Le programme Life Skills Training – LST Prévention du crime en action

Table des matières

Le Centre national de prévention du crime (CNPC) de Sécurité publique Canada acquiert et diffuse des connaissances sur les programmes efficaces de prévention du crime, afin d'aider les décideurs et les praticiens des collectivités de partout au pays à faire le meilleur usage de leurs ressources de prévention du crime. Pour concrétiser ce mandat, le CNPC appuie des projets de prévention du crime fondés sur des données probantes choisis dans les collectivités de l'ensemble du Canada, et cherche à fournir des réponses pratiques à trois questions clés : qu'est-ce qui fonctionne (avec qui et dans quelles circonstances), à quel prix et comment. Il est possible de déterminer ce qui fonctionne en évaluant sélectivement des projets de prévention du crime choisis avec soin. En outre, il est possible de déterminer les coûts, de même que les avantages par rapport aux coûts, au moyen d'analyses coûts-avantages. Enfin, il est possible de déterminer comment les projets fonctionnent, en recueillant et en analysant des données qualitatives provenant de tous les organismes qui reçoivent un soutien du CNPC en vue de la réalisation d'interventions.

Le présent article de Prévention du crime en action contient de l'information sur le programme LifeSkillsMDTraining (LST) et sur les projets LST que soutient le CNPC à divers endroits du pays. Il s'attarde aux enjeux à prendre en considération dans la mise en œuvre du programme LST. En particulier, il répond aux questions suivantes : Quand convient-il d'exécuter le programme LST? Quelles sont les principales caractéristiques des organismes les mieux placés pour mettre en œuvre le programme LST? Comment les participants peuvent-ils être recrutés? Quels sont les principaux partenariats qui favoriseront le succès du programme?

En quoi consiste la prévention du crime fondée sur des données probantes?

Les récidivistes ne font pas une apparition soudaine dans le système de justice pénale. Leur passé est souvent parsemé de divers facteurs de risque identifiables dans leur vie, et d'occasions ratées de changer de chemin. Des études réalisées dans divers pays montrent que la délinquance chronique remonte à l'âge de 7‑8 ans, lorsque les jeunes, en particulier les garçons, commencent à présenter des facteurs de risque associés à la criminalité. Ces facteurs ont été bien documentés tant à l'international qu'au Canada, et peuvent inclure, par exemple, l'agressivité précoce, les mauvaises relations avec les pairs et la toxicomanie précoce.

Les chemins qui mènent à une vie de criminalité ne sont pas inévitables. Bon nombre de facteurs de risque peuvent être changés si des interventions ciblées sont réalisées auprès des bonnes personnes à des moments opportuns de leur vie. Lorsque des occasions d'intervenir sont ratées, il devient plus coûteux et plus difficile d'intervenir efficacement.

La prévention du crime fondée sur des données probantes s'appuie sur des principes et des méthodes d'intervention établis par la recherche, pour agir sur les facteurs de risque connus associés au comportement criminel parmi les populations à risque. L'application de cette approche peut entraîner une diminution de la délinquance, de la victimisation et des coûts afférents au fil du temps, en plus de renforcer la sécurité des collectivités.

En quoi consiste le programme LST?

Le modèle LifeSkillsMDTraining (LST) est un programme de prévention de la toxicomanie validé par la recherche, élaboré il y a plus de 30 ans par Gilbert J. Botvin, un grand spécialiste américain de la prévention de la toxicomanie et du comportement de santé. La consommation prématurée de substances qui entraînent une dépendance constitue un facteur de risque bien établi du comportement criminel et délinquant.

Le modèle LST est un programme de prévention scolaire qui cible la consommation précoce de drogue et d'alcool par les adolescents, surtout ceux qui vont à l'école intermédiaire (sixième et septième années). Le programme LST a pour principaux objectifs de prévenir la toxicomanie parmi les adolescents, ainsi que d'encourager des solutions saines en remplacement du comportement risqué, et ce, au moyen d'activités visant à :

Il n'est pas nécessaire d'obtenir une licence pour mettre en œuvre le modèle LST, mais il est possible de recevoir une formation et un soutien technique auprès de National Health Promotion Associates, Inc.

