stipulent les objectifs de l'IICPC, les deux premières étapes nécessaires à la mise en œuvre efficace des recommandations du GAFI sont les suivantes :

Dans le cadre de notre processus d'entrevues, le personnel des ministères et organismes participant à l'IICPC, étaient fortement en accord (moyenne de 4,39) pour dire que l'IICPC continue de répondre à un besoin existant.

Changements du contexte de l'IICPC

Pour évaluer le besoin continu de l'Initiative, les évaluateurs ont étudié les changements de contexte, tant au niveau interne qu'externe, qui ont affecté l'Initiative.

Au cours des années, le gouvernement canadien a mis en œuvre diverses stratégies de lutte contre le blanchiment de fonds et de confiscation des produits de la criminalité. L'une de ces stratégies a été l'initiative Unités antidrogue spéciales mixtes, précurseur de l'IICPC - qui a démontré qu'une démarche intégrée face aux produits de la criminalité améliorait les chances de réussites des enquêtes et des poursuitesNote 19.

Au cours des cinq dernières années, cependant, le contexte dans lequel opère l'IICPC a considérablement changé, tant au niveau interne qu'externe :

Changements externes

La sophistication toujours croissante des criminels et groupes criminels organisés est devenue une tendance mondiale importante dans les dernières années. Comme l'a déclaré un informateur clé : « Les criminels mènent leurs activités de façon plus complexe (le lien entre l'argent sale et les biens n'est plus aussi simple qu'il l'était par le passé). Ils sont devenus très sophistiqués. Ils ont appris à utiliser des propriétaires apparents qui détiennent les biens, à louer un véhicule au lieu de l'acheter, à donner le titre de propriété à une autre personne et louer à cette personne les locaux qu'ils utilisent pour leur installation de culture [...]. Grâce à l'analyse des produits de la criminalité, on peut souvent réfuter ces exposés de défense en examinant les écritures de la banque, les demandes de prêts et autres renseignements financiers. Manifestement, les organisations criminelles demandent maintenant des enquêtes plus complexes nécessitant une vaste gamme d'experts. Ceci explique pourquoi on doit poursuivre l'IICPCNote 20. »

Une autre tendance importante est celle de l'intérêt accru porté par les gouvernements provinciaux et territoriaux. Plusieurs représentants clés ont indiqué que les services de police provinciaux et territoriaux ont obtenus des résultats concrets par eux-mêmes au moyen de confiscations au civilNote 21. Le nombre croissant de textes législatifs concernant la confiscation au civil témoigne aussi de l'implication des provinces dans la question. La section suivante (4.1.1.2) décrit ces nouveaux instruments législatifs provinciaux.

Les organisations internationales comme le GAFI et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime ont poussé le Canada à traiter des questions de blanchiment de fonds et, par là, de la question des produits de la criminalité. Dans le rapport du Canada sur l'observation de normes et de codes portant sur le blanchiment d'argent du GAFI (2008), le gouvernement du Canada s'est engagé à renforcer l'exécution des mesures de lutte et les poursuites en matière de blanchiment de fonds et de financement du terrorismeNote 22. Selon les auteurs de ce rapport, cet engagement va au-delà du Régime canadien de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes et comprend un élément portant sur les « produits de la criminalité ».

Changements internes

Le contexte a changé et est devenu difficile pour l'IICPC. Bien que les partenaires de l'IICPC s'entendent sur le maintien et le renforcement de l'Initiative, les contraintes budgétaires, le manque de personnel et d'expérience, ont fait que l'IICPC rencontre maintenant plus de difficultés à répondre aux besoins opérationnels des partenaires (p. ex. information et renseignement), à attirer un personnel de valeur et à apporter des résultats.

Depuis 2005, sept unités de l'IICPC (Halifax, Moncton, Ville de Québec, Ottawa, Toronto (Newmarket), London et Vancouver [Surrey]) ont vu leurs partenaires internes quitter leurs locaux (SPPC, ASFC et ARC), ainsi que le départ des services provinciaux et municipaux d'application de la loiNote 23. Par exemple, les agents de renseignements de l'ASFC ne sont plus co-implantés dans les unités de l'IICPC. Les procureurs du SPPC ne sont plus co-implantés dans certaines unités comme celles de Moncton et de Vancouver. Aussi, de nombreux services de police provinciaux et municipaux qui avaient rejoint les unités de l'IICPC les ont maintenant quittées et ont rejoint des « structures de confiscation au civil » à leur niveau.

On peut dire des relations entre certains partenaires (en particulier entre la GRC, le SPPC et l'ASFC) qu'elles sont contrastéesNote 24. Par exemple, le rapport national de la GRC sur l'examen des produits de la criminalité (Proceeds of Crime Review: National Report 2005-2007) a indiqué que les résultats de la relation de travail entre la GRC et l'ASFC se situaient entre « non existants » (sans renvois de niveau IV) à « bons » (avec des renvois hebdomadaires)Note 25. Nos entrevues avec le personnel de l'ASFC indiquent que d'un côté, il existe une certaine frustration au sein de l'Agence due à l'incapacité de la plupart des unités de l'IICPC à répondre aux besoins de l'ASFC, à savoir, l'échange de renseignement. Par ailleurs, l'ASFC est convaincue que l'on comprend toujours mal le cadre légal applicable. D'un autre côté, la GRC reconnaît l'avantage que représente la présence de l'ASFC en tant que partenaire interne et a déclaré que le travail de l'Agence en matière de renseignement avait grandement amélioré l'efficacité des enquêtes, les relations et l'échange d'information. De la même façon, les enquêteurs et procureurs dans certaines localités ont parlé de relations coopératives et respectueuses alors que d'autres ont fait allusion à des relations plutôt d'opposition et inefficaces. Ces différences sont peut-être dues, au moins en partie, à un manque de compréhension des exigences et rôles respectifs.

Dans l'ensemble, la plupart des personnes interrogées ont déclaré que l'Initiative n'est plus « au goût du jour » et que, au fil des ans, d'autres initiatives plus récentes ont présenté plus d'attrait, par exemple le Régime canadien de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, ou les EIPMFNote 26.

Aussi, les poursuites en matière de produits de la criminalité ont tendance à être de plus en plus complexes et onéreuses sur le plan temps. Certains procureurs du SPPC indiquent que ce type de poursuites peut prendre de trois à cinq ans, contrairement aux procédures civiles de confiscation ou aux poursuites liées à la drogue, qui, elles, peuvent se faire en moins de temps.

La majorité des partenaires de l'IICPC ont également déclaré que les contraintes budgétaires constituent un véritable obstacle à la réalisation du mandat de l'Initiative. Ce manque de financement a eu de multiples impacts sur l'opinion de chaque partenaire quant au rendement et par là, à la pertinence, de l'Initiative. Par exemple :

Cadre législatif fédéral et provincial

Comme indiqué ci-dessus, le cadre législatif a subi quelques changements, tant au niveau fédéral qu'au niveau provincial.

Lois fédérales

Le 15 décembre 2006, la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes a été modifiée pour s'assurer que le Canada pourrait maintenir sa position de leader mondial en matière de lutte contre le crime organisé et le financement d'activités terroristes. Ces modifications comprennent :

La plupart des représentants clés interrogés ont indiqué que ces modifications ont eu peu ou pas d'impact sur l'Initiative. En général, bon nombre des personnes interrogées sont d'avis que le cadre législatif actuel limite l'échange d'information entre les partenaires de l'IICPC et est, par conséquent, contreproductif (voir section 4.2.1.5.). Le problème de l'échange d'information se fait particulièrement sentir entre l'ARC, l'ASFC et la GRC, et est principalement dû à des questions de confidentialité et de restrictions législatives.

Une autre des questions influençant le cadre législatif fédéral est en rapport avec les biens infractionnels. Un bien infractionnel est défini comme tout bien qui sert ou donne lieu à la perpétration d'une infraction désignée ou qui est utilisé de quelque manière dans la perpétration d'une telle infraction, ou encore qui est destiné à servir à une telle fin. Un tribunal qui condamne une personne pour une infraction donnée ordonnera la confiscation des biens infractionnels s'il est convaincu, selon la prépondérance des probabilités, que les biens sont des biens infractionnelsNote 28. La plupart des personnes interrogées reconnaissent que la notion de biens infractionnels est un bon outil pour la confiscation rapide des biens. Comme l'a déclaré un informateur clé : « Dans les dernières années, certainement en raison du niveau de sophistication des preuves et des accusations dans les affaires de produits de la criminalité, un plus grand nombre d'affaires penchent plutôt vers des accusations relatives à des biens infractionnelsNote 29 ».

Enfin, les récentes modifications apportées au Code criminel en 2010 visant à ajouter toutes les infractions visées par la Loi de l'impôt sur le revenu à titre d'infraction sous-jacente pour le blanchiment de fonds ont été adoptées en 2010. De plus, ces modifications sont conformes à la ratification en octobre 2007 par le Canada de la Convention des Nations Unies contre la corruption.

En conclusion, pour beaucoup de personnes, le cadre législatif fédéral a posé de plus en plus d'obstacles à la réussite de l'Initiative. Comme l'expliquait une des personnes interrogées : « Le cadre législatif n'a réagi que très lentement aux questions de compétences internationales et nationales, notamment, les ordonnances de communication, les mandats de perquisition et l'accès aux dossiersNote 30. » Beaucoup sont d'avis que la loi est devenue plus compliquée en ce qui concerne l'accès aux dossiers, les ordonnances de communication et l'échange d'information entre les partenairesNote 31. Ces récentes modifications apportées à la Loi et les responsabilités qui en découlent ont placé de nouvelles exigences sur les effectifs de l'IICPC.

Lois provinciales

Malgré certaines modifications législatives au niveau fédéral, l'impact le plus important a été apporté par le cadre législatif au niveau provincial.

Les modifications apportées au cadre législatif ont permis aux provinces et aux municipalités d'être plus présentes dans la lutte contre le crime organisé et ont influencé le travail effectué par les unités de l'IICPC. Les cas de confiscation au civil ont augmenté et la procédure est beaucoup plus souvent utilisée que par le passé. Certaines unités de l'IICPC ont contribué et continuent de contribuer au travail entamé aux niveaux provincial et municipal, et leur ont transféré et continuent de leur transférer certaines affaires. Bon nombre de personnes soutiennent les nouvelles relations de travail avec les provinces et les municipalités et, par conséquent, un nouveau positionnement de l'IICPC.

Le cadre législatif, surtout au niveau provincial, a changé : la procédure civile de confiscation a été présentée et a influencé l'approche adoptée et le traitement des affairesNote 32. Comme l'a résumé une des personnes interrogées : « la procédure civile de confiscation est un instrument très puissant. Les notions de confiscation au civil et de biens infractionnels ont apporté une façon plus directe de saisir des biens de valeurNote 33 ».

Au cours des dernières années, les provinces et les municipalités se sont donné les outils nécessaires pour agir rapidement contre les criminels et les groupes organisés. En basant leurs actions sur les textes législatifs concernant la confiscation au civil qui permet d'obtenir des résultats rapidement, elles ont créé des structures d'application de la loi qui ont changé la nature et le niveau de leur participation au sein des unités fédérales de l'IICPCNote 34. De plus, le fait que la valeur monétaire des saisies et des confiscations soit attribuée aux provinces, et non pas au gouvernement fédéral, leur a donné la motivation de continuer dans cette voie. Nos entrevues indiquent qu'au cours des dernières années, on a observé une hausse constante du nombre d'affaires transférées aux provinces. Cette opinion est aussi corroborée par les données de confiscations au civil en Ontario (voir Figure 8). Deux facteurs semblent expliquer cet état de fait : 1) l'incapacité de nombreuses unités de l'IICPC à soutenir un nombre élevé d'enquêtes menant à des accusations au pénal, 2) la facilité avec laquelle les affaires sont transférées aux provinces en vertu des textes législatifs concernant les saisies et les confiscations de biens illicites.

En général, beaucoup de partenaires estiment que le recours à la procédure civile de confiscation est une tendance positive. Par exemple, plusieurs des agents de la GRC qui ont pris part aux entrevues accueillent avec satisfaction l'expansion de la procédure civile provinciale de confiscation. Pour eux, les confiscations provinciales au civil constituent une bonne méthode pour priver les criminels des biens illicites. Comme l'a mentionné une des personnes interrogées, « On doit recourir au pénal d'abord [...] si on veut porter une accusation et ensuite renvoyer l'affaire à la procédure civile de confiscationNote 35. » Pour les affaires qui ne sont pas considérées majeures (voir section 4.2.1.1), bon nombre d'agents préfèrent la procédure civile de confiscation, car elle permet une confiscation rapide et efficace des biens possédés par les criminels et groupes criminels organisés, ce qui est particulièrement avantageux pour les unités de l'IICPC qui ne disposent que de très peu d'effectifs. Depuis quelques années, la GRC a contribué à une hausse du nombre de confiscations au civil en renvoyant de nombreuses affaires aux provincesNote 36. La confiscation au civil est aussi soutenue par certaines organisations internationales comme le GAFI et autres gouvernements au moyen de leurs textes législatifs (par exemple, la loi Racketeer Influenced and Corrupt Organisations aux États-Unis).

Il est important de comprendre que les confiscations au pénal et au civil diffèrent en ce qui concerne la procédure et le fardeau de la preuve. La distinction la plus importante porte sur le fait que la confiscation au pénal exige un processus pénal contre un accusé alors qu'au civil, c'est une action intentée contre le bien lui-même et non pas contre la personne. Dans la procédure civile de confiscation, le bien peut être confisqué sans que le propriétaire soit accusé en vertu du Code criminel. Aucune autre enquête n'est entreprise pour identifier tout autre gain non déclaré appartenant au suspect. Dans tous les cas, on doit procéder à une enquête pour identifier les propriétaires des biens puis faire le lien entre les biens et une activité criminelle.

4.1.1.2 Dans quelle mesure les objectifs de l'IICPC (c'est-à-dire, ciblage des produits et biens illicites) sont-ils pertinents pour la lutte contre les criminels et groupes criminels organisés?

Les partenaires de l'IICPC sont fortement en accord sur le fait de dire que l'Initiative et ses objectifs sont encore pertinents. Par exemple, le consensus au sein de la GRC est que l'Initiative et ses objectifs sont essentiels à la lutte contre le crime organisé. Comme expliqué par un représentant : « l'argent est le facteur motivant pour les criminels. Ce que nous essayons donc de faire, c'est d'éliminer la possibilité de tirer un profit de la criminalité. Il n'y a pas si longtemps, les criminels (y compris des criminels venant des États-Unis) entraient dans les banques à Montréal avec des sacs entiers d'argent et le déposer tout à fait légalement dans des comptes bancaires sans qu'on leur pose quelque question que ce soitNote 37. » D'autres partenaires de l'IICPC sont du même avis. Toutes les personnes interrogées sont d'accord pour dire que la confiscation des biens acquis de façon illicite reste la meilleure façon, et la plus efficace, de lutter contre le crime organisé et que l'Initiative devrait continuer de cibler la crime organisé, à tous les échelons.

4.1.1.3 Dans quelle mesure la théorie et la conception de l'IICPC sont-elles appropriées pour répondre aux besoins continus?

« La logique derrière l'application de la loi sur les produits de la criminalité est simple et elle est très séduisante pour les gouvernements et les organismes d'application de la loi qui luttent contre le crime organisé et, plus récemment, contre le terrorisme. Comme stratégie d'application de la loi visant les entreprises et les organisations criminelles, la confiscation des produits de la criminalité entend atteindre trois objectifs interdépendants. D'abord, elle punit les délinquants en les privant des fruits de leur commerce. Deuxièmement, elle cherche à éliminer le motif de la participation à des activités criminelles à but lucratif. Troisièmement, elle est destinée à réduire le pouvoir financier sur lequel est basé le fonctionnement des organisations criminellesNote 38. »

Depuis sa création, l'IICPC souscrit à une théorie semblable à celle décrite par Beare et Schneider dans leur ouvrage intitulé Money Laundering in Canada et publié en 2007. Au cours des entrevues que nous avons effectuées, et comme illustré par la Figure 3, tous les intervenants clés dans l'IICPC initiative, mis à part le SPPC, soutenaient fermement que l'énoncé de théorie et de conception de l'IICPC étaient encore pertinents. Les inquiétudes exprimées par les représentants du SPPC portaient principalement sur la conception actuelle de l'Initiative et, d'une façon moins considérable, la planification et les relations entre partenaires.

Figure 3 - Pertinence de la théorie et de la conception de l'Initiative

Figure 3 - Pertinence de la théorie et de la conception de l'Initiative
Description de l'image

Diagramme à barres qui montre la moyenne des réponses des intervenants par organisme—ASFC  : 3.57, ARC : 4.00, SPPC : 2.60, SP : 4.33, GGJ : 4.20, GRC : 4.50, moyenne : 3.74

Bon nombre de personnes interrogées, représentant le SPPC, l'ASFC et la GRC, ont exprimé des opinions qui rejoignaient celles formulées par les auteurs cités ci-dessus. Le fondement théorique de l'Initiative semble adéquat en surface, mais les criminels ont appris à s'adapter. Comme le fait remarquer Beare, « bien que nous soyons peut-être capables de faire valoir le premier objectif (les priver des fruits de leur commerce), la théorie de la dissuasion pour toute forme de criminalité manque de crédibilité - peut-être plus encore lorsqu'il s'agit de criminels organisés ou de récidivistes de toutes sortes. Ce type de criminels parle de « rançon des affaires » et, à moins de mesures draconiennes qui se solderaient par un nombre considérable d'incarcérations et une confiscation presque totale, les organisations criminelles semblent absorber la plupart des confiscations sans trop d'efforts. On doit aussi se demander si les criminels les plus sérieux et les plus sophistiqués sont même affectés par ces petites réussites de l'application de la loiNote 39. »

L'un des principaux éléments de la conception de l'IICPC est la collaboration étroite des partenaires sur les affaires traitées par l'IICPC. Bien que le concept d'« intégration » pourrait se rapporter au « partage des bureaux » ou à la « collaboration à distance » au moyen de technologies de l'information, plusieurs représentants clés semblent indiquer que le départ de certains partenaires (ASFC, SPPC, ARC) des locaux des unités de l'IICPC a porté atteinte à l'élément d'intégration propre à l'IICPC. Comme déclaré par un des représentants : « À l'origine, l'Initiative avait été conçue dans le but d'utiliser une démarche intégrée qui faisait appel aux services de police municipaux/régionaux et provinciaux et autres organisations fédérales. C'est là une très bonne démarche, car chaque organisme apporte alors son expertise et ses ressources à l'unité. L'initiative est encore intégrée à certains égards, mais le niveau d'intégration a diminué au fil du temps et les partenaires d'origine ne sont plus tous présents puisque certains ont quittéNote 40. »

4.1.2 Conformité aux priorités du gouvernement

4.1.2.1 Dans quelle mesure l'IICPC contribue-t-elle aux priorités du gouvernement en ce qui concerne les criminels et groupes criminels organisés, et activités?

