Programme Velocity Adventure
Prévention du crime en action - PCA-26
Stratégie nationale antidrogue
Velocity Adventure (Velocity) est un programme d'aventure s'adressant aux jeunes qui ont déjà pris part à des activités criminelles ou qui risquent de s'impliquer dans des activités criminelles. Les principaux facteurs de risque liés aux jeunes sur lesquels le projet se concentre sont les suivants: le comportement agressif et antisocial précoce, la consommation précoce d'alcool et de drogues, et le faible attachement à l'école. Le projet est soutenu par Sécurité publique Canada, et le Fonds d'action en prévention du crime du Centre national de prévention du crime, et est administré par le Community Youth Network (CYN) à St. John's (Terre-Neuve). Le projet pilote, lancé en mars 2009, se poursuivra jusqu'en août 2012.
À St. John's, le nombre de vols qualifiés commis par des jeunes ayant été signalés a plus que doublé de 2002 à 2007Footnote 1. Au cours de cette période, la fréquence de certains actes criminels (p. ex. les vols de véhicules motorisés) a considérablement diminué, mais il semble que les jeunes ont tendance à se tourner vers des activités criminelles plus gravesFootnote 2. Il arrive souvent que ces crimes soient commis par des jeunes ayant besoin d'argent pour financer leur dépendance. D'après le personnel du CYN, les jeunes reconnaissent eux-mêmes que, quand ils ont besoin de se procurer de l'argent pour financer leur toxicomanie, peu de choix s'offrent à eux, et qu'ils sont donc hautement susceptibles de s'en remettre à la criminalité.
En juin 2006, le CYN a participé à des consultations communautaires avec d'autres organismes des secteurs de la justice, du logement, de la toxicomanie, des loisirs et de la santé. L'une des préoccupations communes ayant été mises en évidence concernait le fait de veiller à ce que les jeunes continuent de participer aux programmes une fois qu'ils ont dépassé l'âge de 13 ans. Il a été convenu que les programmes offerts aux jeunes de plus de 13 ans n'étaient pas attrayants pour ces derniers ou ne suscitaient pas leur intérêt, et qu'ils ne recevaient donc pas le soutien dont ils ont besoin pour venir à bout de leurs dépendances et de leurs comportements délinquants. Le programme d'aventure de Velocity a été élaboré afin d'offrir aux jeunes présentant une dépendance et risquant de sombrer dans la criminalité divers types d'occasions de prendre part à des activités.
Velocity aide les jeunes à diminuer leur consommation de drogues et d'alcool, à acquérir et à mettre en pratique des compétences prosociales, à renforcer leurs liens au sein de la collectivité et à participer davantage aux activités d'apprentissage et scolaires.
La toxicomanie ou la consommation d'alcool et de drogues constitue l'un des principaux facteurs de risque pris en charge par Velocity. C'est pourquoi il a été estimé que le programme contribuait à la Stratégie nationale antidrogue (SNA). La SNA est exécutée par plusieurs ministères fédéraux dans le but de diminuer l'offre et la demande de drogues illicites, et de combattre la criminalité qui leur est associée. L'approche de la SNA est de rendre les collectivités plus sûres et plus saines au moyen de mesures dans trois secteurs prioritaires, à savoir la prévention de la consommation de drogues illicites, le traitement de la dépendance aux drogues illicites et la lutte contre la production et la distribution de drogues illicites. Le Centre national de prévention du crime de Sécurité publique Canada contribue à l'accroissement des connaissances concernant les mesures efficaces de prévention du comportement criminel lié à la dépendance.
Les données scientifiques
Le projet s'appuie sur des données scientifiques découlant de modèles et de pratiques efficaces ayant trait à des activités d'aventure extérieures structurées, au mentorat et à la formation en matière de préparation à la vie quotidienne.