LST – Les preuves

Les preuves de l'efficacité du programme LST proviennent de plus de 30 études scientifiques qui ont débuté dans les années 80. Le programme LST est reconnu comme un programme modèle ou exemplaire par divers organismes gouvernementaux, surtout aux États-Unis, et a été employé dans plus de 30 pays partout dans le monde.

Les premières recherches mettaient l'accent sur le tabagisme et visaient principalement des populations blanches de classe moyenne. Les recherches se sont ensuite tournées vers d'autres comportements problématiques comme la toxicomanie, puis des études récentes ont examiné l'efficacité du programme LST pour ce qui est de remédier aux comportements risqués associés au VIH/SIDA, à la conduite dangereuse, à la violence et à la délinquance. Note1

Au fil du temps, les études se sont mises à se concentrer davantage sur l'utilité du programme LST auprès des populations minoritaires de la grande ville. Ces études mesuraient les effets à long terme du programme LST, l'impact sur les facteurs qui pourraient influencer les résultats, la fidélité de la mise en œuvre (c'est-à-dire la mesure dans laquelle l'intervention était mise en œuvre comme prévu) et les méthodes pour améliorer la fidélité. Note2

Des essais contrôlés du programme LST ont montré une réduction de jusqu'à 75 % pour la consommation de drogue parmi les participants, et de jusqu'à 60 % et 87 % respectivement pour la consommation d'alcool et de tabac. L'agressivité verbale et physique, les bagarres et la délinquance ont connu une réduction de jusqu'à 50 %. Par ailleurs, les évaluations du programme LST ont montré que le programme pouvait donner des résultats positifs durables après un an, trois ans et six ans. Note3

Sur le plan du rapport coût-efficacité, les études du Washington State Institute for Public Policy et de l'Université d'État de Pennsylvanie indiquent que chaque dollar dépensé dans la mise en œuvre du programme LST entraîne plus de 25 $ de profit. Note4

Sécurité publique Canada contribue à la croissance des données probantes relatives au programme LST en évaluant les projets LST du CNPC. Une évaluation d'impact du programme LST, réalisée de 2011 à 2014 à Edmonton, en Alberta, auprès de jeunes autochtones et non autochtones, sera la première en son genre au Canada, et dans un milieu autochtone. L'évaluation se penchera sur l'efficacité du modèle dans cet environnement, notamment les changements qui ont été apportés au cursus afin qu'il soit pertinent pour la population visée.

Les autres projets LST appuyés par le CNPC ont fait l'objet d'évaluations de processus qui nous renseigneront sur la mise en œuvre du programme LST.

« Grâce au programme, je dirai NON à la drogue et à l'alcool, et j'essaierai de mieux traiter les gens. » – Participant au programme LST

Projets LST financés dans le cadre du CNPC

Le CNPC de Sécurité publique Canada a soutenu six projets pilotes LST en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. Les projets étaient financés par le Fonds d'action en prévention du crime ou le Fonds de prévention du crime chez les collectivités autochtones et du Nord, et tous incluaient des composantes culturelles autochtones bien définies. Les responsables d'un grand nombre de projets ont adapté le programme LST au milieu parascolaire et communautaire.

Projets LST financés dans le cadre du CNPC

Organisme responsable du projet

Lieu du projet

Nbre de sites

Programme LST

Autres renseignements

Phase pilote

Garçons

Filles

École

1.

Ben Calf Robe Society

« It Takes a Whole Community to Raise a Child »

http://www.bcrsociety.ab.ca/

Edmonton (Alberta)

1

X

X

X

(adapté au milieu parascolaire)

Nombre d'enfants : 80 (9‑14 ans)

Premier programme LST évalué dans un contexte canadien, et dans un milieu autochtone.

Janvier 2010 – juin 2013

2.

Administration Paskwawaskihk

« Capturing Our Youth »

Site Web s.o.

Réserve Little Red River no 106B, nation crie de Montreal Lake (Saskatchewan)

1

X

X

X

Nombre d'enfants : 186 (6‑17 ans)

Septembre 2009 – septembre 2012

3.