Sur les cinq dernières années, le gouvernement du Canada a souligné de façon répétée que la lutte contre le crime organisé constituait une priorité. Les discours du Trône (2006-2010), les documents publics officiels et les communiqués de presse citent tous la lutte contre le crime organisé comme priorité du gouvernement canadien.

Le gouvernement fait souvent référence à la lutte contre le crime organisé comme une priorité. Par exemple, après une série de discussions avec ses homologues provinciaux, le ministre de la Justice et Procureur général et le ministre de la Sécurité publique de l'époque réaffirmaient en juin 2007 l'engagement du gouvernement fédéral envers la lutte contre le crime organisé : « Le crime organisé a une incidence sur la vie quotidienne des Canadiens. Il touche nos familles, nos entreprises, nos biens, notre santé et nos comptes de banque. Le gouvernement prend les mesures nécessaires pour lutter contre le crime organisé, et nous appliquons des mesures importantes dans le cadre de notre programme législatif pour faire face à ce problème » a déclaré le ministre Nicholson. « Le nouveau gouvernement du Canada s'est engagé à s'attaquer au crime, et nous avons déjà annoncé les principales initiatives visant à renforcer la capacité du Canada de lutter contre la contrebande, de s'attaquer au blanchiment d'argent et d'accroître la sécurité frontalière » a fait observer le ministre Day. « Nous travaillons avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour lutter contre le crime organisé dans nos collectivités et assurer la sécurité dans nos ruesNote 41. »

Depuis quelques années, le gouvernement fédéral a proposé certaines initiatives sur le plan législatif, visant à déstabiliser le crime organisé, parmi celles-ci, les modifications apportées à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. Lorsque ces modifications ont reçu la sanction royale le 14 décembre 2006, on a annoncé certaines mesures de lutte contre le crime organisé et le terrorisme, qui comprenaient :

Pour un bon nombre de personnes interrogées, l'IICPC est un des instruments utilisés par le gouvernement pour protéger le public et lutter contre le crime organisé. Toutefois, les représentants de la GRC indiquent que l'Initiative n'a reçu aucun financement supplémentaire à la suite de cette annonce.

En accord avec les priorités du gouvernement, l'IICPC se concentre sur l'aspect monétaire du crime organisé. Elle enquête sur les flux monétaires, les transactions et l'acquisition de biens tels que résidences, immeubles, voitures, bateaux, etc., de façon à déterminer si ces biens ont été acquis de manière illicite ou non ou si les gains parviennent d'activités illicites ou non. Dans les cas où il est établi que l'acquisition de ces biens est illégale, les biens sont saisis et, si l'on s'est acquitté du fardeau de la preuve, ils sont confisqués.

La plupart des personnes interrogées, représentant les organisations participantes, étaient d'avis que l'IICPC était en pleine harmonie avec les priorités de la lutte contre le crime organisé, livrée par le gouvernement du Canada (Figure 4). Cependant, les représentants de l'ARC et du SPPC ont eu tendance à baser leurs réponses sur les résultats de l'Initiative plutôt que sur sa théorie. Ces personnes ont exprimé leur inquiétude pour ce qu'elles perçoivent comme un impact limité sur la déstabilisation, le démantèlement et la dissuasion du crime organisé, surtout au cours des quelques dernières années.

Figure 4 - Harmonisation avec les priorités stratégiques du gouvernement du Canada

Figure 4 - Harmonisation avec les priorités stratégiques du gouvernement du Canada
Description de l'image

Diagramme à barres qui montre la moyenne des réponses des intervenants par organisme — ASFC : 4.13, ARC : 2.00, SPPC : 3.00, SP : 5.00, GGJ : 4.00, GRC : 4.47, moyenne  : 3.63

4.1.3 Harmonisation avec les rôles et responsabilités du gouvernement

4.1.3.1 L'IICPC est-elle en harmonie avec les rôles et responsabilités du gouvernement du Canada? ?

En bout de ligne, le pouvoir de lutter contre le crime organisé au niveau fédéral est inscrit dans la Constitution du Canada qui stipule : « Il sera loisible à la Reine, de l'avis et du consentement du Sénat et de la Chambre des Communes, de faire des lois pour la paix, l'ordre et le bon gouvernement du CanadaNote 42 ». L'article 91(27) stipule aussi que l'autorité législative s'étend aussi à la loi criminelle, y compris la procédure en matière criminelle.

Aujourd'hui, plusieurs ministères fédéraux jouent un rôle important dans le maintien de la sécurité et de la sûreté des Canadiens. SP en particulier joue un rôle pivot dans « la coordination de tous les ministères et organismes fédéraux qui ont pour mission de veiller à la sécurité nationale et à la protection des Canadiens et des CanadiennesNote 43 ». SP collabore avec cinq organismes (ASFC, GRC, Service canadien du renseignement de sécurité, Service correctionnel du Canada et Commission des libérations conditionnelles du Canada). Ces organismes font partie du même portefeuille et relèvent du même ministre. Le résultat est une meilleure intégration parmi les organisations fédérales traitant de sécurité nationale, de mesures et de gestion d'urgence, d'application de la loi, de services correctionnels, de prévention du crime et de contrôle frontalier.

L'un des principaux rôles du portefeuille de SP est de lutter contre le crime organisé. Son travail est orienté par le Programme national de lutte contre le crime organisé, élaboré et approuvé par les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux chargés de l'application de la loi. L'IICPC entre dans le cadre de ce rôle comme l'une des principales initiatives de lutte contre le crime organisé.

Les enquêtes et poursuites en matière de produits de la criminalité sont des instruments clés pour le gouvernement canadien dans sa lutte contre les activités du crime organisé. Tant au niveau national qu'international, le gouvernement fédéral a confirmé son engagement à lutter contre le crime organisé. En effet, le gouvernement fédéral fait partie de diverses organisations internationales telles que le GAFI, le Groupe Egmont et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, et a aussi signé plusieurs ententes internationales comme les traités d'entraide juridique.

Sur le plan national, l'Initiative a aussi des liens avec le Régime canadien de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé et le Programme national de lutte contre le crime organisé. Elle collabore aussi avec les provinces et les municipalités au moyen de protocoles d'entente.

Dans le cadre de l'Initiative, les organismes canadiens d'application de la loi, tels que la GRC, l'ARC et l'ASFC, et les forces publiques provinciales enquêtent sur les affaires de blanchiment de fonds. L'Initiative soutient fermement le rôle du gouvernement du Canada dans le combat contre le crime organisé et répond à un besoin démontrable établi par le GAFI, pour la lutte contre le blanchiment de fonds. Tous les ministères et organismes participant à l'Initiative sont d'avis que la sécurité publique et les questions criminelles comme la contrebande de drogue, la fraude et le blanchiment de fonds sont d'importantes responsabilités fédérales.

Les partenaires de l'IICPC s'entendent pour dire que l'Initiative est en harmonie avec les rôles et responsabilités fédéraux. Cette opinion est plus prononcée parmi les représentants de SP (5); GRC (4,21) et TPSGC-GGJ  (4,00) suivis de l'ASFC (3,75), ARC (3,50) le SPPC (2,80). L'écart observé entre les partenaires est peut-être dû à la nature, le rôle et le mandat de chaque organisation.

4.2 Rendement

Pour évaluer le rendement de l'Initiative, on a traité de deux questions fondamentales et de neuf questions d'évaluation, tel qu'il est illustré au tableau 10.

Tableau 10 - Questions fondamentales et questions d'évaluation - Rendement
Questions d'évaluation Questions d'évaluation
4.2.1 Réalisation des résultats escomptés 4.2.1.1 Dans quelle mesure les résultats escomptés de l'IICPC ont-ils été réalisés?
4.2.1.2 Dans quelle mesure l'IICPC est-elle organisée de façon à atteindre ses objectifs?
4.2.1.3 Quels ont été les défis, le cas échéant, rencontrés par l'IICPC et comment y a-t-on fait face ou les a-t-on surmontés?
4.2.1.4. Les pratiques, systèmes et mécanismes permettant d'assurer une surveillance adéquate du rendement et des extrants/résultats, ont-ils été mis en place?
4.2.1.5 A-t-on mis sur pied un réseau efficace?
4.2.1.6. Les communications au public ont-elles été intégrées dans la stratégie de l'IICPC de manière à améliorer la compréhension des activités, questions et outils d'enquête relatifs aux produits de la criminalité et au blanchiment de fonds?
4.2.1.7. L'initiative a-t-elle eu des répercussions inattendues (positives ou négatives)?
4.2.2 Démonstration d'efficience et d'économie 4.2.2.1. Le budget de l'IICPC est-il alloué de manière à maximiser les résultats?
4.2.2.2 L'Initiative a-t-elle réussi à établir des unités stables et efficaces?

4.2.1 Réalisation des résultats escomptés

Le modèle logique a orienté la présente évaluation des résultats escomptés de l'Initiative. Il contient deux principaux groupes d'activités, c'est-à-dire formation/prise de contact et enquête/aide. Les résultats immédiats, intermédiaires et finals liés à ces activités sont traités dans les sections suivantes conformément à la matrice des questions d'évaluation présentée à l'annexe C. Cette matrice contient sept questions d'évaluation, comme illustré au tableau 10. Cette section traite des constatations faites en rapport avec chacune de ces questions, selon le modèle logique.

4.2.1.1 Dans quelle mesure les résultats escomptés de l'IICPC ont-ils été réalisés?

Pour évaluer la mesure dans laquelle les résultats de l'Initiative ont été réalisés, l'équipe d'évaluation a étudié des éléments particuliers de la matrice des questions d'évaluation :

Sélection des dossiers

Pour réaliser les résultats énoncés de l'Initiative, les efforts de l'IICPC ont été concentrés sur les dossiers importants, c'est-à-dire ceux qui présentaient le meilleur potentiel de réduction de la menace et de l'impact du crime organisé et des groupes criminels organisés. Au cours de la période évaluée, les dossiers importants ont en effet été au centre des activités de l'IICPC. Les décisions concernant le choix des dossiers et les ressources qui y sont attribuées, sont prises par la GRC annuellement, grâce à une stratégie évolutive basée sur l'évaluation du risque, qui tient compte du cadre de criminalité et de son évolution dans chacune des régions et surtout, des exigences placées par les unités de la GRC et leurs partenaires.

La GRC entend par « dossiers importants » les enquêtes qui dépassent 500 heures-personnes et/ou qui ont recours à des techniques spéciales d'enquête et/ou qui utilisent les services d'un avocat-conseil et/ou qui pourraient comporter un volet international. La GRC a estimé que 81 % du temps consacré aux dossiers de l'IICPC est consacré aux dossiers dits importants.

Entre 2005 et 2010, on a ouvert au total 9 352 dossiers relatifs aux produits de la criminalité. Parmi ceux-ci, 373 dossiers ont été considérés « importants ». Quatre-vingt-un pour cent (81 %) de tout le travail a été consacré à quatre pour cent (4 %) des dossiers. Ainsi, sur le budget de cinq ans (116,5 millions de dollars), on estime avoir dépensé 94,37 millions de dollars sur les dossiers importants, soit en moyenne 253 000 par dossier important.

Sur les 8 979 dossiers non importants ouverts entre 2005 et 2010, 3 176 (36 %) ont été renvoyés à d'autres partenaires fédéraux, provinciaux et municipaux, et plus de 5 800 dossiers ont été terminés.

Les représentants et les intervenants clés sont d'avis que la GRC devait se concentrer sur les dossiers importants pour pouvoir apporter des résultats utiles, c'est-à-dire des résultats qui auraient un véritable impact et un impact durable sur le crime organisé, compte tenu du budget et des ressources à la disposition de l'Initiative.

L'équipe d'évaluation n'a pas été en mesure d'établir si la répartition des ressources entre les dossiers importants et non importants est en fait optimale. En l'absence de critères précis et objectifs et d'un plan stratégique global, la question de savoir comment répartir de façon optimale le budget entre les dossiers importants et les dossiers non importants, reste à élucider.

Élimination des biens illicites et non déclarés

Aux fins de la présente évaluation, l'élimination des biens peut être définie en termes de saisies ou de confiscations. La saisie est un retrait temporaire du bien en attendant une délibération judiciaire. La confiscation se fait après une décision judiciaire et les biens sont confisqués de façon permanente. Par ailleurs, lorsque c'était possible, les données concernant les saisies et confiscations au civil ont été fournies pour illustrer la contribution éventuelle des textes législatifs provinciaux concernant la procédure civile de confiscation, aux résultats de l'Initiative.

Les évaluations précédentes de l'IICPC se sont penchées sur les saisies et les confiscations comme principaux indicateurs pour mesurer la réussite de l'Initiative et le consensus parmi les parties intéressées est que la valeur monétaire des saisies et des confiscations constitue une bonne mesure de l'impact de l'Initiative. En tant qu'indicateur du rendement, la valeur des saisies et des confiscations est encore plus pertinente lorsqu'elle est associée à une cible précise.

Le tableau 11 compare le nombre de dossiers ouverts et la valeur des saisies par an, sur les dix dernières années. On remarque une baisse considérable du nombre de dossiers ouverts et de la valeur des saisies sur les cinq dernières années par rapport aux cinq premières. Le nombre moyen de dossiers ouverts a baissé de 17 % (de 242 à 200) et la valeur moyenne des saisies a baissé de 34 % (de 28,9 M$ à 19,3 M$). Ceci s'explique peut-être par un certain nombre de facteurs, notamment la complexité accrue du cadre législatif, le niveau d'adaptation et la sophistication accrue des criminels organisés, ainsi que la disponibilité des effectifs susceptibles de mener les enquêtes.

Tableau 11 - Dossiers ouverts par la DGBS-TPSG et valeur des saisies par an
Dossiers 2001-2005
(moyenne)
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2005-2010
(moyenne)
Dossiers
ouverts
242 228 204 171 184 213 200
Valeur
des saisies
28 903 000 $ 18 982 000 $ 26 064 321 $ 20 509 999 $ 16 006 724 $ 14 728 022 $ 19 258 213 $

Source : DGBS/SIGBS-TPSG

Le tableau 12 présente les données fournies par la GRC et compilées par la Direction de la gestion des biens saisis de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (DGBS-TPSG) pour les dossiers fermés et pour la valeur des confiscations, pour la même période.

Le nombre moyen de dossiers fermés au cours des cinq dernières années est en baisse par rapport aux cinq années précédentes (de 238 à 194, soit -19 %). Entretemps, la valeur moyenne des confiscations accuse une forte hausse (de 10,7 M$ à 20,8 M$, soit +200 %). Ce dernier résultat s'explique par le temps écoulé entre le moment où l'accusation est portée et le moment de la condamnation, c'est-à-dire, entre la saisie et la confiscation.

Tableau 12 - Dossiers fermés par la DGBS-TPSG et valeur des saisies par an
Dossiers 2001-2005
(moyenne)
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2005-2010
(moyenne)
Dossiers
fermés
238 199 206 153 187 223 194
Valeur des confiscations 10 776 682 $ 15 116 644 $ 16 524 727 $ 32 417 723 $ 22 755 738 $ 17 538 207 $ 20 870 608 $

Source : DGBS-TPSG

Le tableau 13 présente les données de rendement fournies par le Programme spécial d'exécution de l'ARC (procédures civiles). Une comparaison des données pour les mêmes périodes indique que le nombre moyen de vérifications effectuées et le nombre d'heures consacrées au programme ont légèrement augmenté au cours des cinq dernières années. Cependant, le montant des cotisations fiscales a quelque peu baissé (de 13,7 M$ à 11,5 M$).

Pourtant, si l'on ajoute la moyenne des impôts fédéraux évaluée et la valeur des confiscations pour la même période, on remarque que le total annuel moyen des biens illicites évalués et confisqués est d'environ 30 millions de dollars, ce qui représente un montant plus important que celui attribué à l'Initiative, soit 23,3 millions de dollars.

Tableau 13 - Programme spécial d'exécution de l'ARC (procédures civiles)
Programme
spécial
d'exécution
2001-2005
(moyenne)
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2005-2009
(moyenne)
Nombre de
vérifications
effectuées
111 112 139 154 162 142
Heures utilisées 11 060 11 210 13 593 14 482 20 628 14 978
ETP utilisés 17 18 16 s/o s/o s/o
Impôts
fédéraux perçus
13 741 540 $ 6 481 884 $ 11 312 888 $ 10 514 657 $ 17 525 346 $ 11 458 697 $

Source : ARC

Le tableau 14 présente les données de rendement du Programme d'enquêtes criminelles de l'ARC. Bien que le nombre de condamnations soit resté stable, le montant des amendes a légèrement augmenté au cours des cinq dernières années. On doit noter que le nombre actuel de condamnations d'une année à l'autre est très faible et on doit par conséquent faire preuve de prudence lorsqu'on interprètera ces résultats.