Activités d'aventure structurées
Par « activités d'aventure structurées », cela inclut une série d'activités extérieures physiquement exigeantes conçues pour prévenir ou atténuer le comportement délinquant et la récidive chez les participantsFootnote 3. De telles activités sont destinées à réduire la délinquance des participants en leur offrant des occasions d'apprentissage par l'expérience mettant l'accent sur l'apprentissage par la pratique et favorisant les occasions de croissance personnelleFootnote 4. En règle générale, les activités physiques proposées sont mal connues des participants et exigeantes pour eux, en plus de les placer dans des situations posant de multiples difficultés, dont les conséquences sont claires et à l'égard desquelles la possibilité d'échec est élevée. Lorsqu'ils viennent à bout d'une activité difficile, les participants font l'expérience d'un sentiment de réussite et d'accomplissement, laquelle se traduit par une attitude positive, des changements de comportement et une intériorisation accrue du sentiment de maîtrise de soiFootnote 5. La plupart des activités se déroulent en groupe, et exigent coopération et communication. Durant les activités, les jeunes participants acquièrent des compétences prosociales et interpersonnelles grâce à une interaction positive et coopérative avec les chefs d'équipe et leurs pairsFootnote 6. En principe, les jeunes devraient utiliser ces nouvelles compétences dans le cadre de leur vie quotidienne, ce qui leur permettrait de prendre des décisions plus éclairées, et ainsi de diminuer la probabilité qu'ils récidivent. En outre, les jeunes qui participent à des activités supervisées officielles sont moins portés que les autres à adopter des comportements déviantsFootnote 7.
La population cible des programmes d'activités d'aventure structurées peut varier d'un endroit à l'autre. Une étude concernant les programmes de thérapie en milieu sauvageFootnote 8 a révélé que les participants à ce type de programme étaient âgés de 11 à 17 ans, même si la vaste majorité d'entre eux étaient des adolescents plus âgés. En outre, la recherche indique que le recours à des programmes d'aventure en vue de réduire la consommation de drogues et d'améliorer le comportement est appropriéFootnote 9. Plus précisément, la thérapie axée sur l'aventure est efficace auprès des délinquants, ceux qui présentent une dépendance et ceux qui n'en présentent pas, car ces populations semblent bien réagir à des programmes plus structurés.
Dans la méta-analyseFootnote 10 qu'ils ont menée de plusieurs études portant sur des programmes en milieu sauvage, Wilson et Lipsey ont observé que, en moyenne, le taux de récidive des participants à ce type de programme était de 8 % inférieur à celui des participants du groupe témoin.
Préparation à la vie quotidienne
La préparation à la vie quotidienne vise à prévenir les comportements problématiques en préparant les jeunes à affronter les défis de l'adolescence par une suite d'activités et d'expériences structurées et progressives les aidant à acquérir de solides compétences sociales, émotionnelles, éthiques, physiques et cognitives. De plus, dans le cadre de cette démarche « axée sur les qualités », il est considéré que les jeunes possèdent déjà des ressources, et le but est ainsi de les amener à mettre leurs forces et leurs capacités au service de leur collectivité. Cette démarche met l'accent sur l'acquisition de compétences, d'attitudes et de comportements adéquats, lesquels servent de rempart contre le comportement délinquantFootnote 11.
La formation en préparation à la vie quotidienne comporte habituellement des ateliers structurés portant sur des questions comme la maîtrise de soi et les compétences sociales générales. Ces ateliers permettent aux participants d'examiner leur perception de soi, de prendre conscience des compétences qu'ils possèdent, de se fixer des objectifs pour l'avenir, de suivre l'évolution de leurs progrès, d'affronter des défis personnels, d'analyser des situations problématiques et d'apprendre comment y réagir. Les participants apprennent aussi comment surmonter la timidité, acquérir des aptitudes en communication, accroître leur confiance en soi et prendre conscience du fait que la passivité ou l'agressivité ne sont pas les deux seules solutions permettant de venir à bout d'une situation problématique.
Durant cette formation, les jeunes se voient offrir des occasions d'améliorer leur aptitude émotionnelle, leur maîtrise de soi, leur aptitude sociale, leurs relations positives avec leurs pairs et leurs compétences en matière de résolution de problèmes interpersonnels. Lorsqu'elles sont renforcées, ces compétences contribuent à fournir aux jeunes les ressources requises pour prévenir ou réduire les problèmes comportementaux et émotionnels. En apprenant comment agir et réagir efficacement à des situations de tous les jours, les jeunes accroissent leur capacité de déceler les problèmes, de les nommer, de s'exprimer à leur égard et d'agir pour les régler avec succès. Les recherches montrent que les adolescents présentant un niveau de compétence élevé à ces égards sont moins susceptibles que les autres de consommer des drogues et de l'alcool ou d'adopter des comportements à risque élevé, notamment l'utilisation d'armes, vu qu'ils possèdent les aptitudes requises pour affronter et régler les problèmes dans diverses situations épineuses. Le renforcement de ces compétences se désigne souvent sous l'appellation de « renforcement de la résilience »Footnote 12.