Nation crie Peter Ballantyne

« Pelican Narrows Life Skills Training Project »

http://www.peterballantyne.ca/

Pelican Narrows (Saskatchewan)

1

X

X

X

(dans un centre culturel)

Nombre d'enfants : 326 (6‑17 ans)

Décembre 2009 – juin 2012

4.

Creating Hope Society of Alberta

« Reclaiming Our Own Spirit »

http://creatinghopesociety.ca/

Edmonton (Alberta)

1

X

X

X

(adapté au milieu parascolaire)

Nombre d'enfants : 88 (12‑15 ans)

Septembre 2009 – octobre 2012

5.

Première nation Okanese no 82

« Okanese Youth Lifeskills Program »

Site Web s.o.


Première nation Okanese,
Balcarres (Saskatchewan)
S0G 0C0
306-334-2532

Première nation Okanese no 82 (Saskatchewan)

1

X

X

Non

(programme parascolaire communautaire)

Nombre d'enfants : 59
(9-18 ans)

Juin 2010 – mars 2013

6.

West Region Child and Family Services (WRCFS)
« Roots and Wings »
Site Web s.o.

255, rue Sherbrook, Winnipeg (Manitoba)  R3C 2B8
204-985-4050

Première Nation Ebb and Flow;

Première Nation Gambler;

Première Nation Keeseekoowenin;

Première Nation Skownan;

Première Nation Waywayseecappo;

et enfants pris en charge des WRCFS, Winnipeg (Manitoba)

6

(5 dans les ré-serves, 1 à Winnipeg)

X

X

X

(programme à la fois scolaire et communautaire)

Nombre d'enfants : 240 (11‑17 ans), dont 186 ont suivi les programmes scolaires et 54 ont suivi les programmes communautaires. 21 % des enfants étaient pris en charge.

Février 2010 – janvier 2013

Le programme LST

Les critères du programme LST pour la sélection des participants incluent les problèmes comportementaux à un âge précoce, l'hostilité, l'agressivité et un manque d'habiletés sociales, la consommation de drogue ou d'alcool, ainsi que les démêlés avec la loi ou les contacts avec les services de protection de l'enfance à un jeune âge.

La première étape de tous les programmes LST consiste à mener une évaluation approfondie afin de comprendre clairement les risques précis pour les enfants et les jeunes qui participent au programme. Les facteurs de risque liés à l'individu, aux pairs, au quartier et à la collectivité sont pris en considération, notamment les attitudes favorables à la toxicomanie ainsi que la toxicomanie proprement dite; l'interaction avec des pairs antisociaux et la toxicomanie des pairs; de même que les lois et les normes favorables à la consommation de drogue et à la criminalité.

Le programme LST est habituellement mis en œuvre par les enseignants, les conseillers, les pairs-leaders et les professionnels de la santé, auprès d'élèves de l'école élémentaire, intermédiaire et secondaire. Du matériel pédagogique adapté à l'âge est disponible pour chaque groupe. Le programme peut suivre un horaire intensif (deux ou trois séances par semaine), ou un horaire prolongé (une séance par semaine) jusqu'à ce qu'il soit terminé. Les deux types d'horaire se sont avérés efficaces. Bien que le programme ait donné des résultats positifs en un an, il est fortement recommandé de le mettre en œuvre sur plusieurs années.

Les principaux programmes LST sont les suivants :

Le programme LST convient-il à votre collectivité?

Le CNPC recommande de mener une analyse complète de la situation locale dans toute collectivité donnée avant de déterminer le programme de prévention du crime à mettre en œuvre. Note5

Un portrait de la situation locale donne un aperçu clair de la population, des comportements risqués émergents ou des situations problématiques, des facteurs de risque et du contexte dans lequel ils se manifestent. Cette évaluation permet de comprendre ce qui incite les gens à prendre la décision d'adopter des comportements risqués. Le portrait inclut aussi un inventaire des organismes, des ressources et des programmes dans la collectivité et, grâce aux discussions entre les membres de la collectivité et les fournisseurs de services, ouvre la voie à une compréhension commune des enjeux et des lacunes de la collectivité, ce qui peut mener à l'établissement de partenariats solides.