Tableau 14 - Programme d'enquêtes criminelles de l'ARC
Programme d'enquêtes
criminelles
2001-2005
(moyenne)
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2005-2009
(moyenne)
Nombre de condamnations 5 1 1 4 7 4
Montant des amendes 402 213 $ 12 013 $ 21 715 $ 173 820 $ 2 103 618 $ 577 792 $
Emprisonnent obligatoire (en mois) 24 0 0 0 36 9

Source : ARC

L'ASFC est particulièrement responsable de l'administration et de la mise en application de la partie 2 de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, articles 12 à 39 qui traitent du mouvement de fonds et des instruments monétaires transfrontaliers.

La partie 2 de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes stipule que toute personne ou entité est tenue de déclarer l'importation ou l'exportation d'espèces ou d'instruments monétaires d'une valeur égale ou supérieure au montant réglementaire de 10 000 $. Pour les besoins du paragraphe 18(1) de la Loi, la pénalité réglementaire pour les saisies de niveau 4 est la confiscation du montant total saisi. Ces fonds sont transférés à la DGBS-TPSG.

La compétence de l'ASFC s'étend aux « porteurs » entrants et sortants de biens suspects. Ce pouvoir lui permet de saisir et de confisquer les espèces, mais aussi de recueillir des renseignements qui permettront d'entamer les enquêtes policières sur les produits de la criminalité.

Comme on l'a fait remarquer au tableau 15, pour les exercices financiers de 2005-2006 à 2009-2010, les saisies d'espèces de niveau 4 se sont montées à 841 et présentaient une valeur totale de 36 433 000 $.

Tableau 15 - Saisies d'espèces de niveau 4 - ASFC
Saisies de niveau 4 2005 2006 2007 2008 2009 2005-2009
(moyenne)
Nombre
de saisies
190 141 154 146 210 168
Valeur totale
des saisies
8 974 000 $ 6 297 000 $ 7 328 000 $ 7 111 000 $ 7 323 000 $ 7 406 600 $

Source : ASFC

Les confiscations (à la suite des saisies de niveau 4) peuvent faire l'objet d'un appel auprès du ministre par l'intermédiaire de la Direction des recours de l'ASFC et ensuite auprès de la Cour fédérale du Canada.

La Direction des recours de l'ASFC est chargée d'examiner les saisies ayant fait l'objet d'un appel aux termes de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.

Le taux de demandes d'examen est élevé pour les produits de la criminalité présumés de niveau 4, comme l'indique le tableau 16 ci-dessous.

Tableau 16 - Demandes d'examen des saisies de niveau 4 par l'ASFC
Demandes d'examen des saisies de niveau 4 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2007-2010
(moyenne)
Mesures prises 130 171 195 165
Appels interjetés 96 97 159 117
Taux d'appel 74 % 57 % 82 % 71 %
• MaintenuesNote 44 17 44 37 33
• ModifiéesNote 45 6 15 20 14
• AnnuléesNote 46 3 2 3 3
• Clôtures par voie administrativeNote 47 0 0 4 1
Total des décisions rendues 26 61 64 50

Source : ASFC

Le taux élevé d'appels pour les cas de produits de la criminalité présumés de niveau 4, conjugué aux décisions rendues et au nombre élevé de décisions ministérielles faisant l'objet d'un appel auprès de la Cour fédérale du Canada et de la Cour fédérale ont stressé la Direction des recours de l'ASFC et le ministère de la Justice (qui représente l'ASFC dans les procédures civiles). Contrairement au SPPC, ni la Direction des recours de l'ASFC ni le ministère de la Justice n'ont reçu de financement lié à l'IICPC.

Hausse des coûts pour les criminels et groupes criminels organisés

Il est difficile de mesurer l'impact sur les dépenses engagées par les criminels suite aux mesures prises par les initiatives telles que l'IICPC. On peut déduire que le fait de forcer les criminels à engager des professionnels tels qu'avocats, comptables, spécialistes du fisc, etc., pour dissimuler ou défendre leurs activités, représente un coût considérable. On peut également conclure que ces coûts augmentent lorsque les opérations policières sont efficaces, notamment celles entreprises par l'Initiative. D'un autre côté, le comportement criminel est influencé par l'offre et la demande et on peut donc également conclure que les criminels se contentent de passer ces coûts supplémentaires à leurs victimes.

Diverses personnes interrogées ont fait allusion aux méthodes toujours plus sophistiquées employées par les criminels et groupes criminels organisés, et ce, sur le plan mondial, dans les dernières années. Cette situation a un effet direct sur les enquêtes, car celles-ci deviennent plus complexes et plus onéreuses du point de vue temps. Cette sophistication croissante pourrait aussi avoir un impact négatif sur le crime organisé puisque le coût des activités illégales augmente, servant ainsi d'élément dissuasif. Comme l'a déclaré une des personnes interrogées, « Les membres du crime organisé se sont vus forcés de recourir à des méthodes plus complexes de blanchiment de fonds, car ils savent que les unités de l'IICPC disposent de personnel qui se consacre à la détection de ce genre d'activité. Les groupes de crime organisés embauchent toujours les meilleurs avocats qui sont aussi les plus dispendieuxNote 48 ».

Il est important de reconnaître que pour les criminels qui opèrent à titre individuel, contrairement aux groupes criminels, la saisie et la confiscation de biens, conjuguée aux amendes et à la récupération fiscale, pourrait avoir un effet dissuasif considérable.

Les autorités sont limitées dans leurs tentatives de confiscation des produits de la criminalité par, entre autres, la capacité des criminels à utiliser les biens saisis pour payer les services juridiquesNote 49. En conséquence, les suspects peuvent souvent mettre sur pied une bonne défense au moyen de fonds illicitement acquis.

Baisse de la capacité de fonctionnement des criminels organisés

La figure 5 résume les données fournies par les partenaires concernant leur opinion quant à l'efficacité de l'Initiative dans la réduction de la capacité du crime organisé, sur une échelle de 5 niveaux. À l'exception de la DGBS-TPSG, les partenaires ont donné à l'Initiative une note relativement faible en ce qui concerne son effet sur la réduction de la capacité de fonctionnement du crime organisé (c'est-à-dire, moins de 3 sur 5).

Figure 5 - Baisse de la capacité de fonctionnement des criminels organisés

Figure 5 - Baisse de la capacité de fonctionnement des criminels organisés
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Diagramme à barres qui montre la moyenne des réponses des intervenants par organisme — ASFC : 1.38, ARC : 2.00, SPPC : 2.40, SP : 3.00, GGJ : 3.40, GRC : 2.95, moyenne  : 2.44

On a fait savoir à l'équipe d'évaluation que ces résultats étaient dus à divers facteurs. Par exemple, certains représentants soutenaient que les effets obtenus ne sont que temporaires, car les criminels s'adaptent rapidement aux tactiques et méthodes policières. Beaucoup ont expliqué qu'au fil des années, les criminels sont devenus plus sophistiqués et ont appris à atténuer l'impact des nouvelles lois. Comme l'a fait remarquer une des personnes interrogées : « les groupes criminels organisés son gênés par nos interventions et sont constamment à la recherche de failles dans le système législatif et dans les enquêtesNote 50 ». Aussi, d'autres semblent indiquer que les contraintes budgétaires auxquelles fait face l'Initiative depuis dix ans ne lui a pas permis de suivre le rythme de sophistication des criminels, ce qui fait que l'impact sur leur capacité fonctionnelle est minimisé.

Création d'un cadre hostile pour les criminels et groupes de criminels organisés

Une des façons de décourager l'activité criminelle est de créer un cadre hostile aux criminels et groupes criminels organisés. L'Initiative souscrit à cette méthode, tout comme d'autres initiatives et programmes connexes d'application de la loi. Cependant, certains représentants clés soutiennent que l'Initiative n'a pas été assez puissante dans ce domaine, pour les raisons citées ci-dessus.

Comme l'a résumé une des personnes interrogées : « Le nombre et l'importance des enquêtes ne suffisent pas à la création d'un cadre hostile pour le crime organisé. Même si les criminels ne sont pas très contents de se faire saisir leur argent, le problème n'est pas assez important pour supprimer l'activité criminelleNote 51 ».

D'un autre côté, d'autres sont d'avis que sans l'Initiative, les criminels pourraient poursuivre leurs activités illicites sans contraintes. Comme l'a fait remarquer une des personnes interrogées : « Si nous n'étions pas là, ils seraient entièrement libres de leurs mouvementsNote 52 »; une autre disait : « Ils savent que nous les recherchons et ils se sentent traquésNote 53 ».

Déstabilisation, démantèlement et dissuasion du crime organisé et des groupes criminels

La figure 6 résume les données fournies par les partenaires concernant leur opinion de l'efficacité de l'Initiative en matière de déstabilisation, démantèlement et neutralisation du crime organisé. Les constatations illustrées dans le tableau montrent un ensemble mitigé avec la DGBS-TPSG, l'ARC, la GRC et SP montrant une opinion quelque peu positive en ce qui concerne l'efficacité, alors que l'ASFC et le SPPC sont moins favorables.

Figure 6 - Déstabilisation, démantèlement et dissuasion des criminels et groupes criminels organisés

Figure 6 - Déstabilisation, démantèlement et dissuasion des criminels et groupes criminels organisés
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Diagramme à barres qui montre la moyenne des réponses des intervenants par organisme — ASFC : 2.25, ARC : 3.50, SPPC : 2.40, SP : 3.00, GGJ : 4.40, GRC : 3.47, moyenne  : 3.11

Certaines personnes interrogées font la distinction entre la déstabilisation des organisations criminelles et leur démantèlement/neutralisation. Ces personnes indiquent qu'elles auraient donné une meilleure note si la question avait porté simplement sur le fait de « déstabiliser » plutôt que « démanteler et neutraliser ». En d'autres termes, ces représentants clés trouvaient que l'Initiative est plus efficace sur le premier plan que sur les deux autres. En fait, certains ont reconnu que l'Initiative n'est pas à jour sur le plan mondial et n'a pas vraiment réussi dans le domaine du démantèlement puisque ces organisations fonctionnent encoreNote 54. D'autres ont indiqué que la réussite dépend d'une variété de facteurs comme les enquêtes de grande envergure et l'attention portée aux dossiers importants, menant ainsi au démantèlement et à la neutralisation des groupes ciblésNote 55.

L'équipe d'évaluation a effectué plusieurs études de cas de manière à illustrer l'impact des activités de l'IICPC sur la réalisation des résultats finals de l'Initiative, à savoir la déstabilisation, le démantèlement et la neutralisation des criminels et groupes criminels organisés. Nous faisons référence à deux de ces études de cas ici. La première, Operation Baseball, a demandé la collaboration de la Southern Alberta Marihuana Investigative Team et de l'unité de l'IICPC de Calgary en vue de démanteler un groupe de crime organisé gérant des installations de culture de la marihuana dans la province. L'autre étude de cas, Opération Colisée, était une opération conjointe, menée par la province de Québec, qui a réussi à démanteler la mafia italienne de Montréal.

Opération Baseball

Dans Opération Baseball, les actions du groupe de l'IICPC de Calgary, en collaboration avec la GRC, le GGJ, le SPPC et l'ARC, ont abouti à la découverte, la saisie et la confiscation de grosses sommes d'argent et de biens issus d'activités illégales. 230 000 $ au total ont pu ainsi êre saisis dans des coffres et par la suite confisqués. En outre, trois maisons ont été bloquées; l'une, d'une valeur de 400 000 $, a été confisquée, et les deux autres ont été rendues. L'ARC a réévalué plus de 1,8 million de dollars en recettes non déclarées. L'Opération Baseball a conduit à un bon nombre d'inculpations, dont une peine d'emprisonnement de deux ans pour un accusé.

Opération Colisée

L'Opération Colisée a vu le jour à la suite de l'Opération Cicéron, une enquête précédente qui ciblait la mafia italienne basée à Montréal, et plus précisément son présumé parrain. Après deux ans de branchement clandestin et d'étroite surveillance, l'opération n'a pas donné les résultats escomptés. La GRC a donc décidé d'élargir le champ de l'enquête en vue de s'intéresser aux collaborateurs les plus proches. Cette opération fut baptisée « Opération Colisée ».

Lancée en 2002, l'Opération Colisée fut menée par le Groupe spécial interpolices de la GRC, en collaboration avec le groupe de l'IICPC de Montréal (ASFC, ARC, SPPC TPSGC-GGI et GRC), la Sûreté du Québec (SQ), le Service de police de la Ville de Montréal (SVPM) ainsi que d'autres services de police municipaux. Cette enquête, qui s'est étendue sur quatre ans, a impliqué des centaines de policiers et d'employés civils. Au cours de l'enquête et des instances judiciaires qui ont suivi, le personnel du SPPC, dont huit procureurs et trois spécialistes juridiques, a offert des conseils et un soutien juridique ainsi que des services de poursuites. Le travail de l'équipe des poursuites dans l'application des principes de gestion des cas graves a permis une résolution rapide de nombreux aspects de l'affaire. Évaluée à 35 M$, l'enquête se révéla être la plus dispendieuse en son genre.

L'Opération Colisée englobait toutes les activités présumées, notamment : l'importation et la vente de drogues au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis; le jeu illégal; les prêts usuraires; la corruption liée aux contrats de travaux publics; l'extorsion; les enlèvements; les meurtres; le blanchiment d'argent et les produits de la criminalité.

Vers la fin 2006, lorsque l'Opération Colisée était dans sa dernière ligne droite, les enquêteurs étaient soucieux de prévenir la perte de toute évidence ou produit de la criminalité avant de pouvoir effectuer la moindre arrestation. La GRC a donc décidé de frapper rapidement, dans la nuit du 22 novembre 2006. Sept cent (700) policiers ont pris part à l'assaut final et arrêté 73 des 90 suspects. Plusieurs autres arrestations ont suivi au cours des prochains mois.

L'enquête a donné lieu à 1 179 accusations à l'encontre d'individus ayant commis des crimes entre 2003 et 2006, dans des domaines aussi variés que : le gangstérisme, l'importation et l'exportation de marijuana, le jeu illégal, les prêts usuraires, la corruption et la fraude fiscale. Presque tous les accusés ont plaidé coupable ou été déclarés coupables, et condamnés par la suite à diverses peines d'emprisonnement.

Les produits de la criminalité saisis par la GRC ont été évalués à 6 M$ environ. Lesdites saisies comprenaient notamment 3,1 millions de dollars en espèces et 10 propriétés à Montréal et Laval. Aujourd'hui, les procureurs du SPPC ont obtenu la confiscation de biens d'une valeur totale de 9 M$ environ. Plus de 150 agents de l'ARC ont, en outre, exécuté 24 mandats de perquisition, détecté 4,4 M$ de recettes non déclarées et saisi 2,5 millions de dollars Note 56.

Plusieurs représentants clés impliqués dans l'Opération Colisée ont fait valoir qu'ils n'auraient pas réussi sans la proche collaboration de tous les partenaires de l'IICPC, ainsi que de leurs collègues de la Sûreté du Québec et du Service de police de la Ville de Montréal.Note 57 Cette opération a monopolisé la majeure partie du groupe de l'IICPC de la GRC de Montréal, et plusieurs dossiers ont dû être suspendus. Toutefois, les résultats et l'impact ont été considérables. Ils furent souvent cités par les personnes interrogées comme un exemple positif dans la plupart des groupes consultés au cours de cette évaluation. Des représentants clés ainsi que des spécialistes de la criminalité ont déclaré que la mafia italienne de Montréal avait sérieusement été touchée, au point d'en être démantelée ou paralysée, bien qu'ils soient aussi conscients de la réalité que le clan précédent sera bientôt remplacé par un autre.

En termes de rendement, l'Initiative a sélectionné au fil des ans des dossiers dont l'examen initial effectué par la GRC avait révélé qu'ils étaient les plus susceptibles de favoriser la paralysie, le démantèlement et la prévention du crime organisé. Chaque dossier a fait l'objet d'une enquête approfondie, pour ensuite être examiné par la GRC, en consultation avec le SPPC, en vue de décider s'il fallait poursuivre, si des accusations pouvaient être portées et si l'affaire allait pouvait être intentée en justice. Une fois la décision prise de ne pas poursuivre un dossier, celui-ci était ensuite renvoyé à la province pour une confiscation civile ou renvoyé à l'ARC aux fins d'évaluation fiscale ou de mesures de protection, ou encore classé. Dans le cas d'un transfert ou d'un renvoi, le dossier pouvait, par exemple, mener à des saisies ou confiscations par la province ou à une évaluation fiscale ou une mesure de protection par l'ARC. La stratégie actuelle qui consiste à privilégier et gérer des dossiers au potentiel élevé, et à les traiter de façon à garantir un maximum de résultats (intenter des poursuites en vertu du Code criminel, ou renvoi à la province ou à l'ARC) satisfait de manière efficace aux résultats intermédiaires définis dans le modèle logique de l'IICPC. La consolidation, voire l'amélioration de ces résultats dépend des moyens dont dispose l'IICPC pour ouvrir et enquêter sur des dossiers à potentiel élevé.

Saisir un tribunal : un défi

Au vu des dernières années, il devient de plus en plus difficile de saisir un tribunal pour tout ce qui a trait aux produits de la criminalité. L'une des raisons principales est l'obligation pour un enquêteur d'établir un lien non seulement entre les produits présumés de la criminalité et un contrevenant mais aussi avec une infraction substantielle. Le défi réside au cœur même de la législation, qui lie la confiscation au résultat de la condamnation criminelle du contrevenant, la lourde charge de la preuve incombant ainsi aux agents de la force publique et procureurs de la Couronne :

« [...] Nombreux sont ceux qui, notamment dans les services de police, ont demandé à ce que la législation permette à la Couronne de confisquer des biens dérivés de la criminalité au moyen de procédures civiles au lieu de passer par un tribunal pénal. Dans le cadre d'une confiscation intentée en tribunal civil, la charge de la preuve incombant à l'État est réduite, passant de « Hors de tout doute raisonnable » à « Prépondérance des probabilités », où le ministère public confisque de l'argent ou des biens seulement s'il existe un soupçon raisonnable que l'argent ou les biens constituent un produit de la criminalité »Note 58.