Mentorat
Le mentorat est un processus qui met l'accent sur les relations en vue d'enseigner, de motiver ou d'instaurer un changement dans les comportements ou les attitudes. S'il est bien mené, le mentorat peut se révéler une stratégie utile auprès d'un jeune exposé à de multiples facteurs de risque de délinquance, comme l'absence de modèles de comportement positifs, le manque d'activités communautaires ou parascolaires, et le mauvais rendement scolaire. L'approche part du principe selon lequel la création de liens prosociaux, l'engagement à l'égard de buts socialement acceptables et la participation à des activités conventionnelles feront que le jeune aura moins tendance à se tourner vers la délinquance, vu qu'il aura davantage à perdre s'il doit assumer les conséquences de sa criminalité.
Participants au programme
Velocity cible les jeunes garçons et filles âgés de 13 à 18 ans qui consomment de l'alcool ou de la drogue et qui présentent un risque de commettre des actes criminels et de récidiver. Le programme Velocity, administré par le CYN, sera offert à 90 jeunes sur une période de 36 mois (chaque intervention étant d'une durée de 12 mois). Il y aura trois périodes de recrutement par année (une pour chaque groupe prioritaire), et de 10 à 12 jeunes par groupe d'âge seront admis durant chacune de ces périodes.
Volets du programme
Le programme Velocity Adventure, d'une durée de 12 mois, comporte trois volets principaux, à savoir des séances de promotion du travail d'équipe, un camp d'aventure d'une durée de sept jours et le processus participation-connexion-changement.
- Processus de promotion du travail d'équipe - Les jeunes participent d'abord au processus de promotion du travail d'équipe, au cours duquel ils prennent part à deux activités de jour distinctes, par exemple du kayak de mer et de l'escalade sur une paroi rocheuse, et à des séances d'information de groupe. Le but de ces séances est d'aider les participants à se sentir à l'aise au sein de leur groupe ou de leur équipe, à créer des liens avec le personnel et à comprendre les attentes du programme. En outre, les jeunes assistent à trois séances de groupe avant de participer à une activité de camping, afin d'apprendre les règles du camp et de fixer les normes du groupe en ce qui a trait au comportement, à la consommation de drogues, à la sécurité et à d'autres questions connexes. La tenue de séances de promotion du travail d'équipe favorise également le travail en groupe, le respect et les relations positives entre pairs.
- Camp d'aventure de sept jours - Les jeunes participent à un camp d'aventure de sept jours dans la région de Gros Morne/Corner Brook. Le camp d'aventure est axé sur quatre des principaux aspects du programme, à savoir la préparation à la vie quotidienne et l'épanouissement personnel; l'apprentissage par l'expérience au moyen d'activités d'aventure en plein air; les aspects thérapeutiques et holistiques; et enfin, la promotion de la santé et du mieux-être. Durant le camp d'aventure, les participants sortent de leur zone de confort et sont immersés dans un environnement en milieu sauvage leur offrant de nouvelles expériences d'apprentissage. Ce volet du programme contribue lui aussi à l'acquisition des aptitudes requises pour accroître la confiance en soi. Cela dit, l'aspect le plus important tient à ce que les jeunes se voient offrir l'occasion de créer des liens d'amitié, d'avoir du plaisir et d'apprendre à faire des choix sains. À l'issue du camp de sept jours, tous les jeunes et tous les bénévoles subissent une entrevueFootnote 13 visant à demander de formuler des commentaires sur les activités auxquelles ils ont participé et l'expérience globale qu'ils ont vécue durant les activités de promotion du travail d'équipe et de camping.