Un portrait exhaustif de la situation locale permet de cerner les programmes de prévention du crime qui correspondent le mieux aux gens et aux comportements préoccupants, de même qu'aux forces de la collectivité. Par exemple, si l'analyse de la collectivité permet de déterminer qu'une majorité des infractions, notamment la violence familiale, sont liées à l'alcool et à la drogue, ou que les enfants et les jeunes sont exposés à la toxicomanie précoce, à la violence ou à la pauvreté, qu'ils ne possèdent pas les habiletés d'adaptation nécessaires, et que les services qui leur sont offerts ainsi qu'à leurs familles comportent des lacunes, il pourrait valoir la peine d'étudier davantage le programme LST.

Il pourrait s'avérer nécessaire d'apporter des modifications et des adaptations culturelles au programme LST pour répondre aux besoins de populations précises. C'était le cas de six projets financés par le CNPC qui ciblaient principalement les jeunes autochtones.

Ces modifications ne doivent pas influer sur les aspects fondamentaux du programme. Le cursus LST demeure au cœur du programme, et les adaptations reflètent la compréhension des styles d'apprentissage des participants, en plus de combiner les activités culturelles, récréatives et communautaires pertinentes.

Les activités LST englobent parfois la collectivité dans son ensemble afin de favoriser l'attachement, la fierté communautaire, les réseaux de soutien prosociaux, le travail d'équipe, la maîtrise des émotions et la prise de décisions saines.

Choisir le programme LST – L'histoire de Roots and Wings

La surreprésentation des Autochtones en ce qui concerne les infractions liées à la drogue et à la violence familiale, les suicides et les pénitenciers, est documentée à fond et bien connue. Ces statistiques troublantes ne sont pas des chiffres, mais bien nos enfants! Elles recensent les malheurs des enfants autochtones qui passent de la protection de l'enfance à l'itinérance ou aux établissements correctionnels, ou qui retournent à la maison sans les compétences nécessaires pour composer avec les traumatismes personnels ou changer la trajectoire familiale destructive de la violence, de la délinquance et de la toxicomanie.

Il y a 9 730 enfants autochtones placés en famille d'accueil au Manitoba. Quelque 625 d'entre eux reçoivent des services des West Region Child and Family Services (WRCFS), dont la moitié résident avec leurs familles à Winnipeg, la capitale provinciale. Par définition, ces enfants sont placés en famille d'accueil en raison de la violence ou de la victimisation dans leur famille, où les dépendances jouent un rôle important. Selon le secteur de l'application de la loi, 80 % de toutes les infractions dans les réserves, notamment la violence familiale, sont liées à l'alcool et à la drogue.

Après avoir examiné les différents programmes, nous avons opté pour Roots and Wings, un programme LST pour les jeunes adapté à la culture qui préconise une intervention précoce.

Nous avons rencontré les conseils de bande, les directeurs d'écoles et le cercle de soins de deux collectivités, qui réunit des représentants des domaines de la santé, des services à l'enfance et à la famille, de l'éducation et de la formation. Ce processus de mobilisation communautaire a pour but de favoriser la participation des fournisseurs de services à un réseau de soutien pour les jeunes prenant part au programme, et de pérenniser le programme Roots and Wings à long terme.

Toutes les collectivités visées ont très bien accueilli le programme LST. Les employés responsables de la prévention pour la protection de l'enfance et les fournisseurs de services communautaires ont reçu une formation et un mentorat concernant la prestation du programme LST, et ils ont reçu la formation Bimaadiziwin: A Life Skills Coach Training Note6, qui a été mise au point par le Manitoba en fonction de la culture.

Avec l'appui de pairs, d'adultes bienveillants et d'Aînés qui ont dispensé des enseignements culturels, le programme Roots and Wings a lutté contre la violence et la toxicomanie parmi les jeunes d'un centre communautaire de Winnipeg et dans cinq collectivités rurales.