La difficulté de saisir un tribunal, ajoutée à d'autres problèmes, explique peut-être la réduction importante, au cours de ces dernières années, du nombre d'inculpations sur des affaires graves de l'IICPC. Par exemple, comme le montrent le tableau 17 et le schéma 7, le nombre de dossiers d'inculpation a augmenté entre 2005-2006 et 2007-2008, et a par la suite baissé en 2008-2009. Cette tendance est confirmée dans les entretiens menés auprès de représentants clés de la GRC et du SPPC, qui reconnaissent une exigence plus rigoureuse de la part des tribunaux concernant la présentation de preuves. Au final, répondre à ces obligations en matière de preuve prend donc beaucoup plus de temps et d'effortsNote 59.

Certaines des personnes interrogées ont fait valoir que la rigueur des tribunaux en matière de preuve a engendré une hausse dans l'abandon des accusations relatives aux produits de la criminalité au profit d'un plaidoyer de culpabilité pour l'accusation de fond. D'un point de vue des poursuites, il peut s'avérer judicieux de retirer l'accusation relative aux produits de la criminalité dans la mesure où elle n'est peut-être pas nécessaire pour obtenir une confiscation s'il y a condamnation à la suite de l'accusation qui a déclenché les poursuites.

Tableau 17 - état des dossiers d'inculpations graves de l'IICPC par année
État des dossiers d'inculpations 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010
Avec accusations 35 31 40 24 8
Sans accusation* 29 39 66 37 30
Avec saisies 42 43 62 30 16
Sans saisie 22 27 44 31 22
Avec confiscations 29 23 33 11 4
Sans confiscation 35 47 73 50 34
Actifs, en cours 33 27 52 37 27
Classés 31 43 54 24 11

* Sans accusation signifie sans aucune accusation relative aux produits de la criminalité ou au blanchiment d'argent. Des accusations auront été portées pour les infractions de fond ou prédicatives.
Source : GRC

Figure 7 - État des dossiers d'inculpations graves de l'IICPC par année

Figure 7 - État des dossiers d'inculpations graves de l'IICPC par année
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Graphique linéaire qui montre l'état des dossiers d'inculpations graves de l'IICPC par année :

Les obstacles que représentent les charges criminelles pour un système efficace d'application de la loi en matière de produits de la criminalité ont été reconnus, et se traduit par une pression constante d'instituer des lois qui permettraient d'imputer la charge de la preuve aux défendeursNote 60. L'efficacité dont se distingue les États-Unis en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le crime organisé réside dans ses sanctions civiles (confiscations) édictées dans des lois comme le Racketeer Influenced and Corrupt Organisations Statute, qui impute au moins en partie la charge de la preuve au défendeur, et crée ainsi une norme juridique moindre pour forcer un accusé à se déchoir de ses biensNote 61.

Le Code criminel a été modifié le 25 novembre 2005 en vue d'inverser la charge de la preuve, et rendre désormais l'accusé responsable de fournir la preuve que ses biens ont été acquis en toute honnêteté. Le ministre de la Justice de l'époque soulignait que « La nature même du crime organisé, tel défini par le Code criminel, consiste à se livrer à une activité criminelle aux fins d'avantages matériels. Le projet de loi C-53 [Loi modifiantle Code criminel (produits de la criminalité)et la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et modifiant une autre loi en conséquence] permettra de lutter contre le problème du crime organisé et sa motivation première d'accumuler illégalement des produits de la criminalité, avec pour objectif de réprimer, dissuader et, en bout de ligne, démanteler leurs capacités criminelles. »Note 62

Les principales réformes stipulent que :

Comme nous l'avons déjà mentionné, les provinces ont commencé à adopter la confiscation civile depuis 2001. La première à édicter ce type de loi est la province de l'Ontario (en 2001). Comme nous le révèle le schéma 8, l'Ontario affiche des saisies civiles se chiffrant à 31,73 millions de dollars pour 2008-2009. Cette réussite est en partie due aux renvois faits par l'IICPC à la province. Au cours de cette même période, la province de la Colombie-Britannique, qui a commencé les saisies civiles en 2006, est parvenue à confisquer 1,27 millions de dollars, principalement grâce aux renvois de l'IICPC. Le schéma 9 nous indique aussi que le total national des saisies de l'IICPC s'élève à 16 millions de dollars. À eux seuls, les chiffres combinés de l'IICPC et du gouvernement de l'Ontario donnent des résultats impressionnants : plus de 100 millions de dollars de saisies au total, en 2007-2008 et 2008-2009.

Figure 8 - Saisies civiles pour la province de l'Ontario

Figure 8 - Saisies civiles pour la province de l'Ontario
Description de l'image

Graphique linéaire qui montre les saisies civiles pour la province de l'Ontario par année :
2005-2006 = 21,400,482 $
2006-2007 = 25,449,201 $
2007-2008 = 31,937,858 $
2008-2009 = 31,762,538 $

Figure 9 - Saisies nationales pour l'IICPC

Figure 9 - Saisies nationales pour l'IICPC
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Graphique linéaire qui montre les saisies nationales pour l'IICPC par année :
2005-2006 = 18,982,000 $
2006-2007 = 26,064,321 $
2007-2008 = 20,509,999 $
2008-2009 = 16,006,724 $

4.2.1.2 Dans quelle mesure l'Initiative est-elle structurée de manière à favoriser l'atteinte de ses objectifs?

Rôles et responsabilités des partenaires

Les rôles et responsabilités des partenaires sont décrits de manière synoptique dans les documents se rapportant à l'Initiative. Dans certains cas, les PE en donnent une définition plus détaillée, accompagnée de la gestion de la relation entre les parties concernées de l'Initiative.

Le tableau 18 récapitule une liste des PE relatifs à l'IICPC, au niveau national et local, ainsi que les autres partenaires et leur participation respective. Les PE n'ont pas été examinés par l'équipe de l'évaluation, puisque cela dépassait la portée de la présente évaluation, et les observations qui y sont jointes sont issues des commentaires obtenus auprès des personnes interrogées et des représentants du bureau central. À la lecture du tableau, on remarquera que les PE entre la GRC et le SPPC et entre la GRC et TPSGC-GGI ont besoin d'être révisés afin de prendre en compte les diverses modifications survenues au cours des dernières années.

Tableau 18 - protocole d'entente de l'IICPC
Partenaires Partenaires concernés Observations
Partenaires fédéraux de l'IICPC - niveau national
ARC - Vérification du Programme spécial d'exécution (civil) GRC, ARC Il y a deux PE entre la GRC et l'ARC. Les deux articulent bien les rôles et responsabilités de chaque partie et font état des limitations dans le partage des renseignements.
ARC - Enquêtes criminelles GRC, ARC
Ministère de la Justice (désormais SPPC) GRC, JUS Le PE décrit la collaboration entre l'ancien Service fédéral des poursuites au JUS (remplacé par le SPPC en décembre 2007) et la GRC. Il n'a pas été révisé depuis 1997. Comme le souligne un représentant :« La description des rôles et responsabilités est confuse, et n'a pas été mise à jour. Le PE du JUS a été créé en 1997 ou aux environs, et n'a pas été mis à jour afin de prendre en compte le volume considérable de travail aujourd'hui. »Note 63
TPSGC - GGI GRC, TPSGC - GGI Le PE décrit les rôles et responsabilités de chaque partie ainsi que les accords relatifs au recouvrement des coûts. Une révision s'impose en vue de mieux représenter les nouvelles réalités, et plus particulièrement au niveau TPSGC - GGI.
TPSGC - DGBS GRC, TPSGC (DGBS) Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Partenaires de l'IICPC - niveau local
Halifax
(Division H)
GRC, Service de police de Halifax, ministère des Pêches et des Océans Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Moncton
(Division J)
GRC, Service de police de la Ville de Saint-John Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Montréal
(Division C)
GRC, Régie de police Memphrémagog, ASFC (aéroport de Montréal) Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Ottawa
(Division A)
GRC, JUS, PPO, SPO, ARC, SQ et le SP de Gatineau Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Kingston (PC -
Division O)
GRC, ASFC et PPO Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Toronto
(Division O)
GRC, Service de police régional de Peel, Service de police de Toronto et PPO Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
London
(Division O)
GRC, PPO, Service de police de London, Service de police de la Ville de Niagara Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Winnipeg
(Division D)
GRC, Service de police de Winnipeg Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Regina
(Division F)
GRC, Service de police de la Ville de Regina, Service de police de Saskatoon Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Edmonton
(Division K)
GRC, Service de police de la Ville d'Edmonton Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Calgary
(Division K)
GRC, Service de police de la Ville de Calgary Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Vancouver
(Division E)
GRC, Service de police de Vancouver, Service de police de Vancouver Ouest Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Autres partenaires
Association des banquiers canadiens GRC et Association des banquiers canadiens Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.
Centrale des caisses de crédit du Canada GRC et Centrale des caisses de crédit du Canada Le PE décrit les rôles et responsabilités incombant à chaque partie. Rien n'indique qu'une révision est nécessaire.

Lorsqu'on demande aux partenaires si les rôles et responsabilités de chacun sont bien compris par tous, il semblerait que ce ne soit pas toujours le cas (moyenne de 3,22 sur 5). Un participant le résume ainsi « C'est de moins en moins clair maintenant. Il devient nécessaire que le siège de la GRC nous donne des directives plus précises. Il y a aussi de la confusion quant à nos rôles et responsabilités. »Note 64

Structure de l'Initiative et implication des partenaires

Les personnes interrogées auprès de l'ASFC, du SPPC, de la SP, de TPSGC-GGI et de la GRC ont fait valoir un bon nombre de problèmes concernant la structure de l'Initiative. Bien que beaucoup sachent qu'un exercice annuel est mené par la GRC pour établir les cibles de l'IICPC, la plupart révèlent que les renseignements ressortant de cet exercice ne leur sont pas communiqués, par conséquent nombreux sont ceux ne sachant pas exactement à quoi s'attendre. D'autres ont soulevé la question du manque d'objectifs stratégiques et de planification. À cet effet, ils suggèrent de se pencher sur cette situation au bénéfice de tous les partenaires.

Les représentants remettent également en question le rôle joué par la SP dans l'Initiative. Beaucoup ont insisté sur la nécessité pour le Ministère de jouer un rôle plus actif, et d'exercer plus de contrôle, plus précisément au niveau de l'orientation, des stratégies et du suivi.

La notion du « I » (intégrée) de l'Initiative a été abordée en détail lors de l'évaluation, et la majorité des représentants ont fait savoir que le modèle intégré a été contesté au cours des dernières années. Par exemple, les membres de la GRC déplorent sérieusement le fait que les conseillers juridiques du SPPC ne sont plus colocalisés au sein de quelques groupes, et en ont souligné les répercussions défavorables importantes sur la structure de l'Initiative, la cohésion entre les groupes, le déroulement des enquêtes et, au final, sur les résultats. Tout le personnel de la GRC interrogé s'est exprimé en faveur d'un retour, ou tout du moins, d'une plus forte présence des conseillers du SPPC au sein des groupes. La valeur d'avoir un conseiller juridique provincial au sein même d'un groupe a été démontrée dans plusieurs instances, où son rôle permet de contribuer et faciliter des actions judiciaires axées sur la saisie et la confiscation de biens, à l'aide des lois provinciales civiles sur la confiscation.

La participation de TPSGC-GGI dans l'Initiative a été saluée par la GRC ainsi que le SPPC. Les deux organismes reconnaissent la valeur ajoutée qu'apportent les juricomptables aux opérations de l'IICPC. Comme le dit un représentant « La participation de TPSGC-GGI est requise dans la plupart des dossiers. La nature même du produit fini demande énormément de travail, surtout au dernier stade de l'enquête. Cela prend effectivement beaucoup de temps et de ressources supplémentaires pour obtenir les autorisations judiciaires concernant les preuves. »Note 65 Même si de nombreux représentants de TPSGC-GGI apprécient les observations positives et la solidité de leur relation avec les autres partenaires, les responsables de TPSGC-GGI craignent cependant de se retrouver dans une situation difficile, car les ententes actuelles ne prévoient pas un recouvrement intégral de leurs coûts.

Du point de vue de l'ASFC et de l'ARC, les opinions sur la question d'avoir du personnel présent au sein des groupes varient, mais semblent pour le moins en faveur de la configuration existante. En revanche, si la plupart des personnes de l'ASFC interrogées se félicitent de la relation au niveau local, nombreuses sont celles qui estiment qu'il faudrait améliorer les procédures inhérentes à l'échange des renseignements entre les parties et à la question des saisies. Comme le souligne un représentant « Toutes ces masses d'information doivent être partagées pour que cela fonctionne. Il semble parfois qu'il y ait plusieurs agendas ainsi que des rivalités d'intérêt qui viennent annihiler toute action constructive. »Note 66

Les contributions des autres services de police et organisations, aussi bien au niveau local que régional, sont vitales dans la réalisation des objectifs de l'IICPC. Elles jouent un rôle essentiel pour maximiser les résultats, au niveau de l'application des lois et du succès des efforts pour endiguer le crime organisé.

Partenaires qui devraient être impliqués ou dont la présence pourrait favoriser les résultats

Lorsque l'on aborde la question de l'évolution des confiscations civiles au niveau provincial, bon nombre de représentants remettent en cause la nature et la structure de la relation entre l'Initiative et les provinces. Ils s'accordent cependant pour dire qu'une contribution plus importante des provinces, relativement aux confiscations, pourrait favoriser une réduction des activités criminelles et réprimer le crime organisé. Une telle approche signifierait l'exploration de nouvelles avenues de collaboration entre la GRC et les services de police provinciaux et municipaux, et possiblement entre les avocats et les procureurs aux deux niveaux du gouvernement, fédéral et provincial. Elle pourrait également représenter une occasion d'augmenter les recettes pour TPSGC-DGBS et TPSGC-GGI (avec des modifications législatives adaptées, le cas échéant), les deux fonctionnant actuellement sur une base de recouvrement des coûts. Pour finir, sous le parapluie de l'IICPC, la collaboration ainsi que le partage des renseignements entre l'ASFC, l'ARC, le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) et les provinces pourraient être explorés davantage.

Disparités au niveau organisationnel

L'évaluation a mis en avant certaines difficultés en matière de collecte et partage des renseignements et de l'exactitude des données. Cette constatation s'expliquerait principalement par la diversité des sources, bases de données et mesures ne répondant pas à des normes précises.

D'un point de vue des ressources humaines, la fréquente rotation du personnel, les difficultés à recruter des personnes qualifiées et expérimentées ainsi que le manque de formation ont tous contribué à ces obstacles auxquels font face la plupart des groupes de l'IICPC. Au vu des tendances démographiques actuelles (p. ex., la hausse des personnes partant à la retraite), il est fort peu probable que la situation s'améliore, et des mesures devront sans aucun doute être prises en vue de pallier ces disparités dans l'avenir.

Au niveau organisationnel, beaucoup de représentants ont fait état des différences culturelles existant entre les partenaires, et certains s'avancent à dire qu'elles peuvent être problématiques. En raison de la diversité des mandats et des philosophies de fonctionnement, les représentants s'accordent généralement sur le besoin d'établir une meilleure communication et coordination et de se doter d'outils intégrés plus adaptés.

La question des budgets a également été abordée. Bien qu'une augmentation des budgets serait certainement la bienvenue pour certains, tous estiment qu'il est fort peu probable que le gouvernement du Canada favorise une hausse du financement de l'IICPC à court terme, dans le contexte économique actuel. Comme par le passé, si le financement de l'IICPC reste inchangé, ses partenaires devront peut-être évaluer et adapter leur niveau de participation à l'Initiative.

Recoupement au niveau organisationnel

S'il y a déjà eu dans le passé un recoupement entre TPSGC-GGI et l'ARC sur des demandes spécifiques pour des services par la GRC, cette question semble avoir été résolue depuis la dernière évaluation.

4.2.1.3 Quels ont été les défis, le cas échéant, auxquels a fait face l'IICPC et comment ont-ils été relevés ou surmontés?

Le tableau 19 présente un résumé des principaux défis auxquels l'Initiative fait face, et qui ont été identifiés au cours de la présente évaluation. Ces défis sont décrits plus en détail dans les diverses sections du présent rapport.

Tableau 19 - défis identifiés par des représentants clés dans le cadre de l'Initiative
Défis Description
Le financement L'Initiative est financée au niveau de 1996-1997. Si l'on prend en compte l'inflation, son budget actuel a donc diminué en réalité, et les partenaires ont pu en constater les retombées au niveau opérationnel.
La rotation du personnel De nombreux groupes de l'IICPC ont éprouvé des difficultés à retenir leur personnel saisonnier et à trouver de nouveaux employés. Le système de rotation du personnel en vigueur à la GRC, ainsi que les promotions et les départs en retraite ont engendré de nombreux départs, et les nouveaux employés demandent beaucoup de temps avant d'être vraiment compétents.
La formation du personnel Le nombre de cours de base et avancés offerts par l'IICPC a considérablement baissé en raison des contraintes budgétaires. Bien que le siège de la GRC souligne que des formations sont disponibles en ligne et au niveau local par des spécialistes en la matière, de nombreuses ressources travaillant sur le terrain ont fait valoir leur mécontentement sur ces formations, déclarant qu'une grosse partie des agents ayant récemment rejoint des groupes de l'IICPC n'ont pas encore réussi à suivre leur premier cours.
La gouvernance Aucune stratégie, plan détaillé ou rapport annuel n'a été publié par l'Initiative. Il s'avère donc difficile de bien cerner les priorités incombant aux partenaires.
Le suivi Chaque partenaire de l'Initiative fonctionne avec ses propres outils et systèmes de rapport, et aucune norme n'a été mise en place à cet effet. Cette situation donne lieu à des problématiques, notamment au niveau de la fiabilité et de la validité des données entre les partenaires.
La communication L'Initiative ne possède aucun plan de communication pour les produits de la criminalité. Chaque partenaire régit ses propres moyens de communication, que ce soit au niveau national ou local.
L'aspect juridique Saisir un tribunal dans le cadre d'affaires complexes représente un véritable défi. L'ajout de nouveaux instruments législatifs jumelé à l'utilisation de plus en plus fréquente des lois civiles en matière de confiscation des biens offrent des options autres que l'approche classique, et permettent de diversifier l'environnement juridique.
Les relations Les relations entre certains partenaires peuvent se décrire comme mixtes. En outre, le SPPC, l'ASFC, l'ARC et les services de police provinciaux et municipaux ne sont plus colocalisés dans tous les groupes.
4.2.1.4 Des pratiques, systèmes ou mécanismes ont-ils été mis en place afin de garantir un suivi de l'efficacité et des résultats?