- Participation-connexion-changement - Durant cette dernière phase, les jeunes continuent de participer à des activités de jour (plongée autonome, cerf-volant de traction, trapèze, etc.). En outre, les jeunes se voient offrir du soutien individualisé qui vise à les aider à composer avec les problèmes auxquels ils font face dans leur vie, à leur faire connaître d'autres services communautaires et à les encourager continuellement à faire des choix sains dans le cadre de leur vie quotidienne. De surcroît, pour aider les jeunes à régler leurs problèmes immédiats, le personnel de Velocity fournit également des services de mentorat et d'encadrement, lesquels comprennent notamment ce qui suit:
- L'organisation de conférences par des intervenants invités (sur des sujets comme la promotion de la santé, le traitement de la dépendance et la résolution de conflits);
- L'offre de formations (p. ex. sur la préparation à la vie quotidienne, les aptitudes en communication ou les compétences professionnelles), de tutorat, de clubs d'aide aux devoirs et d'activités culturelles;
- L'aiguillage des jeunes vers les services communautaires (c.-à-d. le counseling en matière de dépendance, les services de tutorat et les services de santé mentale).
Séances de promotion du travail d'équipe
Durant les deux premiers mois du programme, un processus de promotion du travail d'équipe est mis en œuvre. Dans le cadre de ce processus, les participants doivent notamment assister à trois séances de groupe d'une durée de 2,5 heures, et à deux activités extérieures d'aventure. Les séances de groupe mettent l'accent sur le renforcement des aptitudes à la vie quotidienne, le respect et la création d'un climat de collaboration. Les jeunes apprennent les attentes du programme, reçoivent une formation en compétences générales visant à les préparer à vivre l'expérience du camp d'aventure et nouent des relations avec leurs pairs et les responsables. Deux activités d'aventure ont pour objectif d'amener les jeunes à mettre en pratique les connaissances qu'ils ont acquises durant les séances de groupe. Ces activités mettent les groupes à l'épreuve, et leur fournissent une formation pratique sur la collaboration et le respect mutuel.
Camp d'aventure
Durant le camp d'une durée de sept jours, les jeunes participent à des activités d'aventure conçues pour les amener à se dépasser sur les plans physique, émotionnel et mental. Le camp d'aventure met l'accent sur quatre aspects principaux du programme, à savoir les suivants: la préparation à la vie quotidienne et l'épanouissement personnel; l'apprentissage par expérience au moyen d'activités d'aventure en plein air; les aspects thérapeutiques et holistiques; et enfin, la promotion de la santé et du mieux-être. Vu que la plupart des jeunes participants sont aux prises avec des problèmes de dépendance, une demi-journée est consacrée à la lutte contre la consommation d'alcool et de drogues. Les jeunes sont mis au défi de réfléchir à leur consommation et à l'incidence réelle ou éventuelle de ce problème sur leurs proches ou sur eux-mêmes, et un support est offert pour les aider à trouver des stratégies pratiques et réalistes de diminution de leur consommation d'alcool ou de drogues. Les services de traitement de la dépendance constituent un partenaire clé dans le cadre du projet, et fournissent les professionnels requis pour animer cette partie du camp et assurer le suivi de la mise en œuvre des stratégies élaborées par les jeunes.
Au moyen d'une suite précise d'activités, les jeunes acquièrent des aptitudes élémentaires à la vie quotidienne, d'abord par des activités relativement simples, qui deviennent ensuite graduellement plus intenses et plus complexes. Chaque activité est suivie d'une discussion approfondie, et grâce à une direction habile, les jeunes sont amenés à créer des liens entre les sentiments qu'ils éprouvent et les aptitudes à la vie quotidienne qu'ils sont en train d'acquérir. Les jeunes vivent diverses expériences touchant l'accomplissement, la remise en question, la confiance, la résolution de problèmes, la communication, le travail d'équipe, le soutien, le leadership, le stress sain, le plaisir, l'humour et la réflexion.
Outre le personnel du camp, des animateurs spécialisés et des conférenciers invités participent aux activités. Les compétences et les connaissances particulières de ces intervenants enrichissent l'expérience vécue par les jeunes. Par exemple, le camp accueille des spécialistes en résolution de conflit ainsi que des instructeurs de méditation, de yoga et de canoë-kayak.