Témoignages de participants au programme Roots and Wings

« Merci aux dirigeants de Roots and Wings de m'avoir permis d'en apprendre davantage sur la façon de m'aider et de me sentir mieux dans ma peau. Je n'oublierai jamais les leçons que vous nous avez enseignées et vous me manquerez. »

« Merci d'être venus à Wayway pour nous apprendre des compétences de vie, et d'avoir bravé les chemins boueux et glacés pour nous enseigner et passer du temps avec nous! »

Quels types d'organismes sont les mieux placés pour mettre en œuvre le programme LST?

Les organismes sont bien placés pour mettre en œuvre le modèle LST s'ils possèdent une expérience de la prestation de programmes aux enfants et aux familles, s'ils connaissent la culture de la population participante, et s'ils bénéficient de l'engagement de la direction et de l'appui des partenaires (en particulier des écoles).

Le programme LST est facile à utiliser et peut être mis en œuvre par des personnes provenant de différents milieux, notamment des enseignants, des conseillers scolaires, des spécialistes de la prévention, des éducateurs communautaires auprès des jeunes et des professionnels des soins de santé. Une formation est disponible, et le cursus LST représente une ressource de mise en œuvre importante. Note7

Le programme LST est conçu pour être exécuté en classe. Il est généralement administré par un organisme communautaire en partenariat avec les écoles. Le programme LST a aussi été mis en œuvre avec succès dans divers autres milieux, notamment les programmes parascolaires, les camps d'été et les organismes communautaires et confessionnels.

La mise en œuvre du programme LST nécessite des équipes d'employés, notamment des gestionnaires de programme ou coordonnateurs LST, des instructeurs LST, des coordonnateurs des activités communautaires, ainsi que des Aînés et des dirigeants culturels dans les milieux autochtones. Les employés accomplissent divers travaux comme des évaluations; l'animation d'activités de groupe et en classe; le travail individuel avec les participants et les parents ou fournisseurs de soins; des rencontres avec le personnel scolaire, la police, la protection de l'enfance, les conseils de bande autochtones et d'autres partenaires; la tenue de registres; le marketing et l'évaluation.

L'embauche des employés appropriés est essentielle à la réussite du programme. Les combinaisons requises les plus pertinentes d'études, d'expérience, de compétence culturelle et de traits de personnalité varient selon l'équipe formée. La mise en œuvre et la réussite du programme reposent largement sur le choix d'un bon groupe d'employés et la prestation de formation et de soutien à ces employés.

Il est très important pour un programme de conserver les mêmes instructeurs LST et employés du projet, qui peuvent mobiliser un large public de jeunes à risque et qui se consacrent à une collectivité et à un travail donnés au moins pour la durée du projet. Dans le cas de notre projet, le roulement du personnel a eu un impact considérable sur la prestation du programme. Heureusement, après la démission de l'instructeur et de l'Aîné de départ, nous avons trouvé une personne qui était à la fois une Aînée reconnue et une ancienne enseignante, alors nous avons fusionné les postes. En bout de ligne, cette solution s'est avérée optimale. La personne a réussi à gagner l'attention et le respect des élèves de la classe.

– Employé du programme LST

Mobiliser les participants

Les jeunes qui participent au programme LST sont susceptibles de consommer de la drogue et de l'alcool et d'adopter un comportement délinquant. Il est important de s'assurer que les enfants et les jeunes qui participent au programme sont ceux à qui il s'adresse et qui en profiteront le plus.

Les critères de participation incluent les problèmes comportementaux à un âge précoce, un manque d'habiletés sociales, l'hostilité et l'agressivité, la consommation de drogue ou d'alcool, ainsi que les démêlés avec la loi ou les contacts avec les services de protection de l'enfance à un jeune âge.

Le recrutement des participants et la promotion des activités du programme se font principalement par l'intermédiaire du personnel scolaire, des annonces dans les écoles, des services à l'enfance, des dirigeants et partenaires communautaires, des affiches et dépliants, et du bouche à oreille. Les références sont d'autant plus efficaces lorsque tous les intervenants partagent une compréhension claire et continue du mandat, du rôle et des paramètres du programme LST.

Par ailleurs, la mobilisation des parents et le transport des participants lorsque les programmes sont exécutés à l'extérieur du terrain de l'école ou après les heures de classe, influencent le recrutement, la participation et la présence ou l'abandon des élèves.