L'évaluation de l'Initiative menée en 2005 révélait que « bien que beaucoup ait été accompli depuis la dernière évaluation au niveau des rapports de résultats [...] beaucoup reste encore à faire ».Note 67 Dans ce sens, l'évaluation actuelle se prononcerait dans des termes identiques concernant le suivi des résultats. Au cours de cette évaluation, deux études distinctes ont été réalisées, l'une sur le mécanisme intégré de suivi pour l'Initiative, et l'autre sur la capacité des systèmes de suivi de chaque partenaire.

Suivi intégré de l'Initiative

Le Comité consultatif de l'IICPC est responsable de la mise en place de procédures de surveillance et de suivi nécessaires à une gestion efficace de l'Initiative. Toutefois, aucun système intégré de suivi n'était en place au moment de la présente évaluation. L'Initiative ne bénéficie donc pas d'un tableau de bord intégré ou d'une carte de pointage équilibrée pour lui permettre d'effectuer un suivi de ses progrès par rapport aux objectifs prévus. La nécessité d'avoir un outil intégré de rapport avait été identifiée dans le Cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats (CGRAR) réalisé en 2002, mais celui-ci n'avait pu être mis en place pour cause de manque de ressources.

En outre, comme nous l'avons mentionné dans les limites méthodologiques (section 3), chaque partenaire de l'Initiative fonctionne avec ses propres outils et systèmes de rapport, et aucune norme n'a été mise en place à cet effet. Cette situation donne lieu à des problématiques, notamment au niveau de la fiabilité et de la validité des données entre les partenaires.

Suivi mis en place par les organisations

Au fil des entretiens, quelques principaux acteurs (moyenne de 2,63 sur 5) ont pu confirmer que des systèmes de suivi fiables ont été mis en place en vue de garantir un suivi et une évaluation des résultats et de l'efficacité de l'Initiative. Certains participants prétendent que, même si les partenaires possèdent divers outils leur permettant d'évaluer les résultats de l'Initiative, lesdits outils ne semblent pas mesurer le véritable impact des enquêtes de l'IICPCNote 68.

Voici une brève description des systèmes et outils de suivi de chaque partenaire :

4.2.1.5 Un réseau efficace a-t-il été mis en place?

Cette section aborde deux principaux aspects de l'efficacité d'un réseau, soit : 1) les réseaux internationaux, nationaux et locaux et 2) la collaboration et l'échange de renseignements entre les partenaires.

Réseaux et traités

Les réseaux internationaux

L'Initiative favorise la collaboration avec diverses organisations internationales et relève d'ententes internationales. Voici les principales :

Comme nous l'avons mentionné précédemment, des organismes internationaux ont fait pression sur le Canada pour qu'il agisse sur les problèmes de blanchiment d'argent et, par conséquent, sur les produits de la criminalité. Toutefois, d'un point de vue local, certains représentants estiment que, outre quelques traités déjà en place comme les traités d'entraide juridique, il n'existe pas de véritable réseau international fonctionnant de manière systématique pour chaque affaire de l'IICPCNote 71.

Les réseaux nationaux

Les représentants clés ont identifié trois principales structures de réseau au niveau national : le Comité consultatif de l'IICPC, la sous-direction des produits de la criminalité de la GRC et les réunions et formations de l'IICPC.

Le Comité consultatif des partenaires de l'IICPC compte des représentants dans chacun des organismes partenaires, au niveau du directeur ou de l'analyste principal, et permet de coordonner les efforts entre les partenaires. Son rôle est de favoriser la coopération interministérielle, et de résoudre les questions horizontales d'ordre opérationnel. Ses membres se réunissent deux fois par an ou lorsque cela s'impose. Un rapport des principales décisions prises est ensuite généré après chaque réunion.

Certains partenaires ont conclu des PE au niveau national, en vue d'assurer des services non compris dans le financement reçu par le gouvernement. Par exemple, la GRC ainsi que TPSGC-GGI ont conclu une entente par laquelle la GRC convient de financer, avec son propre budget, sept ressources supplémentaires (cinq juricomptables principaux AU-04 et deux assistants juricomptables AS-01) pour une valeur de 1,3 million de dollars. En 1997, la GRC a également conclu un PE avec le ministère de la Justice, par lequel elle convient d'allouer des fonds pour couvrir les coûts des postes des assistants juridiques. Toutefois, ce protocole s'applique uniquement aux unités qui disposent sur place des services d'un conseiller juridique du SPPC.

Pour de nombreux représentants clés interrogésNote 72, la sous-direction des PC de la GRC représente la structure nationale pour un réseau et les communications à l'échelle du pays. Elle est en charge d'élaborer les politiques inhérentes à la GRC-IICPC, de planifier et assurer le suivi des programmes et de l'affectation des ressources. Mais elle est surtout vue comme un acteur clé de la coordination entre les partenaires.

Enfin, les réunions nationales et la formation de l'IICPC sont perçues comme des outils majeurs dans le développement d'un réseau national et interministériel. Toutefois, en raison de contraintes budgétaires, le nombre de formations dispensées a considérablement baisséNote 73.

Les réseaux locaux

Même si les traités internationaux et les réseaux nationaux sont perçus comme officiels et structurés, plusieurs personnes clés interrogées ont fait valoir que les réseaux les plus tangibles existaient au niveau régionalNote 74.

Au niveau local, le degré de coopération varie d'un groupe à l'autre, notamment en raison de la présence physique de partenaires au sein d'un groupe ou de la relation professionnelle entre les gestionnaires locaux. Certains groupes coopèrent avec l'ensemble des partenaires de l'IICPC ainsi qu'avec plusieurs collaborateurs externes (par ex., les services de police municipaux et provinciaux), tandis que d'autres ne coopèrent qu'avec quelques partenaires tout au plus. La nature et l'étendue des réseaux locaux peuvent donc varier considérablement à travers le Canada.

De nombreux partenaires ont mis en place des mécanismes de coopération formels comme les PE afin de répondre aux besoins locaux qui ne sont pas suffisamment couverts par les accords nationaux existants. Par exemple, la GRC a conclu un PE avec l'ASFC du groupe de Montréal. Ces ententes sont habituellement perçues efficaces, et facilitent l'atteinte des buts fixés au niveau régionalNote 75.

Les groupes de l'IICPC ont en outre développé, de manière opportune, des partenariats locaux avec des partenaires en dehors de l'IICPC. Beaucoup de groupes ont tissé des liens étroits avec les autorités provinciales et municipales (services de police, procureurs, etc.) dans le cadre d'opérations menées conjointement (par ex., l'Opération Colisée) et de renvois au civil pour des confiscations de biens. D'un autre côté, au cours des dernières années, certains groupes ont perdu des partenaires provinciaux et municipaux en interne, en raison d'une réduction des coûts ou de l'absence de résultats visibles à court terme par l'Initiative. Les personnes impliquées ont admis que ces pertes ont eu un impact sur l'échange des renseignementsNote 76.

Enfin, certains groupes collaborent directement avec des instances étrangères. La division E de l'IICPC (Vancouver), par exemple, a tissé des liens étroits avec les autorités américaines, grâce à leur évaluation stratégique de cibler des criminels analogues et de l'échange d'informationNote 77.

Collaboration et échange de renseignements entre les partenaires

L'échange de renseignements entre les partenaires de l'Initiative et d'autres sections est au cœur de la réussite de nombreuses opérations comme Colisée (Montréal), Bluette (St. John's), Jackpot (Moncton) et Fedora (Regina)Note 78. En outre, bon nombre des personnes interrogées à la GRC estiment que l'implication d'autres partenaires externes (d'autres sections de la GRC, des services de police municipaux et provinciaux) a également favorisé le succès de ces opérations.

En revanche, certaines lois se révèlent problématiques, allant jusqu'à circonscrire, voire interdire, l'échange de renseignementsNote 79. Des représentants clés ont identifié plusieurs dispositions judiciaires pouvant circonscrire l'échange de données ou de renseignements :

Les acteurs clés interrogés au cours de la présente évaluation soutiennent largement (moyenne de 3,56) le fait que la collaboration et l'échange de renseignements entre les partenaires ont amélioré les résultats de l'IICPC. Néanmoins, bon nombre de représentants des partenaires soulignent que, même quand la loi le permet, l'échange de renseignements organisationnels est encore loin d'être facile, surtout entre la GRC, l'ASFC et l'ARC, et que la communication pourrait nettement être amélioréeNote 83.

4.2.1.6 Des communications publiques ont-elles été intégrées dans la stratégie de l'IICPC afin d'élargir les connaissances sur les activités, les enjeux et les outils d'enquête relatifs aux PC et BA?

Au cours de l'évaluation, les partenaires de l'Initiative ainsi que leurs représentants clés ont été en mesure de fournir divers exemples de communications publiques et d'activités de sensibilisation à l'équipe de l'évaluation. Il n'existe cependant pas un mécanisme central de coordination pour une gestion méthodique des communications entre les partenaires.

Actuellement, ni l'Initiative ni ses partenaires ne possèdent un plan de communication rattaché aux produits de la criminalité. Chaque partenaire régit ses propres moyens de communication, que ce soit au niveau national ou local. Certains organismes fournissent des renseignements sur leur site InternetNote 84, tandis que d'autres répondent uniquement en direct aux demandes de la presse. En raison du manque de contrôle centralisé, les groupes de l'IICPC bénéficient d'une grande autonomie dans leurs efforts de communication à l'échelle régionale.

La question suivante a été posée aux participants : « Dans quelle mesure les communications publiques ont-elle accru les connaissances générales sur les activités de l'IICPC et sur l'Initiative elle-même? » La moyenne de leurs réponses s'est située à 2,44 sur 5, l'une des notes les plus basses sur l'ensemble des questions posées. Les notes les plus faibles se distinguent au SPPC (0,80), l'ARC (2,00), l'ASFC (3,00) et à la GRC (3,16). Plus important encore, près de 20 % des membres interrogés ont révélé ne pas être au courant de l'existence de communications publiques ou d'activités de sensibilisation organisées par l'InitiativeNote 85.

Il est important de distinguer deux principales catégories de communication publique : les initiatives de sensibilisation visant un public particulier et organisées par les groupes de l'IICPC, et la couverture par les moyens de communication de masse.

Les initiatives de sensibilisation publique

La majorité des groupes de l'IICPC visités au cours de l'évaluation ont organisé des activités de sensibilisation entre 2005-2006 et 2009-2010.

L'une des initiatives de sensibilisation les plus populaires fut le programme Les commerçants contre le blanchiment d'argent. Presque tous les groupes interrogés se sont souvenus de ce programme.

Les commerçants contre le blanchiment d'argent

Les commerçants contre le blanchiment d'argent (CCBA) est un programme de sensibilisation visant à éduquer des entreprises ciblées (les bureaux de change, les prestataires d'assurance-vie, les concessionnaires automobiles, les bijoutiers, les commerces de l'électronique, les agences de voyage, les commerces de piscines et cuves thermales, les magasins d'ameublement, les concessionnaires de bateaux et de véhicules de loisir et les sociétés de placement) sur les méthodes de blanchiment d'argent, afin qu'elles puissent reconnaître, déjouer et signaler toute transaction suspecte au CANAFE, et dans certains cas à la GRC. Ce programme est géré par les groupes de l'IICPC de la GRC, et le personnel est composé d'employés à temps partiel embauchés par le biais du Programme fédéral d'expérience de travail étudiant.

Une grande majorité des groupes de l'IICPC a participé à ce programme. Rien qu'au cours des cinq dernières années, le CCBA a effectué 6 100 présentations auprès de diverses entreprises, touchant ainsi 70 000 personnes environNote 86.

Ce programme est très apprécié par de nombreux groupes de l'IICPC, qui considèrent le CCBA comme l'une des activités de prévention les plus visibles menées par l'Initiative. Un participant a, par exemple, fait valoir : « les réactions à la présentation de sensibilisation à la communauté ainsi qu'au programme d'été des étudiants ont été très positives (budget fédéral pour le blanchiment d'argent) »Note 87.

Malgré un succès apparent, plusieurs groupes de l'IICPC (Moncton, Toronto, Vancouver, etc.) ont mis fin à leur participation au programme CCBA en raison de contraintes budgétaires.

Les membres des groupes de l'IICPC effectuent régulièrement des présentations sur les produits de la criminalité et le blanchiment d'argent, en vue de cibler un public particulier dans le cadre de conférences, symposiums, expositions, dîners-causeries, etc. Voici quelques-unes des entreprises ciblées entre 2005 et 2010, et citées en exemple : Banque du Canada, Association canadienne des banquiers, la Chambre des notaires du Québec, clubs « Rotary », chambres de commerce, conseils municipaux, Western Canadian Jewellery Expo, etc.Note 88.

Couverture médiatique

La presse (écrite, parlée, électronique, etc.) traite quelquefois des dossiers majeurs de l'Initiative dans le cadre de leurs reportages sur les activités criminelles (opérations, procès criminels, etc.). La couverture médiatique est le plus souvent irrégulière et impromptue, et non systématique. L'équipe de l'évaluation a examiné plusieurs articles de la presse écrite et électronique ayant été publiés ces dernières années, dont un dossier important sur l'Opération Colisée diffusé dans La PresseNote 89. Elle a, en outre, étudié plusieurs publications de renom sur le crime organisé, notamment Mafia Inc.Note 90 et Money Laundering in CanadaNote 91, qui traitent précisément des produits de la criminalité.

Bien que la couverture médiatique vienne généralement renforcer les efforts de diverses initiatives dans leur lutte contre le crime (la drogue, le blanchiment d'argent, les crimes économiques, etc.), certains participants ont exprimé des doutes quant à l'impact réel de ces reportages sur le grand public, remettant en question la capacité de la presse à faire la distinction entre les accusations de fond, le blanchiment d'argent et les produits de la criminalitéNote 92.

Il est important d'observer que beaucoup de représentants clés perçoivent la couverture médiatique comme une épée à double tranchant. D'un côté, la presse peut apporter soutien et reconnaissance à l'Initiative et dissuader les comportements criminels, de l'autre, l'exposition médiatique peut alerter les criminels sur les ressources, tactiques et opérations lancées par la police. Comme le suggère un représentant, l'absence d'une couverture médiatique spécifique pour l'Initiative peut se révéler « un élément de surprise pour les criminels »Note 93.

4.2.1.7 L'Initiative a-t-elle eu des impacts imprévus (positifs ou négatifs)?

Les divers entretiens qui ont été menés ont révélé que l'Initiative a produit des impacts positifs et négatifs inattendus.

Des impacts positifs inattendus

Des impacts négatifs inattendus

4.2.2 Résultats - efficacité et économie

En vue de démontrer l'efficacité et l'économie de l'Initiative, l'équipe de l'évaluation s'est servie des données relatives aux saisies et confiscations décrites dans les tableaux 11 et 12. Prises dans leur ensemble, ces données fournissent un assez bon aperçu de l'efficacité et de l'économie de l'Initiative. L'équipe de l'évaluation s'est basée sur trois types de taux comparatifs pour son analyse :

Les deux premiers taux comparatifs brossent la capacité de la GRC et des procureurs du SPPC à veiller à ce que tous les biens saisis soient confisqués de manière permanente.

Taux 1 - affaires classées contre affaires en cours

Le premier taux décrit au tableau 20 compare le nombre moyen d'affaires classées au nombre moyen d'affaires en cours. Pour la période 2000-2001 à 2004-2005, ce taux est de 98,3 %. Pour la période 2005-2006 à 2009-2010, ce taux a chuté de 1,5 %, passant à 96,8 %. Le taux 1 révèle une efficacité stable sur des périodes comparables.

Tableau 20 - affaires classées contre affaires en cours
Affaires 2000-2001 to 2004-2005
(moyenne)
2005-2006 to 2009-2010
(moyenne)
Affaires classées 238 194
Affaires en cours 242 200
Taux comparatif 98.3% 96.8%

Source : DGBS

Toutefois, comme nous l'avons déjà mentionné, le nombre d'affaires classées et en cours a chuté. En moyenne, le nombre d'affaires classées a chuté de 44, soit 19 %. En moyenne, le nombre d'affaires en cours a chuté de 42, soit 18 %. Même si les taux comparatifs du tableau 20 révèlent une bonne efficacité, la chute du nombre d'affaires classées contre affaires en cours sur les deux périodes est importante. Il s'avère que cette baisse s'explique en majeure partie par la complexité accrue des instruments juridiques ainsi que par le manque de ressources disponibles pour mener les enquêtes.

Taux 2 - recouvrements contre recettes

Le deuxième taux décrit au tableau 21 compare la valeur des saisies contre la valeur des confiscations, ou ce que Beare appelle « recouvrements » et « recettes »Note 100. Si l'on se compare à la période 2001-2005, les données de 2005-2010 indiquent une forte hausse dans la capacité de la GRC et des procureurs du SPPC à veiller à ce que tous les biens saisis des produits de la criminalité soient confisqués de manière permanente. En 2001-2005, le taux était de 37,3 %, et a considérablement augmenté en 2005-2010, passant à 108,4 %, soit une hausse de 71,1 %. La hausse des confiscations peut s'expliquer par les saisies accumulées au cours de la période précédente.