Participation-connexion-changement
Lorsqu'ils ont terminé les deux premiers volets du programme (promotion du travail d'équipe et camp d'aventure), les jeunes entreprennent le volet « Participation-connexion-changement ». Dans le cadre de cette phase d'une durée de huit mois, le personnel du programme offre aux jeunes participants du soutien pour les aider à mettre en pratique dans leur vie quotidienne les nouvelles compétences et ressources qu'ils ont acquises. Les mentors du programme communiquent avec chaque participant au moins une fois par mois, et ces derniers participent à au moins cinq activités de jour axées sur l'aventure. Les jeunes sont mis en rapport avec un réseau enrichi de soutien et avec des possibilités en matière de programmes qui visent à les aider à faire face aux situations qui se présentent et à composer avec les problèmes réels auxquels ils se heurtent. Par exemple, si un jeune signale qu'il éprouve des difficultés touchant la consommation ou l'abus d'alcool ou de drogues, le personnel du programme s'emploiera à aiguiller le jeune vers les services appropriés, et lui fournira une orientation et un soutien continus pour s'assurer qu'il dispose de l'aide requise pour s'en sortir.
On estime qu'en accroissant les liens que les jeunes entretiennent avec les services et la disponibilité de ces derniers, et en fournissant aux jeunes un véritable soutien leur permettant d'éliminer les facteurs de risque présents dans leur vie, les jeunes commenceront à prendre des décisions et à faire des choix de vie plus sains, plus sécuritaires et plus positifs. Le volet Participation-connexion-changement aide les jeunes à mettre en pratique les connaissances, les compétences et la maturité qu'ils ont acquises durant les séances de promotion du travail d'équipe et le camp d'aventure dans leurs activités et leurs décisions quotidiennes. Cela contribue à soutenir les changements qu'apportent les jeunes à leur vie.
Pour permettre aux jeunes d'entretenir les relations solides qu'ils ont créées avec leurs pairs et de persévérer dans la poursuite d'activités de loisirs saines, ils seront appelés à participer à des activités de jour bimensuelles. Cette activité renforcera davantage leur sentiment d'appartenance à la collectivité, leurs relations de solidarité avec leurs pairs et leurs contacts avec des modèles de comportement adultes positifs.
Partenaires clés
Les partenaires de l'initiative sont les suivants: l'Eastern Health Corporation, Service Canada, les Health and Community Services, la Ville de St. John's, le YM/YWCA, Provincial Airlines, le Community Youth Network, The Lantern, Sobeys, l'Annie E. Casey Foundation, le Janeway Family Centre, la Force constabulaire royale de Terre-Neuve, les Addictions Services, le Newfoundland and Labrador Sexual Assault Crisis Centre et Printing Place.
Les partenaires communautaires sont indispensables à la réussite du projet Velocity. Voici les principales organisations participant au projet :
- Jill Dreaddy Dance Co.
- Le Centre communautaire MacMorran
- L'Eastern School Board
- Le District School Board
- La Force constabulaire royale de Terre-Neuve
- Les Addictions Services
- Les Services correctionnels
- Le Native Friendship Centre
- Le Wallnuts Climbing Gym
- Stan Cook Sea Kayaking
- Obrien's Boat Tours
- Frontline Paintball
- Acro-Adix
- Holiday Lanes
- Outfitters
- Planned Parenthood
- La Patrouille canadienne de ski
- Waypoints
- Choices for Youth
- Le Centre communautaire de Virginia Park
- La Ville de St. John's
- Le College of the North Atlantic
- Le ministère de la Justice
Conception de l'évaluation
Le CYN mènera une évaluation des processus du programme Velocity, et un évaluateur indépendant procédera à une évaluation de son incidence. L'objectif de l'évaluation consiste à documenter exhaustivement la mise en œuvre et les répercussions du projet de façon à faire ressortir les éléments les plus efficaces du programme sur les plans de la prévention ou de la réduction de la consommation de drogues et d'alcool et du comportement criminel connexe. L'évaluation de l'incidence a commencé en mars 2010, et se terminera en novembre 2013.
La méthode d'évaluation fait appel à un modèle avec groupes témoins non assortis. Les jeunes du groupe expérimental et du groupe témoin seront évalués avant et après le programme, de même qu'un an après la fin du programme. Ce modèle s'appuiera sur d'autres sources de données, par exemple les observations recueillies durant les visites sur place, des sondages menés auprès des parents, du service d'aiguillage et des enseignants, des groupes de consultation avec de jeunes participants, une étude documentaire et des entrevues auprès d'experts clés afin d'accroître la validité des résultats.