Pour recruter les enfants et les jeunes dans notre collectivité, nous nous sommes assurés de communiquer avec les parents. Les enfants ont reçu des dépliants à remettre à leurs parents. Nous avons également posé des avis et des affiches dans l'autobus. La relation étroite entre les enfants et les employés s'est avérée essentielle au succès du programme, tout comme la participation des Aînés. La nourriture constituait un incitatif majeur pour maintenir la participation des jeunes, car les adolescents ne manquent pas d'appétit! Nous avons commencé par des collations, mais nous avons eu tôt fait de nous apercevoir qu'il en fallait davantage. Le partage des repas et l'apprentissage au sujet de la nourriture saine ont permis d'accroître les habiletés sociales. En outre, nous avons fourni le transport. Sans cela, rien ne se passe! Nous avons embauché une personne pour reconduire les enfants à la maison au besoin. Si l'un d'eux abandonnait le programme, nous téléphonions à lui ou à ses parents. Le plus difficile a été de mobiliser les filles de 13 et 14 ans, car elles subissent beaucoup d'influence de leurs pairs et, à cet âge, craignent souvent d'être exposées au jugement de leur groupe. Cependant, en général, nous avons connu un taux extraordinaire de participation des jeunes. Je me souviens de l'histoire de deux garçons qui étaient très bons amis. Un jour, les deux garçons ont commencé à nous parler, à s'ouvrir et à nous confier qu'ils ne voulaient pas prendre le même chemin que leurs parents et frères et sœurs aînés, qui s'étaient tournés vers la toxicomanie et un mode de vie malsain. Ils n'avaient pas hâte aux fins de semaine, où les membres de leurs familles buvaient davantage. Ces garçons prenaient activement part à toutes les activités que nous organisions, se portaient toujours volontaires et ont même demandé à participer à une suerie avec les Aînés. Aujourd'hui, les deux garçons sont âgés de 15 ans et n'ont toujours pas touché à la drogue, ce qui est vraiment très rare étant donné leur âge, leur famille et leurs pairs, et qui donne certainement matière à célébration.

– Employé du programme LST

« Lorsque les enfants se mettent dans le pétrin, ils le font à l'extérieur de la salle de classe. Il vaudrait la peine de travailler avec eux dans la collectivité, dans la forêt où ils vivent; il s'agirait là d'un grand triomphe. »

– Employé du programme LST

Mobiliser les partenaires

Les enjeux auxquels se heurtent les enfants et les familles sont complexes, et leur règlement exige souvent les efforts combinés de nombreux fournisseurs de services.

Les partenariats solides, la mobilisation précoce et la communication constructive entre les administrateurs de l'école, les enseignants et les employés du projet sont essentiels à la mise en œuvre réussie des programmes scolaires LST.

Il est également primordial d'échanger de l'information ainsi que d'obtenir la participation et le soutien de divers autres partenaires communautaires, notamment les secteurs de l'éducation, de la santé et de la justice ou le milieu des affaires, pour s'assurer que les activités du programme ont lieu, sont publicisées et peuvent être soutenues à long terme.

L'établissement et le maintien de relations de travail et de partenariats forts et pertinents mènent à une plus grande participation communautaire, ce qui augmente les chances de réussir à déplacer les ressources existantes et à investir de nouvelles ressources dans l'appui continu du programme LST.

Les partenariats diffèrent selon leur but. Certains partenaires offrent un soutien en échangeant de l'information sur leurs programmes et services respectifs ou en se les faisant connaître. D'autres partenaires sont essentiels à la prestation des programmes et services les uns des autres et doivent conclure des ententes concrètes pour orienter le partenariat en cours.

Les graphiques ci-dessous montrent l'importance des partenariats dans la prestation du programme LST. Ils montrent quels secteurs ont établi des partenariats avec les responsables des projets LST financés par le CNPC de Sécurité publique Canada, et quels genres de contributions ces partenaires ont apporté aux projets.