Tableau 21 - recouvrements contre recettes
Affaires 2000-2001 à 2004-2005
(moyenne)
2005-2006 à 2009-2010
(moyenne)
Recouvrements
(valeur des saisies)
28 903 000 $ 19 258 000 $
Recettes
(valeur des confiscations)
10 777 000 $ 20 871 000 $
Taux comparatif 37,3 % 108,4 %

Source : DGBS

Les données révèlent que la valeur moyenne des recouvrements a perdu 9,6 millions de dollars entre les deux périodes, passant de 29 millions de dollars en 2001-2005 à 19,26 millions de dollars par an en 2005-2010. Quant aux recettes, les indicateurs parlent d'eux-mêmes et dénotent une hausse très nette de la valeur moyenne des confiscations, passant de 10,7 millions de dollars par an en 2001-2005 à 20,9 M$ par an en 2005-2010, soit une hausse de plus de 10,2 millions de dollars, presque le double du montant des confiscations en 2001-2005.

À l'instar du taux comparatif 1, la chute de la valeur des recouvrements indiquée au tableau 21 est également importante et s'explique probablement par les mêmes raisons.

Taux 3 - coûts de l'Initiative contre recouvrements et recettes

Le troisième taux compare les coûts d'exploitation de l'Initiative à la valeur des recouvrements et recettes financiers. Le tableau 22 compare le budget cumulatif de l'IICPC au cumul des recouvrements et recettes pour la période 2005-2010. Le rapport recouvrements-coûts est de 83 %, et le rapport recettes-coûts est de 90 %. Même si le recouvrement des coûts ne fait pas véritablement partie des objectifs fixés par l'Initiative, les recettes et les recouvrements tiennent néanmoins pour beaucoup dans le retour sur investissement de l'Initiative (seulement 12,2 millions de dollars en cinq ans).

Tableau 22 - coûts de l'Initiative contre recouvrements et recettes (2005-2010)
Budget Montant
(2005-2010)
Taux
Coûts de l'IICPC 116 500 000 $ 100 %
Recouvrements
(valeur des saisies)
96 291 000 $ 83 %
Recettes
(valeur des confiscations)
104 354 000 $ 90 %

Source : DGBS

Il est important de préciser que les données susmentionnées n'incluent pas la valeur des recouvrements et recettes perçues par l'ARC, l'ASFC et autres juridictions (provinciale, territoriale et municipale), même si la coopération de la GRC a joué pour beaucoup dans ces recouvrements et recettes au moyen de ses enquêtes et renvois. Si les données étaient disponibles, il serait alors possible de dresser un tableau plus complet de la valeur totale des recouvrements et recettes pour l'Initiative. Cela impliquerait toutefois la mise en place d'un ensemble de mécanismes par tous les partenaires de l'IICPC de façon à saisir et effectuer un suivi des données de l'IICPC et ainsi permettre de mieux refléter la contribution de chaque partenaire à la valeur globale des saisies et confiscations pour le Canada.

4.2.2.1 Allocation du budget de l'IICPC est-elle faite de manière à optimiser les résultats?

Les allocations budgétaires de l'Initiative sont présentées dans le tableau 5. Comme précédemment mentionné, les allocations de l'Initiative n'ont pas changé depuis 1996-1997. Si l'on considère l'inflation, les allocations actuelles de l'Initiative ont donc baissé, en moyenne de 1,96 % par an (soit un total de 7,275 millions de dollars sur cette période de 14 ans).

Au cours des entretiens, bon nombre de représentants clés ont souvent parlé de l'impact opérationnel causé par la non révision de ces allocations. L'impact opérationnel s'observe notamment par : le nombre de postes vacants, l'allègement des formations, l'annulation de certains programmes comme Les commerçants contre le blanchiment d'argent pour certains groupes, etc. Certains représentants se sont même avancés à dire que le programme devrait soit être financé comme il faut ou complètement arrêtéNote 101.

Comme nous l'avons indiqué dans des évaluations et rapports précédents, le partenaire recevant le plus gros financement (15 millions de dollars par an), la GRC, a observé que le manque constant de ressources s'avérait un problème croissant pour l'Initiative, le budget représentant une portion du financement total des produits de la criminalité de la GRC. Le tableau 23 présente une ventilation du pourcentage des heures passées par domaine d'activité pour le personnel de la GRC affecté à l'IICPC. Les données révèlent qu'en moyenne, 51 % des efforts de la GRC sont consacrés à des activités autres que les dossiers des programmes. Certaines de ces activités comme l'administration, les opérations générales, les congés et la formation sont directement reliées à l'IICPC. Néanmoins, d'autres activités comme les détachements non officiels, le soutien au fédéral et aux contrats ainsi que les opérations tactiques ne sont pas directement reliées à l'IICPC. Ces activités externes à l'IICPC représentent plus de 11 % des efforts de la GRC, soit environ 8,37 millions de dollars sur la période de cinq ans. Ce montant traduit une perte de revenus équivalente à 1,395 million de dollars par an, sans aucun recouvrement financier compensatoire apparent.

Tableau 23 - pourcentage des heures déclarées de la GRC sur une base annuelle
% heures déclarées 2001-2005
(moyenne)
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2005-2010
(moyenne)
2010-2011*
Liées à l'IICPC
Dossiers des programmes 51.3 % 57.2 % 53.5 % 47.8 % 41.4 % 45.2 % 49 % 37.5 %
Administration 12.3 % 12.1 % 12.9 % 13.4 % 15.3 % 16.5 % 14.1 % 14.7 %
Opérations générales 9.5 % 5.4 % 6.1 % 8.7 % 14.2 % 10.1 % 8.9 % 8.8 %
Congés/maladie 11.9 % 13.2 % 14.6 % 14.5 % 14 % 15.4 % 14.3 % 12.7 %
Formation 4.2 % 5.1 % 4.1 % 4.8 % 5.1 % 4.9 % 4.8 % 3.8 %
Total lié à l'IICPC 89.2 % 93 % 91.2 % 89.2 % 90 % 92.1 % 91.1 % 77.5 %
Non liées à l'IICPC
Détachements non officiels 1.1 % 0.7 % 0.8 % 1.2 % 1.3 % 1 % 1 % 2 %
Soutien au fédéral et contrats 9.2 % 5.9 % 7.7 % 9.2 % 8.3 % 6.4 % 7.5 % 20 %
Opérations tactiques 0. % 0.4 % 0.3 % 0.4 % 0.4 % 0.5 % 0.4 % 0.5 %
Total non lié à l'IICPC 10.8 % 7 % 8.8 % 10.8 % 10 % 7.9 % 8.9 % 22.5 %

* Au mois d'août 2010
Source : GRC
La forte hausse remarquée en « Soutien au fédéral et aux contrats » pour 2010-2011 peut s'expliquer par l'affectation d'enquêteurs à des événements majeurs comme les Jeux olympiques d'hiver 2010 à Vancouver ou les sommets du G8/G20.

Le maintien du même niveau de financement au cours des dernières années, jumelé au non recouvrement des sommes consacrées aux activités externes à l'IICPC, s'est répercuté sur l'ensemble des ressources de la GRC. La GRC a dû réduire son effectif dans certains groupes de l'IICPC. Dans certains cas, on considère que la masse critique a été considérablement déstabilisée. Comme le souligne un membre « certaines enquêtes ont dû être mises de côté au bénéfice d'autres enquêtes, en raison d'un manque de ressources humaines. Le volume de travail est bien plus que ce que nous pouvons gérer avec les ressources que nous avons.Note 102 » Un autre membre précise : « Comme les statistiques de ces cinq dernières années le montrent, nous avons été en mesure d'enquêter sur seulement 5 % des renvois inhérents aux produits de la criminalité et au crime organisé »Note 103. En résumé, les représentants de la GRC font valoir que, en raison d'une forte hausse du volume et de la complexité des enquêtes de l'IICPC au cours des dernières années, le financement de l'Initiative influe sur la capacité de la GRC à mettre en place des programmes efficaces.

La seconde plus grosse portion (6,05 millions de dollars) du budget de l'Initiative est allouée au SPPC. Ces fonds servent à assurer des consultations et un soutien juridique aux groupes de l'IICPC et à procurer des ressources dans le cadre de poursuites. Les dépenses liées à ces groupes où des conseillers juridiques du SPPC sont présents sont facilement identifiables. Pour les groupes où des conseillers travaillent de l'extérieur, la comptabilisation se fait moins facilement, quoiqu'il n'y ait rien qui suggère que ces fonds ne soient pas alloués à la provision de conseils et soutien juridique. Pour ce qui est des poursuites, l'équipe de l'évaluation n'a pas été en mesure de confirmer si le budget était intégralement alloué aux accusations relatives aux produits de la criminalité puisqu'il est impossible de calculer séparément les ressources affectées à ces poursuites des ressources affectées aux poursuites relatives aux accusations de fond qui ont généré les produits de la criminalité.

TPSGC-GGI perçoit un financement de l'Initiative (soit 1,7 million de dollars par an) pour 12 ETP. TPSGC-GGI estime que le budget actuel consacré au personnel est insuffisant, en conséquence de quoi, des fonds d'exploitation et de maintien ont dû être réaffectés afin de compenser pour le déficit salarial. Toutefois, cette approche aléatoire ne semble pas pouvoir être soutenue à long terme, en raison de la nécessité pour les ressources d'exploitation et de maintien de couvrir les dépenses régulières. Sept autres ressources de TPSGC-GGI sont financées par le biais d'un PE avec la GRC, d'une valeur estimée à 1,3 millions de dollars pour l'exercice 2010-2011. À l'avenir, TPSGC-GGI juge qu'ils devront réévaluer le type et le nombre de personnel affecté à l'Initiative, afin de veiller à pouvoir continuer d'offrir des services juricomptables, tout en maintenant l'intégrité de ses opérationsNote 104.

L'allocation budgétaire pour l'ASFC est fixée à 390 000 $ par an. Ces fonds permettent à l'ASFC de fournir une expertise, des données et renseignements dans le cadre des enquêtes de l'IICPC. Les fonds actuels permettent à l'ASFC de maintenir cinq ETP. Avant 2005, six postes étaient consacrés à l'IICPC.

La SP reçoit des fonds (160 000 $ par an) pour assurer la coordination des politiques de l'Initiative et gérer l'évaluation. Les fonds permettent de couvrir un ETP. Ce niveau de financement s'est révélé inadéquat pour la SP, et ne lui permet pas d'assurer intégralement l'évaluation ainsi que le travail de coordination des politiques nécessaire au soutien de l'Initiative.

L'ARC ne perçoit aucun financement pour ses activités de l'IICPC. De son côté, TPSGC-DGBS finance ses activités grâce aux recettes des confiscations. C'est un prestataire de services principal avec une obligation de recouvrement des coûts.

4.2.2.2 L'Initiative est-elle parvenue à établir des groupes de l'IICPC qui sont stables et efficaces?

Les indicateurs relatifs aux ressources humaines de l'Initiative sont décrits par groupe et partenaire dans les tableaux 2 à 7.

En vue d'évaluer la réussite de l'Initiative quant à la stabilité et l'efficacité des groupes, les sections suivantes sont examinées ici : la rotation du personnel et les postes vacants, et le départ des partenaires internes.

Rotation du personnel et postes vacants

Plusieurs groupes de l'IICPC déclarent avoir subi un taux élevé de rotation du personnel au cours de ces dernières années. Par exemple, ils ont pu observer que plusieurs des employés saisonniers ont été promus, tandis que d'autres sont partis en retraite ou ont été remplacés par de nouvelles ressources. Malgré tout, d'autres quittent les groupes de l'IICPC en raison d'un manque visible de promotion en interneNote 105. Ce taux élevé de rotation a eu des répercussions défavorables. Comme le dit un représentant clé « Depuis que je travaille ici, un grand nombre d'agents qualifiés ont quitté l'IICPC. J'ai l'impression que le niveau général des connaissances a régressé »Note 106. Un autre précise que « [...] la rotation élevée du personnel au sein de l'IICPC, combinée à la durée du processus d'apprentissage, engendre des problèmes et il devient difficile de mettre tout le monde au diapason »Note 107. En outre, tel qu'il est illustré au tableau 7, l'IICPC n'est pas en mesure de remplir bon nombre de postes vacants en raison de contraintes budgétaires et de la difficulté à recruterNote 108.

D'un point de vue opérationnel, et pour les raisons susmentionnées, bon nombre des groupes de l'IICPC font face au défi de gérer toutes les affaires qui leur sont soumises. Comme l'une des personnes interrogées en parle « Nous tirons toujours de l'arrière, au lieu d'être sur le devant de la scène dès le départ. Les postes vacants de l'IICPC ont réduit la rapidité des enquêtes et mis les membres sous tension ». Note 109

L'impact de la rotation du personnel peut expliquer certaines tensions entre le SPPC et la GRC. Par exemple, le peu d'expérience de certains agents ainsi que l'ensemble de leurs qualifications (pas nécessairement adaptées aux besoins de l'IICPC), combinés au manque de formation, sont perçues comme ayant contribué à la réduction de la qualité et des détails fournis dans les dossiers devant être soumis auprès des tribunaux. Un point crucial pour les représentants du SPPC qui avancent que saisir un tribunal demande aujourd'hui beaucoup plus de détails que par le passé. Le SPPC ne saisira pas un tribunal si le dossier est jugé incomplet, et cette situation semble être à l'origine des tensions existant entre les partiesNote 110.

Transfert des partenaires internes

Depuis quelques années, les conseillers juridiques du SPPC ne sont plus colocalisés au sein de certains groupes de l'IICPC (comme Moncton et Vancouver-Surrey). Divers facteurs en sont responsables comme le déménagement physique des groupes de l'IICPC par la GRC, la question du volume des affaires à traiter, et dans certains cas, des différences interpersonnelles et des conflits.

La GRC a fait part de sa déception quant au départ des avocats du SPPC dans certains de ces groupes.Note 111 Bien que la GRC soit toujours en mesure de communiquer avec des avocats du SPPC, elle a exprimé ses regrets face à l'absence physique dans certains groupes, surtout quand l'impact se fait ressentir au niveau de l'efficacité du groupe, en raison d'un besoin accru de conseils juridiques et de formation pour les nouveaux employés. D'un autre côté, quelques représentants estiment que les agents de la GRC sont parfois réticents à passer des dossiers aux avocats du SPPC de crainte que les accusations ne soient retirées et non poursuivies en raison d'une technicalité juridique. Comme le souligne un participant « les agents sont ancrés dans leur opinion sur une affaire, au lieu de s'ouvrir aux conseils du ministère public et de travailler ensemble vers un but positif. Ce comportement porte atteinte aux agents en formation, et influe sur l'efficacité du groupe »Note 112.

Pour l'ASFC, les départs s'expliquent plus par le type de travail incombant à leurs employés, soit un ensemble de tâches qui ne rentre pas bien dans le cadre normal du mandat échouant aux employés de l'AgenceNote 113. La décision de l'Agence peut, en partie, s'expliquer par la mise en place, en 2003, du programme de signalement des mouvements transfrontaliers des espèces, qui favorisait l'utilisation d'agents de renseignements aux ports d'entrée, mieux à même de fournir à la police des renseignements sur les activités de blanchiment d'argent pouvant déboucher sur des enquêtes, voire des enquêtes liées aux produits de la criminalité.

Les représentants de l'ARC interrogés au cours de l'évaluation font valoir que l'Agence a transféré la grande majorité de ses officiers de police surnuméraires des groupes de l'IICPC à leurs bureaux principaux pour des raisons financières (de 13 employés en 2005 au sein des groupes de l'IICPC à seulement 4 en 2010).

Le concept de l'intégration n'est pas clairement défini par l'Initiative ou ses partenaires. Les partenaires partagent ainsi différentes opinions sur les avantages d'une colocalisation du personnel ou d'une collaboration à distance. Néanmoins, les éléments obtenus au cours de cette évaluation suggèrent que l'idée de l'intégration en tant que caractéristique principale de l'Initiative s'est petit à petit effacée au fil du temps, et la baisse de l'efficacité s'est faite ressentir sur plusieurs aspects des opérations des groupes de l'IICPC.

5. Conclusions

Les objectifs sous-jacents de l'IICPC restent pertinents aujourd'hui. Ils respectent les engagements pris par le Canada sur le plan national et international contre le crime organisé. Les « Produits de la criminalité » ont été identifiés comme une priorité par le gouvernement du Canada et sont un élément clé du Programme national de lutte contre le crime organisé. Le crime organisé est complexe, car il comprend souvent de nombreux aspects, notamment, drogues, jeu, prostitution, contrebande, blanchiment de fonds, extorsion, corruption et même meurtre. Si on ne s'en occupe pas, les activités du crime organisé peuvent miner les économies canadienne et mondiale et affaiblir la confiance des Canadiens en leurs institutions démocratiques. Les « produits de la criminalité » ne constituent pas un remède universel ou la seule solution pour la déstabilisation, le démantèlement et la dissuasion des criminels et groupes criminels organisés mais c'est un complément important aux efforts déployés par les autres programmes et initiatives d'application de la loi, que ce soit au niveau national, provincial ou international. En effet, aujourd'hui, les experts sont d'avis que l'une des meilleures façons de combattre le crime organisé est de cibler les produits de la criminalité. Les partenaires interrogées au cours de la présente évaluation soutiennent cette opinion. Dans ce contexte et dans le cadre actuel, l'Initiative reste un élément clé pertinent de la stratégie plus large du Canada en matière de lutte contre le crime aux niveaux national et international.

L'IICPC a eu un impact sur le crime organisé et sur les groupes criminels. Cet impact est évident si l'on s'en tient aux affaires traitées par l'Initiative au cours de la période faisant l'objet de la présente évaluation, et surtout les dossiers importants comme l'Opération Colisée, où une opération conjointe qui a regroupé le travail des partenaires de l'IICPC et des services de police provinciaux et municipaux, a réussi à démanteler la mafia italienne de Montréal. Les statistiques recueillies au cours de l'évaluation confirment aussi que l'Initiative a été efficace dans la déstabilisation du crime organisé grâce aux saisies, confiscations et condamnations.