Observations relatives à la mise en œuvre
Recrutement des participants
En 2009-2010, le nombre de participants a été moins élevé que prévu à l'origine. Cela est attribuable au fait que les activités de mise en marche du projet (par exemple l'obtention des installations et l'organisation des activités d'aventure et des systèmes de recrutement) ont exigé plus de temps que prévu. Depuis que le programme a été mis en place et que le bouche-à-oreille a fait son œuvre, le recrutement n'est plus un problème. En 2010-2011, 25 organisations ont aiguillé 45 jeunes vers le personnel du programme Velocity. De ce nombre, plus de 30 jeunes ont été reçus en entrevue et ont accepté de participer au programme.
Des documents promotionnels ont été élaborés et des affiches ont été distribuées dans les écoles, dans les centres communautaires et auprès des membres de comités directeurs. Les membres de cinq centres communautaires et de trois écoles ont été rencontrés pour leur expliquer le programme et en faire la promotion. Un courriel contenant des renseignements à propos du programme a été envoyé à tous les conseillers en orientation de St. John's, de même qu'à la liste de diffusion du CYN. Les activités visant à faire la promotion du programme visent juste et se font de façon continue, et des garçons âgés de 13 à 15 ans ont été judicieusement aiguillés vers le programme.
Les membres de la collectivité, les écoles et les familles ont récemment très bien réagi au programme. De nombreux garçons de 13 à 15 ans répondant aux critères d'admissibilité de Velocity ont manifesté leur intérêt, et le programme a noué une relation très positive avec eux. Les rencontres avec les écoles et les groupes communautaires se sont révélées la meilleure méthode de promotion du programme.
Fidélisation des participants
Comme c'est le cas pour de nombreux autres programmes et services ciblant les jeunes, le maintien de la participation et de l'engagement des jeunes représente l'un des principaux défis pour Velocity. Le programme Velocity a été conçu pour des jeunes qui, en règle générale, n'ont pas vraiment l'habitude de participer à des activités de groupe ou à des programmes prosociaux. Bien souvent, ces jeunes ne fréquentent pas l'école et s'engagent peu souvent à participer à des programmes et à respecter des horaires.
Cette inexpérience en matière de respect des engagements se manifeste à divers égards, notamment celui de la ponctualité. Pour pallier ce problème, le personnel de Velocity téléphone souvent aux jeunes pour leur rappeler la tenue des activités, et déploie des efforts supplémentaires pour localiser les jeunes et accroître leur participation. Le personnel a appris que les problèmes et les obstacles imprévisibles, par exemple les comparutions devant un tribunal, les cours d'été et les blessures, entravent souvent la participation. Par conséquent, le personnel travaille fort pour que le programme soit flexible, et collabore avec les jeunes pour les aider à composer avec leurs problèmes personnels de manière qu'ils puissent continuer de participer au programme. Cela contribue à accroître la motivation des jeunes, et à faire diminuer l'abattement qu'ils éprouvent lorsqu'ils ratent les activités de Velocity. Le découragement est souvent le début d'un cycle de désengagement et de retour des habitudes et des comportements négatifs, que connaissent bien les jeunes participants.
Mobilisation des parents
Le personnel du programme fournit fréquemment du soutien aux parents des jeunes participants à Velocity. Par exemple, il les aiguille vers des ateliers sur l'art d'être parent et des séances d'information, et il leur fournit une orientation sur les programmes et les services qui conviennent à leurs enfants. Les parents qui reçoivent de l'appui sont mieux outillés pour aider leurs enfants et favoriser leur participation au programme.
Conciliation des besoins individuels
Comme les activités de groupe constituent un élément important du programme, les participants sont regroupés en fonction de leur âge et de leur sexe. Cependant, le personnel a constaté que la collaboration avec les participants était entravée par des différences que présentaient ces derniers au chapitre de l'origine ethnique, des intérêts, des habitudes et du niveau d'aisance. Le personnel étudie d'autres méthodes de formation des groupes et d'organisation des activités de manière à ce qu'ils tiennent davantage compte des besoins individuels et collectifs.