Selon les partenaires désignés par chaque organisme promoteur du programme LST dans les rapports semestriels de suivi du rendement, le graphique suivant représente une compilation de tous les partenariats associés aux projets, lesquels sont classés par secteur de partenariat. Pour les projets LST du CNPC dans leur ensemble, près du quart (24 %) de tous les partenariats a été conclu avec des organismes du secteur de l'éducation, et un autre 37 % avec des organismes ou des organisations autochtones ainsi que des conseils tribaux ou des conseils de bande autochtones (20 % et 17 % respectivement).

Pourcentage de partenariats totaux par secteur

Ce diagramme montre les pourcentages de partenariats totaux par secteur déclarés par les responsables des projets LST financés par le CNPC.
* « Gouvernement » s'entend des partenariats avec les administrations locales et municipales, les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que le gouvernement fédéral.
Description longue

Ce diagramme montre les pourcentages de partenariats totaux par secteur déclarés par les responsables des projets LST financés par le CNPC :

Éducation : 24%
Police : 3%
Santé et santé mentale : 7%
Gouvernement* : 5%
Services communautaires, sociaux ou bénévoles : 12%
Coalition ou réseau communautaire : 3%
Organismes ou organisations autochtones : 20%
Conseils tribaux ou conseils de bande autochtones : 17%
Arts et culture : 3%
Groupes religieux et confessionnels : 2%
Autre : 3%

Pourcentage de contributions totales par type

Selon le type de contribution apportée par les partenaires, ainsi que l'information présentée par chaque organisme promoteur dans les rapports semestriels de suivi du rendement, le graphique suivant représente une compilation de toutes les contributions de partenaires individuels pour les projets, classées par type de contribution, et ensuite par secteur de partenariat.

Pour tous les secteurs sauf les organismes et services communautaires ainsi que les organismes et organisations autochtones, au moins le tiers des contributions totales pour chaque secteur de partenariat consistait en des contributions en nature, allant de 33 % pour les secteurs de la police et du gouvernement, à 60 % pour le secteur de la santé et de la santé mentale. De plus, pour tous les secteurs sauf les organismes et services communautaires et le secteur « Autre », au moins le tiers des contributions totales pour chaque secteur de partenariat consistait à fournir des employés pour mener certaines activités du projet ou offrir des services de formation, allant de 29 % pour les conseils tribaux ou les conseils de bande autochtones, à 66 % pour le secteur du gouvernement. Dans le secteur des organismes et services communautaires, le tiers des partenaires a effectué des références (27 %), et un autre tiers a accepté des références (27 %) dans le cadre du programme LST.

Pourcentage de contributions totales par type

Ce diagramme montre les pourcentages de contributions totales pour chaque secteur par type de contribution déclarés par les responsables des projets LST financés par le CNPC.
*« Organisme ou service communautaire » s'entend des partenariats avec les services communautaires, sociaux ou bénévoles, de même que les coalitions ou les réseaux communautaires.
**La catégorie « Autre » comprend entre autres le secteur des arts et de la culture ainsi que le secteur des groupes religieux et confessionnels.
Description longue

Ce diagramme montre les pourcentages de contributions totales pour chaque secteur par type de contribution déclarés par les responsables des projets LST financés par le CNPC :

Secteur de l'éducation

Effectuer des références : 18 %
Accepter des références : 0 %
Fournir personnel et formation : 32 %
Contribution en nature : 45 %
Contribution financière : 0 %
Autre : 0 %

La police

Effectuer des références : 33 %
Accepter des références : 0 %
Fournir personnel et formation : 33 %
Contribution en nature : 33 %
Contribution financière : 0 %
Autre : 0 %

Secteur de la santé et santé mentale

Effectuer des références : 0 %
Accepter des références : 0 %
Fournir personnel et formation : 40 %
Contribution en nature : 60 %
Contribution financière : 0 %
Autre : 0 %

Secteur du gouvernement

Effectuer des références : 0 %
Accepter des références : 0 %
Fournir personnel et formation : 66 %
Contribution en nature : 33 %
Contribution financière : 0 %
Autre : 0 %

Organismes ou services communautaire*

Effectuer des références : 27 %
Accepter des références : 27 %
Fournir personnel et formation : 18 %
Contribution en nature : 18 %
Contribution financière : 0 %
Autre : 27 %