En ce qui concerne le rendement, l'Initiative s'est concentrée, au fil des années, sur les dossiers qui, après une évaluation préliminaire de la GRC, présentaient les meilleures possibilités en termes de déstabilisation, démantèlement et dissuasion du crime organisé. Pour chacun de ces dossiers, on a mené une enquête minutieuse jusqu'à ce que la GRC décide, en consultation avec le SPPC, si le dossier serait approfondi, si des accusations seraient portées et si l'affaire donnerait lieu à des poursuites. Si la décision était de ne pas approfondir l'affaire, celle-ci pouvait alors être transférée à la province pour une procédure civile de confiscation ou à l'ARC aux fins d'évaluation fiscale ou de mesure de protection, ou encore, l'affaire pouvait être close. En cas de transfert ou de renvoi, le dossier pouvait, par exemple, faire l'objet d'une saisie/confiscation civile par la province d'une évaluation fiscale/mesure de protection par l'ARC. La stratégie actuelle qui consiste à se pencher sur les dossiers qui présentent le plus de possibilités et de gérer ces dossiers de façon à maximiser les résultats (en tenant compte des poursuites en vertu du Code criminel et des renvois à la province ou l'ARC), correspond aux résultats intermédiaires définis par le modèle logique de l'IICPC. L'ajout à ces résultats, ou leur amélioration, est lié à la capacité des ressources de l'IICPC d'ouvrir et d'enquêter sur les dossiers à potentiel élevé.

En ce qui concerne les résultats de rendement dans ce domaine, l'IICPC fait face à un dilemme évident : soit concentrer ses efforts sur les grands dossiers complexes dans le cadre desquels elle peut espérer avoir un impact considérable dans un domaine en particulier ou, inversement, répartir ses efforts sur une plus grande gamme de dossiers plus petits et moins complexes. Avec la première méthode, il peut se passer des années avant d'obtenir des résultats et par conséquent, les données de rendement (p. ex. le nombre de dossiers, saisies, etc.) enregistrées pendant le processus d'enquête pourraient en souffrir, au moins jusqu'à ce que le dossier soit clos. Avec la deuxième méthode, les données de rendement sont plus attrayantes et stables mais les résultats intermédiaires ne sont pas entièrement réalisés. Une autre façon de procéder consisterait à se pencher sur les dossiers importants mais en consacrant tout de même une quantité raisonnable de ressources à la maximisation des saisies pour les autres dossiers. Cette méthode équilibrée pourrait permettre d'accroître les possibilités d'application de la loi aux niveaux municipal, provincial et international, tout en respectant les objectifs des résultats intermédiaires.

Il est vrai que l'Initiative réussit à avoir un impact mais les constatations de l'équipe d'évaluation semblent indiquer que l'Initiative n'est pas aussi efficiente ou efficace qu'elle pourrait l'être. Par exemple, le manque d'une stratégie globale et d'un plan d'activités, la communication et les relations entre partenaires, les effectifs, l'intégration et le manque d'indicateurs de rendement et de système commun de surveillance, etc., sont des facteurs qui contribuent à un rendement sous-optimal.

L'IICPC doit évoluer dans un contexte difficile et toujours changeant dans lequel les tactiques employées par le crime organisé et les criminels évoluent constamment. Les gouvernements interviennent en conséquence en adoptant de nouveaux textes de loi et de nouveaux mécanismes d'intervention, comme par exemple les modifications concernant les confiscations au civil et le renversement du fardeau de la preuve. La théorie et conception d'origine de l'Initiative étaient axées sur le Code criminel et autres textes législatifs fédéraux connexes. Depuis quelque temps, la plus grande portée des textes législatifs concernant les procédures civiles de confiscation et leur usage accru dans les cas de saisies et de confiscations de biens illicites a influencé la théorie et la conception d'origine de l'Initiative, puisque la procédure civile de confiscation n'était pas encore en place à l'époque. En fait, plusieurs représentants clés soulignent l'impact des lois provinciales sur leurs opérations actuelles et adaptent maintenant leurs procédures pour pouvoir faire face à ce changement environnemental. Pour rester efficace, l'IICPC doit constamment s'adapter à ces nouvelles réalités en recadrant ses opérations pour tirer le maximum de ces nouveaux outils dans les circonstances indiquées. Dans sa configuration actuelle, l'IICPC n'est pas suffisamment intégrée pour pouvoir intervenir de façon optimale dans le contexte actuel. L'Initiative doit formuler une stratégie et un plan d'activités et s'organiser de façon à maximiser les résultats tout en tenant compte du budget et des fonds qui lui sont attribués.

Pour atteindre ces objectifs, l'IICPC doit pouvoir communiquer et collaborer étroitement avec ses partenaires. Dans le concept d'origine de l'IICPC, l'intégration était en effet une caractéristique clé de l'Initiative. Les données obtenues au cours de la présente évaluation semblent indiquer que la principale caractéristique de l'IICPC s'est quelque peu estompée au fil du temps, au détriment des opérations de l'IICPC.

Les opérations de l'IICPC ont été touchées par plusieurs facteurs relatifs aux effectifs, notamment : certains partenaires ont quitté physiquement les unités, le roulement des effectifs, les postes vacants, les difficultés de recrutement, le manque de personnel expérimenté et l'insuffisance de la formation. Ces facteurs humains doivent être résolus pour faire de l'IICPC une initiative à nouveau entièrement opérationnelle.

L'équipe d'évaluation a rencontré quelques difficultés et retards en ce qui concerne l'obtention de données uniformes de rendement au cours de la présente évaluation. Dans une certaine mesure, c'était à prévoir étant donné le nombre de partenaires qui participent à l'IICPC et leurs divers rôles et mandats. Toutefois, la cohérence et l'uniformité des données de rendement sont une caractéristique nécessaire pour toute opération intégrée. On doit prendre des mesures pour améliorer la surveillance du rendement de l'Initiative au moyen de mesures cohérentes du rendement.

6. Recommandations

Trois recommandations ressortent des constatations faites à l'issue de l'évaluation 2010-2011 de l'IICPC.

On recommande que sous la direction de Sécurité publique Canada, le Comité consultatif de l'Initiative (avec l'approbation du Comité supérieur de la régie de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité) :

  1. examine la théorie et la conception de l'Initiative, y compris ses objectifs et son modèle logique, en se basant sur les changements internes et externes présentés à la section 4.1.1.1 de la présente évaluation (d'ici le 31 mars 2012).
  2. élabore une stratégie quinquennale détaillée, comprenant un plan d'activités et de communication, qui envisagerait aussi les principales difficultés ayant trait aux relations entre les partenaires, au financement, aux méthodes de surveillance et d'établissement de rapports, et qui tiendrait compte des modifications apportées à la théorie et à la conception de l'Initiative.
     
    De plus, on recommande que :
  3. la Gendarmerie royale du Canada continue de déployer les efforts nécessaires pour résoudre les difficultés actuelles et à venir en matière de recrutement, de maintien en poste et de formation liées à l'Initiative.

7. Réponse et plan d'action de la gestion

Les administrateurs généraux des organisations partenaires de l'Initiative ont examiné et approuvé le présent rapport d'évaluation. Les organisations partenaires directement touchées par les recommandations découlant du rapport d'évaluation ont fourni des plans d'action de la gestion et ont eu l'occasion d'émettre des commentaires sur le présent rapport et sur leur participation à l'évaluation de l'Initiative.

Tous les partenaires de l'Initiative approuvent les recommandations du rapport, appuient la réponse et les plans d'action de la gestion et s'engagent à collaborer en vue de mettre en œuvre ces plans. Sous la direction du Comité supérieur de la régie de l'Initiative et par l'entremise de leurs représentants siégeant au Comité consultatif de l'Initiative, les partenaires s'assureront d'effectuer un examen périodique des objectifs, des résultats et des attentes de l'Initiative, d'examiner la théorie et la conception de l'Initiative, notamment son modèle logique, en fonction des changements internes et externes, et d'élaborer une stratégie quinquennale comprenant un plan d'activités et de communication.

De façon plus détaillée :

Agence des services frontaliers du Canada

L'ASFC accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. L'ASFC est en accord avec les principales constatations de ce rapport et convient que les objectifs sous-jacents de l'Initiative restent pertinents pour ce qui est de répondre aux engagements du Canada sur le plan national et international en matière de lutte contre le crime organisé et le terrorisme. Pour être efficace, l'Initiative doit adopter un cadre dynamique dans lequel les tactiques employées par le crime organisé - et l'intervention du gouvernement face à ces tactiques - sont en constante évolution. L'Agence collaborera avec les partenaires de l'Initiative à l'examen de la théorie et de la conception de l'Initiative, ainsi qu'à l'élaboration d'une stratégie détaillée visant à faire progresser l'Initiative.

Agence du revenu du Canada

L'ARC accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. L'Agence approuve le plan d'action de la gestion proposé visant le Comité consultatif. L'Agence appuiera la mise en œuvre des recommandations en siégeant de façon permanente au Comité supérieur de la régie de l'Initiative et au Comité consultatif de l'Initiative.

En ce qui concerne les données de rendement du Programme spécial d'exécution de l'ARC, à compter de 2011, l'Agence contrôlera les impôts fédéraux recouvrés et communiquera cette information aux partenaires de l'Initiative.

Service des poursuites pénales du Canada

Le SPPC accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. Le SPPC appuiera la mise en œuvre des recommandations en siégeant de façon permanente au Comité supérieur de la régie de l'Initiative et au Comité consultatif de l'Initiative.

De plus, le SPPC collaborera avec la GRC afin de renouveler le protocole d'entente de 1997 établi entre les deux organismes et de clarifier leurs responsabilités et rôles respectifs dans le cadre de l'Initiative, en tenant compte des changements internes et externes qui ont été mis en évidence par l'évaluation.

Sécurité publique Canada

SP accepte et appuie pleinement la présente évaluation et ses recommandations. Dans le cadre de l'engagement continu de SP à l'égard de l'Initiative, le Ministère continuera à collaborer avec ses partenaires fédéraux en vue de renforcer l'Initiative.

  1. SP collaborera avec le Comité consultatif de l'Initiative et le Comité supérieur de la régie de l'Initiative en vue d'examiner la théorie et la conception de l'Initiative, y compris ses objectifs et son modèle logique, en se fondant sur les changements internes et externes (d'ici le 31 mars 2012).
  2. SP collaborera avec le Comité consultatif de l'Initiative et le Comité supérieur de la régie de l'Initiative en vue d'élaborer une stratégie globale quinquennale comprenant un plan d'activités et de communication, qui tiendrait compte des principaux enjeux liés aux relations entre les partenaires, au financement, à la surveillance et à l'établissement de rapports, ainsi que des modifications apportées à la théorie et à la conception de l'Initiative.

Travaux publics et Services gouvernementaux Canada - Groupe de gestion juricomptable

Le GGJ de TPSGC accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. Le GGJ de TPSGC appuiera la mise en œuvre du plan d'action de la gestion qui sera approuvé par le comité de la régie de l'Initiative concerné.

Gendarmerie royale du Canada

La GRC accepte et appuie la présente évaluation et ses recommandations. L'organisme continuera de participer activement au Comité consultatif de l'Initiative et au Comité supérieur de la régie de l'Initiative.

La GRC continuera de se pencher sur les questions de recrutement, de maintien en poste et de formation. Elle continuera d'apporter des modules de formation en ligne dans le but de compléter le premier module déployé en janvier 2011 et d'offrir une formation aux effectifs et partenaires de l'Initiative par l'intermédiaire d'un expert en la matière contractuel, spécialement affecté à cette initiative. En ce qui concerne les données et statistiques de rendement, la GRC surveillera la mise en œuvre du système amélioré d'établissement de rapports instauré en janvier 2010, de façon à assurer l'exactitude d'établissement de rapports des activités d'enquête.

Annexe A : Bibliographie

Analyse bibliographique

Analyse documentaire

Revue de presse

Revue de la législation

Revue des bases de données (données fournies par les partenaires de l'IICPC)

Revue des sites Web

Annexe B : Inventaire de l'évaluation précédente de l'IICPC

Examen du Programme des produits de la criminalité : rapport national (2005-2007), Sous-direction des produits de la criminalité, Gendarmerie royale du Canada, 2009 (disponible en version papier ou électronique)
Cet examen fait état des résultats nationaux dans chacune des catégories suivantes : activités, ressources humaines, partenariats et gestion financière. La rétroaction des participants à la réunion de planification des activités (RPA) de mars 2009 et les recommandations concernant les principaux résultats de l'examen sont comprises dans le rapport.
Third Mutual Evaluation on Anti-Money Laundering and Combating the Financing of Terrorism, Groupe d'action financière, février 2008 (disponible en version papier ou électronique [en anglais seulement])
L'évaluation mutuelle résume les mesures canadiennes de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en date de juin 2007. Il décrit et analyse ces mesures et fournit des recommandations sur la façon d'en améliorer certains aspects. Il fait aussi état du niveau d'observation par le Canada des 40 Recommandations et des 9 Recommandations spéciales du Groupe d'action financière. L'équipe d'évaluation s'est appuyée sur les lois, les règlements et les autres documents que le Canada lui a fournis ainsi que sur les renseignements qu'elle a recueillis pendant son séjour au pays, du 19 au 30 mars.
Évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité pour les exercices 2001 à 2004, Conseils et Vérification Canada, février 2005 (disponible en version papier ou électronique)
L'évaluation se penche sur le travail des unités mixtes des produits de la criminalité et sur les activités connexes liées aux poursuites, ainsi que sur l'incidence des activités et des réalisations de ces unités, les avantages possibles pour les intervenants, la perturbation, le démantèlement, la répression et la neutralisation des groupes du crime organisé, la conception, la mise en œuvre et l'efficacité de l'Initiative et la nécessité de celle-ci.
Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité : 1996-1997 à 2002-2003, Évaluation complète par Conseils et Vérification Canada, mars 2003 (disponible en version papier ou électronique).
Le document examine la pertinence de l'IICPC ainsi que sa conception, ses réussites, sa mise en œuvre, sa rentabilité, sa gouvernance, ses systèmes de soutien, l'affectation de ses ressources, son mécanisme de financement et son contrôle financier.

Toward Effective Horizontal Management, rapport d'évaluation de l'IICPC, quatrième et cinquième années (1999-2000 et 2000-2001), Conseils et Vérification Canada, février 2002 (disponible en version papier seulement)
Le rapport explore le bien-fondé de l'IICPC, l'orientation du programme, de sa gouvernance et de sa gestion, ses objectifs, son financement et sa gestion financière, ainsi que son efficacité et son efficience.



Évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité, quatrième année (1999-2000), Solliciteur général du Canada, juin 2001 (disponible en version papier ou électronique).
Le rapport d'évaluation s'appuie sur les conclusions de l'évaluation précédente. Il contient les résultats cumulatifs des enquêtes réalisées par les unités mixtes des produits de la criminalité et des rapports sur les mesures adoptées en réponse aux recommandations précédentes.
Poursuites en matière de produits de la criminalité, gestion des dossiers et déjudiciarisation, document d'évaluation, ministère de la Justice Canada, Division de l'évaluation, Section de l'intégration et de la coordination des politiques, septembre 2000 (disponible en version papier seulement)
Le document évalue les réalisations ministérielles de manière quantitative, notamment l'efficience et l'efficacité des poursuites liées aux produits de la criminalité, la déjudiciarisation des dossiers et la gestion des ressources.





Évaluation de la gestion des biens saisis de 1999, Vérification et examen, TPSGC, le 7 mars 2000 (disponible en version papier seulement).
Le document examine la rentabilité des services de gestion et d'élimination des biens de la Direction de la gestion des biens saisis (TPSGC-DGBS). Elle se penche exclusivement sur les activités de la Direction et sur les politiques, les pratiques et les systèmes mis en place pour la soutenir.
Évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité, troisième année (1998-1999), Solliciteur général du Canada, mars 2000 (disponible en version papier seulement).
Le rapport s'appuie sur les conclusions de l'évaluation de l'IICPC de la deuxième année. Il contient les résultats cumulatifs des enquêtes réalisées par les unités mixtes des produits de la criminalité et des rapports sur les mesures adoptées en réponse aux recommandations de l'année précédente. Il examine l'efficacité du modèle de fonctionnement des unités, leurs domaines d'enquête, leur incidence sur le crime organisé et sur les collectivités ainsi que leur efficacité sur le plan financier. Le Solliciteur général a confié au cabinet Grant Thornton la tâche de recueillir et d'analyser les données nécessaires à l'évaluation.
Évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité, deuxième année (1997-1998), Solliciteur général du Canada, janvier 1999 (disponible en version papier seulement).
Le rapport examine le fonctionnement des unités mixtes des produits de la criminalité, notamment leur efficacité sur le plan financier, l'efficacité de leur modèle de fonctionnement, leur incidence sur le crime organisé et sur les collectivités ainsi que leurs domaines d'enquête.