Transport
La plupart des jeunes participants n'ont pas accès à des transports gratuits et n'ont pas les moyens d'emprunter les transports en commun pour se rendre aux activités quotidiennes du programme. Le programme offre aux participants quelques solutions en matière de transport (voitures de membres du personnel et taxis). En outre, le lieu du camp de sept jours est plus éloigné que prévu, car il a été changé de manière à ce que l'on puisse offrir des activités extérieures convenant mieux aux objectifs du programme. Pour pallier ces difficultés, le commanditaire a été en mesure de noliser un autobus contenant suffisamment de sièges pour transporter tous les participants au camp, et les problèmes du transport quotidien sont gérés par le personnel et grâce aux services subventionnés de transport en commun de St. John's.
Participation à l'évaluation
Le personnel du programme a constaté que certains jeunes et leurs parents refusent de participer à l'évaluation parce qu'ils se méfient de l'étude. Pour pallier cette difficulté, le personnel rappelle fréquemment aux jeunes et à leurs parents que l'étude est importante et confidentielle, et met l'accent sur le fait que l'étude sera avantageuse tant pour eux que pour les futurs participants, puisqu'elle permettra d'améliorer le programme. Le personnel a observé que, lorsqu'il réussit à établir une relation durable et de confiance avec les jeunes, ceux-ci répondent plus honnêtement aux questions, particulièrement celles touchant la délinquance à laquelle ils s'adonnent lorsqu'ils sont seuls ou avec leurs pairs.
Interaction des différents traitements
Le fait que des jeunes du groupe client ou du groupe témoin participent à d'autres programmes de nature semblable à celui de Velocity, en même temps qu'ils participent à ce dernier, pose des difficultés sur le plan de l'évaluation du programme. Pour pallier ce problème, des entrevues auprès du personnel du programme et des jeunes participants seront administrées pour déterminer quels jeunes participent à d'autres programmes, facteur qui sera pris en considération dans l'analyse des données.
Pour obtenir de plus amples renseignements à propos du projet, veuillez communiquer avec:
Community Youth Network, St. John's
12-16 Carter's Hill Place
C. P. 26067
St. John's (NL) A1E 0A5
Tél. : 709-754-0536
Site Web : www.cyn-stjohns.nf.ca
Sécurité publique Canada
Centre national de prévention du crime
Bureau régional de l'Atlantique
21, avenue Mount Hope, bureau 142
Dartmouth (Nouvelle-Écosse) B2Y 4R4
Tél. : 902-426-0012
Sans frais : 1-877-302-6272
Notes
- 1 Force constabulaire royale de Terre-Neuve, 2007.
- 2 Ibid.
- 3 Tarolla, S.M., Eric F. Wagner, J. Rabinowitz et Jonathan G. Tubman. « Understanding and Treating Juvenile Offenders: A Review of Current Knowledge and Future Directions », Aggression and Violent Behavior, vol. 7, no 2 (2002), p. 125-143.
- 4 Roberts, Albert P. « Structured Wilderness Experience: Camping, Environmental, and Other Outdoor Rehabilitation Programs », dans Albert P. Roberts, Juvenile Justice Sourcebook: Past, Present, and Future, New York (N.Y.), Oxford University Press, 2004.
- 5 Wilson, S. J., et M. W. Lipsey. « Wilderness challenge programs for delinquent youth: A meta-analysis of outcome evaluations », Evaluation and Program Planning, no 23 (2000), p. 1-12.
- 6 Tarolla et coll., 2002; Wilson et Lipsey, 2000.
- 7 CNPC, 2008 : YIP.
- 8 Fuentes, Angel I., et Ronald Burns. « Getting Back to Nature: An Examination of Therapeutic Wilderness Programming », Journal for Juvenile Justice and Detention Services, vol. 17, no 1 (2002), p. 21-35.
- 9 Hattie, John., H.W. Marsh, James T. Neill et Garry E. Richards. « Adventure Education and Outward Bound: Out-of-Class Experiences That Make a Lasting Difference », Review of Educational Research, no 67 (1997), p. 43-87.
- 10 Wilson, S. J., et M. W. Lipsey ). « Wilderness challenge programs for delinquent youth: A meta-analysis of outcome evaluations », Evaluation and Program Planning, no 23 (2000), p. 1-12.
- 11 Bazemore et Terry, 1997, cité dans OJJDP, 2008.
- 12 CNPC, 2008 : LRP.
- 13 Ces entrevues sont menées par GGI dans le cadre du processus d'évaluation.
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