Organismes ou organisations autochtone

Effectuer des références : 29 %
Accepter des références : 14 %
Fournir personnel et formation : 36 %
Contribution en nature : 14 %
Contribution financière : 0 %
Autre : 7 %

Conseils tribaux ou conseils de bande autochtones

Effectuer des références : 0 %
Accepter des références : 0 %
Fournir personnel et formation : 29 %
Contribution en nature : 43 %
Contribution financière : 21 %
Autre : 7 %

Autre**

Effectuer des références : 0 %
Accepter des références : 0 %
Fournir personnel et formation : 0 %
Contribution en nature : 40 %
Contribution financière : 20 %
Autre : 40 %

*« Organisme ou service communautaire » s'entend des partenariats avec les services communautaires, sociaux ou bénévoles, de même que les coalitions ou les réseaux communautaires.
**La catégorie « Autre » comprend entre autres le secteur des arts et de la culture ainsi que le secteur des groupes religieux et confessionnels.

Conclusion

Le modèle LST offre des programmes cognitivo-comportementaux bien documentés qui ont donné des résultats positifs pour réduire l'incidence et la fréquence de la consommation de drogue et d'alcool, ainsi que de la violence, parmi les jeunes. Grâce aux connaissances, à l'autogestion et aux habiletés sociales favorisées par le programme LST, les enfants et les jeunes réduisent leurs comportements problématiques qui les rendent vulnérables à des démêlés avec la police et le système de justice pénale.

Par l'entremise des projets LST que soutient le CNPC, Sécurité publique Canada aide à recueillir des données probantes sur la façon dont fonctionne le programme LST auprès des jeunes autochtones. À mesure que les connaissances acquises grâce à ces projets deviendront disponibles, elles seront consignées et communiquées aux praticiens, décideurs et autres décisionnaires de façon à les aider à déterminer le meilleur usage des ressources de prévention du crime dans les collectivités canadiennes.

Pour en savoir davantage sur le programme LifeSkillsMDTraining et d'autres modèles de prévention du crime :
-Visitez le site Web du programme LST.
-Communiquez avec l'équipe du programme LST à l'adresse suivante : lstinfo@nhpamail.com
-Consultez les pages sur la prévention du crime du site Web de Sécurité publique Canada, pour obtenir de plus amples renseignements sur le programme LST et d'autres programmes prometteurs et modèles de prévention du crime.
-Communiquez avec les organismes que le CNPC de Sécurité publique Canada a soutenus dans la mise en œuvre du programme LST, et abordez le sujet de leurs expériences.

Notes

  1. 1

    Blueprints for Healthy Youth Development, programme LST, Université du Colorado à Boulder, 2012. http://www.blueprintsprograms.com/factSheet.php?pid=ac3478d69a3c81fa62e60f5c3696165a4e5e6ac4

  2. 2

    Life Skills Training: Empirical Findings and Future Direction, Gilbert J. Botvin et Kenneth W. Griffin, The Journal of Primary Prevention, vol. 25, no 2, octobre 2004.

  3. 3

    Pour en savoir davantage, rendez-vous à l'adresse http://www.lifeskillstraining.com/evaluation.php

  4. 4

    Études auxquelles on fait référence dans Blueprints for Violence Prevention LifeSkills Training Program and Positive Educational Outcomes, p. 4.

  5. 5

    Guide de sélection des programmes prometteurs et modèles du CNPC

  6. 6

    La formation Bimaadiziwin LST a été conçue au Manitoba par des mentors en compétences de vie de la Région de l'Ouest, l'initiative Vision Seekers et Sawano Pinesiwan. La formation Bimaadiziwin a reçu l'accréditation postsecondaire du collège communautaire Red River. Elle est la propriété conjointe des West Region Child and Family Services et de Sawano Pinesiwan.

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    Une formation personnalisée d'un à deux jours sur le modèle LST est offerte par des formateurs certifiés du programme Life SkillsMD, sur les lieux ou à l'extérieur des lieux (habituellement aux États‑Unis). Pour en savoir davantage, veuillez communiquer avec National Health Promotion Associates, Inc. (États‑Unis) à l'adresse LSTinfo@nhpanet.com, ou visiter le site Web suivant : www.LifeSkillstraining.com

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