Annexe C : Matrice des questions d'évaluation

Questions fondamentales Questions d'évaluation Indicateurs Examen de documents et de dossiers Examen et analyse des bases de données Études de cas Entrevues - Repré-
sentants clés
Entrevue de groupe Spécia-
lisés
Relevance issues
Question 1
 
Besoin continu du programme
1.1 L'IICPC continue-t-elle de répondre à un besoin? 1.1.1 Données montrant que le contexte de l'IICPC a changé X   X X X X
1.1.2 Données montrant que le contexte législatif (fédéral et provincial) a amélioré ou limité le besoin de l'IICPC X   X X   X
1.2 Dans quelle mesure les objectifs de l'IICPC (c'est-à-dire, ciblage des produits et biens illicites) sont-ils pertinents pour la lutte contre les criminels et groupes criminels organisés? 1.2.1 Données montrant que les experts internationaux et nationaux sont d'avis que le fait de cibler les produits de la criminalité et les biens illicites contribuent à la lutte contre les criminels et groupes criminels organisés X     X X X
1.2.2 Données montrant que l'IICPC, par le biais de l'élimination des biens illicites, a réduit la capacité des criminels et groupes criminels organisés, et accru leurs coûts (déstabilisation, démantèlement et neutralisation) X X X X X X
1.2.3 Données montrant que l'IICPC, au moyen de poursuites intentées contre les personnalités du crime, a réduit la capacité des criminels et groupes criminels organisés, et accru leurs coûts (déstabilisation, démantèlement et neutralisation) X X X X X X
1.2.4 Données montrant l'existence d'initiatives internationales ayant apporté des résultats mesurables X     X   X
1.3 Dans quelle mesure la théorie et la conception de l'IICPC sont-elles appropriées pour répondre aux besoins continus? 1.3.1 Données montrant que la théorie et la conception de l'initiative sont appropriées pour répondre aux besoins continus X     X   X
1.3.2 Données montrant que le niveau d'activités/ extrants des partenaires de l'IICPC (financés et non financés) se maintient X X X X    
1.3.3 Données montrant la mesure dans laquelle l'IICPC répond aux besoins des partenaires (financés et non financés) X   X X X  
1.3.4 Mesure dans laquelle la théorie et la conception de l'IICPC ont été changées et, le cas échéant, pourquoi X X X X X  
Question 2
 
Conformité aux priorités du gouvernement
2.1 Dans quelle mesure l'IICPC contribue-t-elle aux priorités du gouvernement en ce qui concerne les criminels et groupes criminels organisés et leurs activités? 2.1.1 Données montrant que l'IICPC et/ou la stratégie tient compte des priorités stratégiques du gouvernement en ce qui concerne les criminels et groupes criminels organisés et leurs activités X     X   X
2.1.2 Données montrant que les objectifs de l'IICPC sont en harmonie avec les priorités stratégiques du gouvernement du Canada en ce qui concerne les criminels et groupes criminels organisés et leurs activités X     X   X
2.1.3 Données montrant que les objectifs de l'IICPC contribuent aux résultats stratégiques des ministères et organismes, partenaires de l'initiative, en ce qui concerne les criminels et groupes criminels organisés et leurs activités X     X X  
2.1.4 Données montrant que l'IICPC contribue aux engagements pris par le Canada sur le plan international dans le cadre de la lutte contre les criminels et groupes criminels organisés et leurs activités X   X X   X
Question 3
 
Harmonisation avec les rôles et responsabilités du gouvernement
3.1 L'IICPC est-elle en harmonie avec les rôles et responsabilités du gouvernement du Canada? 3.1.1 Données montrant que l'IICPC est en harmonie avec les rôles et responsabilités du gouvernement fédéral X     X   X
3.1.2 Données montrant que l'IICPC complémente les résultats d'autres initiatives axées sur la lutte contre les criminels et groupes criminels organisés et leurs activités et contribuent à ces résultats : c'est-à-dire, L'initiative canadienne de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes, initiative de lutte contre la contrebande, la stratégie nationale antidrogue, l'Initiative relative aux mesures de lutte contre le crime organisé, ainsi que d'autres initiatives X X X X X X
3.1.3 Mesure dans laquelle les autres ordres de gouvernement pourraient réussir leur propre initiative (IICPC) X     X   X
Performance issues
Question 4
 
Réalisation des résultats escomptés
4.1 Dans quelle mesure les résultats escomptés de l'IICPC ont-ils été réalisés? 4.1.1 Mesure dans laquelle l'IICPC a réalisé les résultats escomptés X X X X X X
4.1.2 Mesure dans laquelle les extrants de l'initiative ont contribué à la réalisation des résultats X X X X X X
4.1.3 Mesure dans laquelle l'IICPC a respecté les engagements ou réalisé les résultats escomptés en ce qui concerne la déstabilisation, le démantèlement et la neutralisation des criminels et groupes criminels organisés en ciblant les biens infractionnels X X X X X X
4.1.4 Données montrant que l'élimination des biens s'est traduite par une hausse des coûts de fonctionnement pour les criminels et groupes criminels organisés, et a réduit leur capacité de fonctionnement X X X X X X
4.1.5 Données montrant que l'IICPC a contribué à la formation d'un cadre hostile pour les criminels et groupes criminels organisés (p. ex. saisies, confiscations, poursuites, etc.) et a été efficace dans le soutien apporté aux autres initiatives visant la déstabilisation, le démantèlement et la neutralisation des criminels et groupes criminels organisés X X X X X X
4.1.6 Tendance observée au fil du temps, concernant : taux de criminalité, valeur des biens bloqués et des biens saisis, redressements d'impôts, impôts perçus, nombre d'ordonnances de confiscation, valeur marchande des biens et/ou des mouvements d'espèces et d'effets confisqués et nombre de poursuites (au civil et au pénal) X X   X    
4.2 Dans quelle mesure l'IICPC est-elle organisée de façon à atteindre ses objectifs? 4.2.1 Données montrant la mesure dans laquelle les rôles des partenaires financés et non financés sont appropriés et requis pour réaliser les objectifs de l'IICPC X X X X    
4.2.2 Données montrant la mesure dans laquelle il existe des chevauchements ou des écarts entre les partenaires de l'IICPC X X   X X  
4.2.3 Opinion concernant l'inclusion officielle d'autres partenaires dans l'IICPC (c'est-à-dire, CANAFE et autres organismes) X     X X  
4.2.4 Données montrant que les partenaires financés et non financés comprennent leurs rôles et responsabilités respectifs au sein de l'IICPC X     X X  
4.2.5 Données et opinion concernant la maximisation de l'utilisation des ressources du Groupe de gestion juricomptable (GGJ-TPSGC) (recommandation de l'évaluation précédente) X X X X X  
4.2.6 Données montrant que les rôles et responsabilités du personnel du GGJ-TPSGC et de l'ARC ont été clarifiés et respectés (recommandation de l'évaluation précédente) X     X X  
4.3 Quels ont été les défis, le cas échéant, rencontrés par l'IICPC et comment y a-t-on fait face ou les a-t-on surmontés? 4.3.1 Description des défis rencontrés par l'IICPC, le cas échéant, et comment on y a fait face ou on les a surmontés X     X X  
4.3.2 Opinion concernant le maintien, dans le cadre actuel, de l'IICPC en tant qu'initiative autonome, son intégration à une autre initiative (c'est-à-dire, recyclage de l'argent) ou sa dissolution X   X X X X
4.4 Les pratiques, systèmes et mécanismes permettant d'assurer une surveillance adéquate du rendement et des extrants/ résultats, ont-ils été mis en place? 4.4.1 Données montrant la mesure dans laquelle on a mis en place des systèmes de surveillance qui permettent une mesure et une surveillance adéquates - globalement et individuellement (par chacun des partenaires financés - dans leur propre domaine) de l'efficacité de l'initiative et de ses résultats   X   X X  
4.4.2 Données montrant que la GRC a élaboré et mis en œuvre une nouvelle méthode d'imputabilité pour l'évaluation du rendement (recommandation de l'évaluation précédente) X X   X    
4.4.3 Données montrant que l'analyse des données et les rapports ont été utilisés par les divers partenaires X X   X X  
4.5 A-t-on mis sur pied un réseau efficace? 4.5.1 Données montrant que la collaboration et l'échange de renseignements entre les partenaires a été maximisé de façon à améliorer les résultats de l'IICPC X   X X X  
4.5.2 Données montrant qu'un réseau national a été mis sur pied et fonctionne, permettant la collaboration, l'échange d'information, les saisies et les poursuites des criminels et groupes criminels organisés X   X X   X
4.5.3 Données montrant qu'un réseau international a été mis sur pied ou est en cours d'utilisation et fonctionne, permettant la collaboration, l'échange d'information, les saisies et les poursuites des criminels et groupes criminels organisés X   X X   X
4.6 Les communications au public ont-elles été intégrées dans la stratégie de l'IICPC de manière à améliorer la compréhension des activités, questions et outils d'enquête relatifs aux produits de la criminalité et au blanchiment de fonds 4.6.1 Données montrant qu'au sein de l'IICPC, il existe un plan de communication visant à contribuer à la réalisation des résultats X     X    
4.6.2 Étendue et nature des activités de sensibilisation du public effectuées par les partenaires de l'IICPC X     X    
4.6.3 Mesure dans laquelle le public cherche à s'informer sur l'IICPC en général X     X    
4.7 L'initiative a-t-elle eu des répercussions inattendues (positives ou négatives)? 4.7.1 Description de tout impact inattendu, positif ou négatif X X X X X  
Question 5
 
Démonstration d'efficience et d'économie
5.1 Le budget de l'IICPC est-il alloué de manière à maximiser les résultats? 5.1.1 Mesure dans laquelle les exigences (pertinentes) placées sur les unités de l'IICPC peuvent être respectées dans les limites des ressources financières et effectifs actuels X X X X X  
5.1.2 Description des ressources (ETP, financement du programme et des opérations) attribuées à l'IICPC entre 2005 et 2010, ainsi que les ressources (non financées) des ministères/ partenaires contribuant à la réalisation des objectifs X X X X    
5.1.3 Données montrant que l'investissement en ressources humaines (organisation des RH, gestion des RH, ETP, formation, etc.) a été maximisé et contribue à la réalisation des résultats X X   X X  
5.1.4 Données montrant que les fonds utilisés par chacun des partenaires financés ont été utilisés aux fins prévues X X   X X  
5.1.5 Données montrant que les partenaires ont la capacité de contribuer aux activités prévues de l'IICPC dans les limites de leur budget existant X     X X  
5.1.6 Données montrant d'autres méthodes de réalisation des objectifs de l'IICPC à un moindre coût et avec une plus grande efficacité que la méthode actuelle, et description de ces méthodes, ainsi que les opinions sur la question X X   X X  
5.1.7 Tendance au fil du temps (2005-2010) concernant le nombre d'enquêtes, de saisies, de confiscations, d'accusations, découlant de l'IICPC X X X X    
5.2 L'Initiative a-t-elle réussi à établir des unités stables et efficaces?   X X   X X  
5.2.2 Données montrant que la formation du personnel a été effectuée et qu'elle a maximisé la compréhension des problèmes, la bonne collaboration entre partenaires et les résultats finals       X X  

Notes

  1. 1

    Service canadien de renseignements criminels. Rapport sur le crime organisé, 2009, p.17

  2. 2

    Site Web du centre nathanson : http://www.yorku.ca/nathanson/default.htm.

  3. 3

    Code criminel. Article 462.3

  4. 4

    Sécurité publique Canada. Évaluation de l'évaluabilité - Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité, 2010, p.7-8.

  5. 5

    Gendarmerie royale du Canada. Proceeds of Crime Program Review: National Report 2005-2007, 2009, p.31.

  6. 6

    Gendarmerie royale du Canada.[*]

  7. 7

    Ministère du Procureur général. La confiscation de biens au civil en Ontario - 2007.

  8. 8

    Sécurité publique Canada. Plan d'activités de l'IICPC de 2006, 2006, p.7.

  9. 9

    Le terme « partenaires internes » désigne les partenaires qui sont co-implantés dans les bureaux de l'IICPC. Certains partenaires ne sont plus co-implantés dans certains bureaux de l'IICPC (p. ex. ASFC, ARC, SPPC), mais font encore partie de l'Initiative.

  10. 10

    Les avocats du SPPC qui intentent des poursuites concernant des produits de la criminalité ne sont pas situés dans les locaux des unités en raison de la séparation des fonctions de consultation et de litige.

  11. 11

    Voir l'annexe C pour la matrice complète des questions d'évaluation.

  12. 12

    Les unités de Fredericton, de Toronto et de Vancouver ont été réimplantées de façon respective à Moncton, à Newmarket et à Surrey.

  13. 13

    service canadien de renseignements criminels. Rapport sur le crime organisé, 2009, p.17

  14. 14

    sécurité publique canada. Ensemble contre le crime organisé - Rapport public concernant les mesures prises dans le cadre du Programme national de lutte contre le crime organisé, 2006, p. 1.

  15. 15

    U.S. Department of the Treasury. Treasury Forfeiture Fund : 2000-2005 Srategic Plan, 2005, p.i.

  16. 16

    Lyman, michael B. et Porter, Gary W. Organized Crime, 1997, p.419

  17. 17

    Consulting and Audit Canada. Evaluation of the IICPC Initiative for Fiscal Years 2001-2004, 2005

  18. 18

    Groupe d'action financière. An introduction to the FATF and its work, 2010, p.3

  19. 19

    Beare, Margaret E. & Schneider, Stephen. Money Laundering in Canada: Chasing Dirty and Dangerous Dollars, 2007, p.159-160.

  20. 20

    Entrevue avec des représentants clés/entrevue de groupe.

  21. 21

    Idem.

  22. 22

    Groupe d'action financière. Report on Observance on Standards and Codes - Canada. FATF Recommendations for Anti-Money Laundering and Combating the Financing of Terrorism, 2008.

  23. 23

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe

  24. 24

    Idem.

  25. 25

    Gendarmerie royale du Canada. Proceeds of Crime Program Review: National Report 2005-2007, 2009, p.31.

  26. 26

    Entrevue avec les représentants clés/entrevue de groupe

  27. 27

    Idem.

  28. 28

    C ode c rimin e l, paragraphe 490.1

  29. 29

    Entrevue avec les représentants clés/entrevue de groupe

  30. 30

    Idem.

  31. 31

    Idem.

  32. 32

    Idem.

  33. 33

    Idem.

  34. 34

    Idem.

  35. 35

    Idem.

  36. 36

    Par exemple, l'unité de l'IICPC de Vancouver a renvoyé des affaires d'une valeur de plus de 16 millions de dollars à la confiscation au civil en Colombie-Britannique.

  37. 37

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe

  38. 38

    Beare, Margaret E. et Schneider, Stephen. Money Laundering in Canada: Chasing Dirty and Dangerous Dollars, 2007, p.148.

  39. 39

    Idem.

  40. 40

    Entrevue avec les représentants clés/entrevue de groupe.

  41. 41

    Ministère de la Justice Canada. Ministers Nicholson and Day Pledge to Build on Recent Successes to Combat Organised Crime, Ottawa, 1 juin 2007.

  42. 42

    Loi de 1867 sur l'Amérique du Nord britanniquet, 1867

  43. 43

    publicsafety.gc.ca

  44. 44

    Maintenues : sont maintenues au niveau de saisie 4

  45. 45

    Modifiées : réduites au niveau de saisie 1, 2 ou 3. Les biens saisis ne sont donc plus considérés comme des produits de la criminalité.

  46. 46

    Annulées : rejetées

  47. 47

    Clôtures par voie administrative : appel retiré ou dossier ouvert par erreur

  48. 48

    Entrevues avec les représentants clés/entrevues de groupe

  49. 49

    Idem.

  50. 50

    Idem.

  51. 51

    Idem.

  52. 52

    Idem.

  53. 53

    Idem.

  54. 54

    Idem.

  55. 55

    Idem.

  56. 56

    Cédilot, André & Noël, André. Mafia Inc. : Grandeur et misère du clan sicilien au Québec, 2010.

  57. 57

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  58. 58

    Beare, Margaret E. & Schneider, Stephen. Money Laundering in Canada : Chasing Dirty and Dangerous Dollars, 2007, p.188.

  59. 59

    Entrevue avec les représentants clés /entrevue de groupe.

  60. 60

    Beare, Margaret E. & Schneider, Stephen. Money Laundering in Canada : Chasing Dirty and Dangerous Dollars, 2007, p.188.

  61. 61

    Idem.

  62. 62

    Ministère de la Justice Canada. Projet de loi C-53 - produits de la criminalité, adopté par les deux chambres du Parlement, le 25 novembre 2005.

  63. 63

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  64. 64

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  65. 65

    Idem.

  66. 66

    Idem.

  67. 67

    Conseils et Vérification Canada. Évaluation de l'IICPC pour les années financières de 2001-2004, 2005, p.34

  68. 68

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  69. 69

    Groupe d'action financière. Troisième évaluation mutuelle du Canada sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement d'activités terroristes, 2008.

  70. 70

    http://www.egmontgroup.org

  71. 71

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  72. 72

    Idem.

  73. 73

    Idem.

  74. 74

    Idem.

  75. 75

    Idem.

  76. 76

    Idem.

  77. 77

    Idem.

  78. 78

    Idem.

  79. 79

    Idem.

  80. 80

    Loi de l'impôt sur le revenu, 1985, c.1, 241.3.a

  81. 81

    Loi sur les douanes, 1985, c.1, 107,4.c

  82. 82

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  83. 83

    Idem.

  84. 84

    Gendarmerie royale du Canada. Sous-direction des produits de la criminalité : www.rcmp-grc.gc.ca/poc-pdc/index-fra.htm.

  85. 85

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  86. 86

    Capra International, Évaluation décennale du Régime canadien de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, 2010, p.40.

  87. 87

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  88. 88

    Idem.

  89. 89

    http://www.cyberpresse.ca/dossiers/operation-colisee/

  90. 90

    Cédilot, André & Noël, André. Mafia Inc. : Grandeur et misère du clan sicilien au Québec, 2010.

  91. 91

    Beare, Margaret E. & Schneider, Stephen. Money Laundering in Canada : Chasing Dirty and Dangerous Dollars, 2007, p.188.

  92. 92

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  93. 93

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  94. 94

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  95. 95

    Idem.

  96. 96

    Idem.

  97. 97

    Idem.

  98. 98

    Idem.

  99. 99

    Beare, Margaret E. & Schneider, Stephen. Money Laundering in Canada : Chasing Dirty and Dangerous Dollars, 2007, p.188.

  100. 100

    Idem.

  101. 101

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  102. 102

    Idem

  103. 103

    Idem.

  104. 104

    Travaux Publics et Services Gouvernementaux Canada - Groupe de Gestion Juricomptable. Recueil de données en soutien à l'évaluation de l'Initiative intégrée de contrôle des produits de la criminalité, 2010.

  105. 105

    Entrevue avec les représentants clés / entrevue de groupe.

  106. 106

    Idem.

  107. 107

    Idem.

  108. 108

    Idem.

  109. 109

    Idem.

  110. 110

    Idem.

  111. 111

    Idem

  112. 112

    Idem.

  113. 113

    Idem.

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